Les Murmures Du Vent

Chapitre 52

Mon bras fend l'air, frappant un ennemi imaginaire. Je voltige. Atterrie souplement sur mes pieds avant d'en balancer un dans le vent.

Mes gestes sont instinctifs. Mon esprit est occupé autre part.

"Dans les tréfonds de la terre originel tu trouveras la balance. 
Le guide te donnera la clé vers le  passage dans les abyss. 
Trouve le chemin de lumière qui longe les murs du destin."

Les tréfonds de la guerre originel. Une grotte, une gravité, un endroit sous terre. La terre originale sous entend quelque chose de sacré.
Avec la balance la notion d'équilibre. Je dois aller dans un lieu sacré sous terre.
La deuxième phrase est plus compliqué à interpréter. Le guide. Une personne. Je dois trouver quelqu'un. Quelqu'un qui me donnera la clé. Une réponse ? Une méthode ? Pour entrer dans les abyss. Le lieu sacré sous terre ? La mort ?
Et la troisième phrase est d'autant plus compliqué. Le chemin de lumière ? Est-ce un rapport avec la vérité ? L'espoir ? Ou encore la vie ? Et le "qui longe les murs du destin"? Cela veut dire que c'est mon destin de réaliser cette prophétie ? Mais le fait de longer les murs du destin ne veut-il pas dire qu'en réalité ce n'est pas mon destin ?

Je m'arrete et soupir. Il faut que j'arrête de me prendre la tête avec ça, et il faut que je mette au point un plan d'action. Et que je trouve mes fameux "alliés". Je sens que je peux faire confiance à Ahira. Je dois prendre en compte ce qu'elle m'a dit.

Baku piaille avant de se poser sur mon épaule. Visiblement son perchoir favorie depuis hier matin.

Je soupir à nouveau et regarde le soleil se lever. Trouver mon père n'est pas une bonne idée si je veux pas être à nouveau amnésique. Il faut que j'arrive à savoir ce qu'il prépare sans le croiser lui. Peut être que je dois tout d'abord prendre contact avec les prêtres mobilisés comme Jessica. Ça pourrait être un bon début. Ou soit essayer de trouver la source du Pilier pour y faire un peu de ménage chez les mages noirs.

Je m'étire. Que de soucis. Ce serait tellement plus simple si il y avait une pancarte qui indiquait clairement la voie à suivre. Nous pourrions ainsi atteindre nos objectifs sans faire de détours interminables. Cela permettrait d'éviter de se perdre dans les méandres des caprices du destin

Un pas rapide et une respiration essoufflée m'oblige à quitter mes réflexions. Je fronce les sourcils. Ce n'est guère porteur de bonnes nouvelles.

Maître Zen me rejoint sur le promontoire sur lequel je me suis posté, non loin du temple. Il se pli en deux, tentant de reprendre tant bien que mal sa respiration. L'image du prêtre calme et posé qu'il possédait le jour de notre rencontre semble avoir totalement disparut. Les péripéties qui me collent à la peau semblent avoir eu raison des prières du prêtre.

Lorsqu'il relève la tête, mon estomac se tord sous l'appréhension. Son visage est tordu sous l'angoisse. La paix a totalement disparut. Balayé. Détruite. Exterminée. Des plis soucieux plissent le visage de l'homme d'âge mure.

Le destin a encore frappé.

Au début je ne comprends pas ce qu'il tente de m'expliquer. Ses phrases sont tellement hachées que je n'arrive pas à entendre des mots intelligibles. Cependant je blanchis brusquement lorsque je comprends enfin la teneur de l'information qu'il tente de me transmettre.

- Les mages noirs.Ils ont attaqués la citadelle...ils l'ont mise en pièce. Avant de réduire en pièce les troupes qui tentaient de reprendre le contrôle du Pilier

J'ai la bouche soudain pâteuse et je peine à déglutir.

- C'est impossible

Que font les Ombres de Sa ? Ne devaient-elles pas empêcher ça ?