Chapitre 53

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Je me dirige en direction de la chambre de Keran. Elle se trouve dans l'aile du bâtiment encore debout, et ne donne pas envie de vouloir s'effondrer.

Les couloirs sont désert. Tout est comme mort, vidé. On sent depuis ici l'odeur acre des buchers qui brûle les corps des ennemis. C'est morbide.

La porte de sa chambre est une des seules à être fermé. La majorité des soldats n'ont pas vraiment eu le temps de penser à ce genre de détails en partant au combat j'imagine.

Je toque. Attends. Recommence.

Toujours sans réponse j'entre prudemment dans la pièce. Plongée dans le pénombre, la chambre n'est vraiment pas accueillante. Mon regard se pose sur le corps recroquevillé du soldat. Mes yeux accrochent le sac de voyage posé sur le lit, puis sur l'étagère vide au coins, avant de revenir à lui.

Ses bras croisées et crispés sur son estomac me sont en partis masqué par ses genoux qui a remonté sur sa poitrine. Son front est posé sur ses genoux, et d'ici je peux entendre sa respiration sifflante.

Je sens d'ici les ennuis. Les très gros ennuis.

A mon approche, il se crispe encore plus. Je comprends pourquoi un petit peu après.

- Qu'est-ce qui c'est passé Keran ?

Il émet un léger bruit de gorge, suivis d'un sifflement. Il n'arrive pas à parler. Sa gorge est beaucoup trop crispée.

Je m'assois à côté de lui, à une distance respectable. De là où je suis je ne peux voir son visage. Ses cheveux m'en masquent la vue.

- Tu comptes partir ?

J'aperçois le coins de sa bouge se relever dans une grimace.

On reste de longue minutes ainsi. Sans bouger. Je ne sais pas comment agir. J'attends de savoir. Savoir pourquoi je perçois très distinctement la magie noire qui lui colle à la peau. Cette même magie noire qui s'est mélangé à son aura. A l'instar des mages noirs. A l'instar des ennemis de la nation.

J'ai peur. Peur de ce que cela implique. Et son état ne me rassure pas. Loin de là.

- Je ne voulais pas y croire.

Sa voix me surprends. Elle est méconnaissable. Cassée. Facilement deux tons plus graves que celle de d'habitude.

- Elle me l'avait dit mais je pensais que c'était impossible.

Qui ? Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

Je me mords la langue pour le laisser finir.

- Emilie m'avait dit que elle m'avait dit que.

Il se recroqueville sur lui même. Sa voix est plus faible. A peine un murmure.

- Elle m'avait dit que . j'étais un mage noir. Un descendant d'un mage noir. Je ne voulais pas y croire. C'était impossible.

Je me mords la langue. C'est un cauchemar.

- Cette nuit.pendant l'attaque.je suis tombé sur un groupe de mage noir en tentant d'apporter mon aide. Ils voulaient me tuer. Je me suis défendu. Je pense que je me suis jamais battu aussi bien. J'avais peur. Très peur de mourir même. Ils étaient fort. Très fort. Plus que moi. Et quand...quand j'ai vu cette lame arrivée, j'ai su que je n'arriverai jamais à l'arrêter à temps. J'ai su que j'allai mourir. Puis.puis il y a eu cette éclair noir. Un flash puissant. J'ai été projeté...loin...Quand j'ai rouvert les yeux, deux de mes assaillants avaient été réduit en cendre. J'ai tué.avec de la magie noire...J'en avais encore autour des mains...comme une flamme qui ne veut pas s'éteindre. Ça ne voulait pas partir.ça ne partait pas...Je ne comprenais pas...Mais eux...eux ils ont compris...Ils veulent que je les rejoigne. Ils veulent que je change de camp

Les Murmures Du VentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant