Chapitre 31

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Je m'accroupis au sol et projète mes dons autour de moi.
Bientôt plusieurs silhouettes émergent de l'obscurité de la forêt me faisant me grisper. J'aurai dû les sentir arriver bien avant.

J'invoque ma lance et fend brusquement l'air devant le visage de Stéphane, faisant teinter l'arme de lancé qui aurait dû le tuer.
Je grimace vivement quand je constate malgré la pénombre qu'aucun des soldats n'est vraiment habitué à se battre de ses conditions. Seul Jessica et Edwin semble avoir des semblants de repères et encore. Ils seront sans doute incapable d'éviter les armes de jet.

Sans faire de mouvement et j'invoque une puissante rafale qui balaie l'espace autour du camp. Là moitié des effectifs ennemis reculent précipitamment, me donnant leur position exacte grâce au bruit de leur pas à peine perseptible.

Je m'elance dans la nuit et me jette sur une première cible, l'a prenant au dépourvu.
Je vérifie brièvement les avants bras de ma première victimes avant de m'elancer vers une autre cible.

- Ce sont des mages noirs ! Ils voient comme en pleins jours ! Sauvez-vous !

Je grimace. Mes prédictions sont fausse.

Mon arme met un terre deux autres ennemis avant que le groupe adverse ne comprennent réellement d'où vient le danger le plus sérieux. Ils ont voulu attaquer la bergerie mais malheureusement sans savoir qu'une des proies est plus loup que bétail. 

J'inspire un grand coup et ferme les yeux. De toute manière je ne vois rien et le peux que je distinguerait ne fera que me gêner. Ma magie s'étend autour de moi, englobant toute la zone de combat, et une légère brise se lève. 

Je perçois alors très distinctement les mages du vent qui sont à une dizaine de mètres derrière moi. Je me concentre davantage et repère quelques secondes plus tard avec la même précision la vingtaine de mages noirs qui nous entours. Ils forment une arc de cercle parfais, et se déplacent petit à petit pour nous bloquer tous les échappatoires.

Je grave dans ma mémoire la position de chacune des personnes présentes et prend une autre profonde inspiration.  Le temps semble se suspendre et ralentir. C'est ce moment précis que j'attendais. 

Et alors que je suis la centre de tous les regards. Je disparais.

Tantôt dans les airs, tantôt au ras du sol, je deviens aussi bien brise que véritable tornade. Tout semble au ralentie tandis que je danse autour de mes ennemis. Une danse dangereuse, mortel. Le monde se fige et ne devient plus que fluidité, souplesse, force. Je me fonds dans mon élément jusqu'à ne devenir qu'un avec lui. 

La dernière note retentie alors. Le dernier tintement de métal, le dernier souffle. Je respire profondément, tandis qu'autour de moi le vent se calme pour ne devenir qu'une légère brise et disparaître dans un souffle, soulevant un nuage de poussière. Je réouvre les yeux sur mon œuvre, et grimace légèrement. Je crois que même après deux ans je ne m'y habituerai jamais.

Je soupir avant de poser mon regard à l'endroit où se trouvaient les soldats du vent il y a quelques minutes. Si ce n'est quelques heures. Je passe une main dans mes cheveux. Je crois que j'ai un peu perdu la notion du temps. Cependant je constate avec un certain étonnement que les soldats ont bien obéi a mon ordre, et que l'endroit est désert . C'est une bonne chose, avec un peu de chance aucun blessé ne sera à déplorer dans nos rangs.

Je sors de la zone du carnage et murmure dans la brise. Quelques secondes s'écoulent avant que ma monture n'apparaissent. je laisse un léger sourire apparaître sur mes lèvres. Être un mage du vent a parfois ces petits avantages.

Je saute sur le dos de ma monture et part au galop sur la piste. Ma magie s'étend presque instantanément autour de moi. Je ne met que quelques secondes à repérer les soldats. Ils filent au trot à un peu moins de deux kilomètres devant moi.

Les Murmures Du VentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant