Les gardes me jettent dans une cellule. Pieds et poings liés, je m'écrase sur la terre battu en grimaçant.
- J'imagine que tu as tiré Keran d'affaire si tu es ici ?
Je me tourne brusquement sur la cellule en face de la mienne. Edwin et adossé au mur et me fixe avec un regard vide.
- Il a repris connaissance il y a moins d'une heure.
Il soupir.
- Je penses qu'il aurait été mieux pour lui si il était mort.
Je fronce les sourcils
- Pourquoi ?
- Le commandant ne risque pas de le lâcher d'une semelle. Je doute qu'il passe une vie tranquille dans les années à venir, si ce n'est jusqu'à la fin de sa vie.
Je baisse le regard.
- Alors nous allons vraiment mourir ?
Etrangement cette constatation ne me fait ni chaud ni froid. C'est comme si je n'avais pas vraiment pris conscience de la gravité de la situation.
- Qui va être exécuté ?
Il soupir.
- Andréa, Stéphane, Jean, trois soldats que tu ne connais sans doute pas, et nous deux.
- Je vois.
Je m'adosse contre le mur du fond de la cellule. L'humidité s'infiltre à travers mon haut, me faisant frissonner.
- J'aurai aimé pouvoir tous vous sauver.
Le soldat lance un petit rire jaune.
- C'est impossible et tu le sais. On ne peut pas toujours sortir vainqueur. Il y a des fois où il faut s'avouer vaincu même si cela signifie la fin. Au moins nous avons fait tout ce que nous pouvions. Personne ne pourra nous le reprocher.
Je ferme les yeux. Ses paroles sont dure. Presque difficile à entendre.
- Alors tu penses que nous devons nous complaire de notre mort ? Qu'il faut tout simplement abandonner et se laisser mourir ? Ne pouvons-nous pas essayer de tenter l'impossible ?
Il soupir.
- Je pense que tu as déjà bien assez tenter l'impossible non ? C'est déjà un miracle que nous ayons pu arriver jusque là.
Peut-être a-t-il raison après tout ? Si jamais nous nous rebellions, nous mettrons en danger tous ceux qui sont hors de danger. Mais sont-ils vraiment hors de danger ?
.
Je grimace. Le soldat qui m'oblige à avancer semble vouloir me broyer le bras. Ça fait mal !
Ma magie du vent semble éteinte à l'intérieur de moi, mais mes dons métamorphe sont déchainés Je sens cette magie courir dans mes veines, plus vivante que jamais. La sensation est très étrange, à la limite du repoussant. Je n'arrive toujours pas à m'habituer à cette magie. Même si je ne suis pas sous forme de loup, je sens l'esprit de Scaros exercer une pression nous négligeable sur mon esprit. Il sent. Il sent que quelque chose ne va pas. Que je suis en danger. S'en est presque insupportable.
Le soldat me pousse brusquement à la lumière vive. Nous quittons les couloirs de pierre, sombre, pour le grand jour. La cours de la citadelle est bondée. Le commandant semble avoir convié tous le monde. Cela me fait beaucoup penser aux Ombres de Sa et à leur manie de casser la figure à tous les gêneurs dans leur arène de sable taché. Que de bon souvenir en somme !
Je fixe avec un drôle d'air les cordes qui pendent des structures qui ont été installé sur une estrade en bois. Il compte nous pendre. Que c'est originale pour des mages du vent ! Mourir étouffé. Il a un drôle de sens de l'humour. Je tourne la tête vers l'estrade qu'il s'est faite construire pour inspecter toute la scène. Le sourire étendu sur ces lèvres me répugne ! Je le fusille du regard.
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Les Murmures Du Vent
FantasyLes voix des vents sont impénétrables, et, tel un guide sur un destin tortueux, vont ouvrir la voie sur un futur parcemé d'embûches. Tels des dieux façonnant la vie, ils vont doter une jeune fille de pouvoirs titanesques et lui créer des chaînes imm...