Chapitre 10

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Le lendemain, alors que Mia esr de garde à l'hôpital, elle y croise Mathieu.

- Mia, on pourrait se parler?

- je suis un peu occupée...

- et aussi en colère contre nous, on l'a compris...

- ah bon? Je n'en crois pas un mot, vous n'en avez rien à fiche de moi...

- c'est pas vrai, je tiens beaucoup à toi...

- sauf quand les autres sont là...

- tu devrais nous laisser une chance de nous faire pardonner, on y a beaucoup réfléchi, tu n'aimes pas quand on fait les snobs, on t'a fait honte au bar, on va y retourner et te montrer qu'on respecte les gens...

- vous allez où vous voulez mais sans moi...

- oh Mia...

- tu vois bien, je suis trop conne, ne perds pas ton temps avec moi!

La journée passe lentement. Elle arrive chez elle, fourbue. Anahéra ne rentre encore pas ce soir... Mia craint qu'elle finisse par avoir des résultats médiocres à force de louper les cours, elle décide  de lui en parler à la première occasion. Des petits coups à la porte la font sauter en l'air... perdue dans ses pensées, la fatigue lui est tombée dessus, elle s'était endormie.

Quand Axel la découvre toute mignonne, groggy et ébouriffée, il sent son cœur fondre...puis la culpabilité l'envahir.

- oh, je t'ai réveillée...

- pas grave, j'étais dans le canapé, j'aurais mal dormi... oh tu as des pizzas?

- mais si tu es fatiguée, tu me fais vite mes soins et je te les laisse et je file...

- non, non, c'est si gentil, entre...

- il faut que je te raconte où j'ai trouvé les ronds pour les acheter... tu vas comprendre que Hervé est en dehors des réalités...

Pendant qu'elle s'occupe du bandage et découvre sa blessure encore gonflée mais en meilleur état, il lui raconte l'emprunt à la voisine, la belote party de l'après midi, la dette auprès des dealers qui explique l'agression et du coup, l'argent qui a permis de sauver leur peau de justesse... enfin quand il aura payé ce satané loyer d'avance en rentrant tout à l'heure.

- Hervé est d'accord et très touché par ta proposition pour l'hôpital, il a promis d'essayer de ne pas nous faire honte... et il propose que tu viennes manger à la maison lundi soir, enfin, si tu veux... on garera ta voiture devant le commissariat et je t'y ramènerai quand tu repartiras, pour qu'il ne t'arrive rien... on voudrait te faire goûter nos lasagnes spécial délice...

- c'est gentil.

- mais rien ne t'y oblige...

- non, non, ça me fait plaisir et puis, si il me connaît déjà Hervé sera moins perdu mardi à l'hôpital... le dealer ne va pas nous tuer? On devra pas monter par l'arbre?

- Mia, si tu courrais un danger, je ne t'aurais pas invitée... non, c'est réglé, il a eu son fric avec les intérêts... ça va...

La soirée se passe en discussion à bâtons rompus.

- tu es fatiguée, je te laisse... je file... il y a un bus dans 10 minutes...

- je pourrais te ramener...

- non, tu es crevée... toi, tu files au lit et moi, je rentre chez moi comme un grand garçon...

- OK... bonne nuit et merci pour les pizzas...

Un silence s'éternise.

- je vais te faire un bisou sur la joue et filer, énonce t il doucement en joignant le geste à la parole.

Il remarque qu'elle avait retenu sa respiration et rosit un peu... Comment ne pas avoir envie de recommencer... Mais il se sermonne et s'en va avec un petit clin d'œil...

Elle reprend sa respiration en partant se jeter au lit où elle s'endort instantanément.

Axel arrive sans encombre chez lui, passant devant la bande de Gino en cachant son appréhension. Le proprio a reçu son argent, la voisine le remercie pour le virement rapide et Hervé avoue avoir dormi toute la journée apaisé par son traitement. Il passe son ami à la question et les deux hommes conviennent qu'il y a peut être une chance pour l'amourette qui se profile.

Axel ne se couche pas tout de suite, il a un partiel particulièrement difficile et important pour son année, le lendemain. Il s'endort le nez dans ses cours pour se réveiller en retard le lendemain. Quand il arrive au bar, en fin de journée assez satisfait de son devoir et impatient d'en finir avec son service, il remarque les amies de Mia, celle qui s'appelle Tatiana lui fait signe, il pose rapidement ses affaires et, un plateau en main, y fonce.

- alors, on voudrait trois macchiatos...

- OK.

- attends, dis lui 's'il te plaît' sinon, il va se sentir méprisé, le pauvre chou...

Il s'en va en ne comprenant vraiment pas ce que Mia si parfaite peut bien faire avec des connasses comme ça... Le type maniéré arrive aussi, Axel se demande si Mia ne va pas venir aussi... mais non...

- bien, tu sais mon petit vieux, à cause de toi, notre amie ne veux plus nous parler...

- je sers des coups moi, monsieur, je ne dis pas au gens qui ils doivent fréquenter... un autre macchiato?

- oui. Et bien, mon petit pote, écoute moi bien, continue de servir tes coups et reste loin de notre amie, elle nous délaisse à cause de toi...

- chacun est libre non?

- vas y fais le malin et je me plains à ton patron que tu me fais des propositions pour du sexe tarifé... ce que je suis sur que tu fais en sortant d'ici.

Axel s'éloigne pour ne pas lui en coller une mais en y réfléchissant, il trouve la situation cocasse...

« Tu te boufferais les couilles Abruti, si tu savais ce que je fais en sortant d'ici! Je ne fais pas le trottoir, Connard, je passe des moments fabuleux avec Mia!!»

Le service est calme, il choisit de parler des menaces de Mathieu avec les deux autres serveuses.

- il faut que tu commences à chercher un autre job...

- quoi? mais je galère déjà pour trouver un stage!!

- ils vont finir par savoir ce que vous... faites... ta jolie Mia et toi... et là, il te fera virer sans remords... prends le de vitesse...

- Eva a raison, ça va être la mort ici, si tu t'en vas mais il le faut, comment tu feras si tu perds ton job?

- ce soir, en partant, ne prends pas le bus, et arrête toi dans chaque bar que tu rencontreras, et n'oublies pas de parler de ta guitare...

- fais le Axel... cette petite frappe ne va pas te faire perdre ton appart... fais le...

Le bar est presque désert, alors Axel demande au patron de lui déduire une heure pour pouvoir partir plutôt. Il n'a pas de téléphone et ne veux pas que Mia s'inquiète.

Il faut y croire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant