Chapitre 61

19 1 0
                                    

Lorsque je reprends mes esprits, je suis allongé à plat ventre sur la pierre froide. Ma main gauche repose encore sur le manche de mon arme. Je referme mes doigts sur le manche, et me redresse avec difficultés, le corps complètement endoloris.

A genoux, les mains encore au sol, je regarde autour de moi. Mes yeux s'écarquillent lorsque je repère le commandant. Il est penchée au-dessus de Keran, une lame à la main. Ce dernier, autant dans les vapes que moi, à empoigné à main nu la lame et tente de l'écarter de sa gorge.

Je rafermis ma prise sur mon arme, et dans un réflexe instinctif, lance mon arme en invoquant mes dons. Cependant la réponse est instantanée. Une décharge remonte de mes mains jusqu'à ma poitrine. Si intense que je hurle à plein poumons en lâchant mon arme, qui part tinter sur le sol.

L'ancien commandant ricane.

- Je te conseil de ne pas recommencer. Tu pourrais en mourir.

Sa lame s'enfonce dans l'épaule du soldat. Son visage se crispe de douleur et il ne peux retenir un gémissement de douleur. Le commandant repose ses yeux sur lui.

- Tu as réussit à dévier ma lame dans ton état ? Vous êtes vraiment têtu tous les deux.

Il tente de retirer son arme mais Keran agrippe son bras avec une force surprenante.

- Tu ne vas nul part. Neika !

Ses yeux se rivent dans les miens. Des yeux déterminés. Vivants. Qui m'ordonnent de passer à l'action. Je ferme les miens avant de les rouvrir en direction du Pilier.

Peut-être qu'avec la magie Maakat ?

Une protestation dans mon dos m'oblige à me tourner à nouveau vers les deux hommes. Une masse de magie noire s'enroule autour du bras de l'ancien commandant. Bientôt rejoins par une multitude d'autres.

Il peut utiliser sa magie noire!

Je secoue la tête. Il faut que je me concentre sur mon objectif !

Je tente de me relever en grimaçant. Pourquoi Baku n'est jamais là quand j'aurai besoin de lui ?

Je me rends rapidement compte, que dans l'état où je suis, je serais incapable de me lever. Mes jambes sont si engourdis que je n'ai presque plus de sensation en-dessous des genoux. Je risque seulement de me prendre la pelle de ma vie.

Je lance un autre regard aux deux hommes. Keran ne tiendra pas longtemps.

Mon regard se fixe sur le Pilier. Il se trouve à une dizaine de mètres légèrement sur ma gauche. Je n'aurai jamais le temps d'y aller en rampant.

Réfléchie bon sang ! Il doit bien y avoir un moyen ! Pas de magie de vent. Pas de jambes. Pas de.Ma magie métamorphe !

Scaros !

Pour une raison que j'ignore, à peine son nom traverse mon esprit que je sens ma magie métamorphe jaillir en moi. Mes dons se coulent en moi avec rapidité, et il ne m'en faut pas plus pour devenir un loup. Trop faible, Scaros n'a aucun mal à prendre les commandes. Le loup secoue la tête avant de bondir en direction de l'ancien commandant, sans plus se préoccuper de mon objectif.

Ignorant totalement la magie noire, il attrape avec force le traître et le retire d'un coup sec de la prise du soldat, réduisant à néant les efforts du soldat. L'homme fait un vol plané dans la galerie avant s'écraser à plusieurs mètres de là. Pris au dépourvu, le loup referme ses crocs sans difficulté sur le bras de l'homme avec un sinistre craquement. Faisant fit des plaintes de l'ancien commandant, Scaros le traîne sur plusieurs mètres avant de lâcher le bras pour donner le même sort à une des jambes de l'homme.

Les Murmures Du VentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant