Chapitre 19

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Au petit matin, une légère caresse le tire du meilleur sommeil de toute sa vie. Mia est réveillée, toute souriante, agenouillée près de lui sur le lit et lui caresse le visage.

- salut!

- mmm... salut... tu as bien dormi?

- super, je me suis réveillée avant le réveil... et je suis en pleine forme!!

- parfait... souffle t il en l'attirant contre lui.

C'était un moment parfait, très tendre, tout doux... que l'alarme du téléphone de Mia réduit en miette, c'était un barrissement d'éléphant!!

- oh putain de merde!!! J'ai manqué de claquer ma pile!! tu vas virer ce son de l'enfer!! tout l'immeuble est au garde à vous!!

- hey, gronde une voix pâteuse, vous faites quoi la dedans?? la zoophilie est un délit!!

- alors lui, je vais lui coller ses médocs dans le nez!!

Elle a sauté sur ses pieds et revient avec un petit plateau pour frapper à la porte voisine.

- Hervé, je peux entrer?

- oui... si y a pas moyen de faire autrement...

- je... en fait, je préférerai que tu ne sois pas tout nu...

- je suis à poil mais sous ma couette, je viens de mettre mon oreiller en plus par dessus... tu ne risques rien!

- alors j'entre... oh la, ça sent le renard ici... pouf...

- pardon...

- ce soir, on changera tes draps... tiens, regarde du jus d'orange, deux biscuits et ton cachet...

- c'est gentil...

- il faut vraiment que tu les prennes régulièrement...

- mais ça me sort de l'esprit...

- ... et y a une partie de toi qui ne voudrait pas être malade qui espère pouvoir s'en passer, fit elle doucement en s'asseyant sur le bout de son lit, je me trompe?

- non.

- si on te trouve le traitement vraiment adapté, tu n'auras plus cette sensation de te perdre par moment... il faut t'accrocher...

- merci Mia...

- de rien, j'ai posé sur le meuble de cuisine le cachet de secours, Axel m'a montré où vous le mettiez... prends le si tu te sens mal...

- oui.

- à ce soir?

- à ce soir, bonne journée...

- toi aussi...

- salut Axel!!

- bonne journée, repose toi, répond une voix pleine de dentifrice.

Dans l'auto, Mia demande à son ami de lui faire reprendre les derniers cours, pendant qu'elle conduit, il constate avec stupéfaction qu'elle en connait chaque ligne par cœur!!

Devant la faculté de médecine, le jeune homme scanne nerveusement les alentours.

- je mange avec la bande de mes 'amis' tous les jours, je crois pas qu'ils te feront des ennuis, ils ne parlent plus de toi...

- ... jusqu'à quand... soupire t il.

- jusqu'à ce que tu aies un autre boulot, là, je vais me faire un plaisir de les claquer et de leur dire à quel point tu es génial, combien je t'aime et que jamais, jamais plus, ils n'auront le droit de se prétendre mes amis... embrasse moi et ne soit pas triste.

- je t'aime Mia... je finis à 17h et je bosse au bar ensuite... 18h jusque 21h...

- moi aussi 17h... je vais voir, si j'ai besoin de rester à l'école pour bosser, ou sinon je rentre et je viendrais te chercher...

- non, non... ne ressors pas, si tu es rentrée...

- si tu avais un portable...

- pas les moyens...

- il y a des forfaits à 2 euros chez Free... et plein de gens qui ont des vieux téléphones chez eux...

- je vais y réfléchir...

- tu devrais, imagines que ma voiture tombe en carafe, je pourrai appeler papa à l'aide alors qu'il est à plus d'une heure de route mais pas toi...

- je vais vraiment y réfléchir, promis...

- je t'aime... travailles bien...

Il s'éloigne vers l'arrêt de bus après une rafale de petits bisous tout tendres.

Mia a un peu de mal à se concentrer sur le premier cour. Le professeur du suivant décrète qu'ils vont finir le cour à l'hôpital car il y a un cas intéressante de maladie de Parkinson qu'il veut leur présenter. Mia saute de joie, rien ne l'intéresse plus que les cas concrets... La matinée est, du coup,  intense mais passionnante... elle relisait ses notes quand une voix la fait sursauter.

- oh Gino, c'est vrai que tu devais accompagner ton frère... comment va t il?

- ils disent qu'il est très accro... et qu'il réagit mal au sevrage, il est trop jeune... je me rend malade... c'est de ma faute... et s'il ne s'en sort pas...

- attends, je vais demander plus d'infos... ne bouge pas...

- mais tu étais occupée...

- oui, à relire mes notes, on est en pause... je reviens...

Elle revient avec son ami Christian et l'interne chargé de Marco. Ils ont le dossier du petit. Ils prennent le temps de rassurer le grand frère et de bien lui expliquer les soins à venir et le traitement.

- merci... souffle Gino, je ne pourrai jamais assez te remercier de ce que tu fais...

- je ne fais rien, juste je prends le temps de te parler...

- ce que personne ne fait jamais...

- et que je ne ferai plus si tu me fais du mal... comme à mon chéri l'autre jour...

- c'était un malentendu, grince le dealer.

- oui je l'ai compris... mais ça fait peur, et du coup, les gens ne te parlent pas, ils ont peur...

- ton 'chéri' a peur de moi.

- oui, il était terrifié quand je suis allée chez toi pour réanimer ton petit frère, terrifié pour moi mais il a eu le courage de me laisser faire mon travail...

- c'est vrai... je devrais vous offrir une belle bagnole pour vous remercier, j'ai une Ford mustang de dispo, tu n'aimerais pas?

- non merci, mon père est malin, il verra tout de suite qu'elle est volée...

- ah oui, c'est qui ton père? Colombo?

- non, c'est Matt Herpin, 4 fois champion du monde de rallye, mécano de génie, qui a fait le Dakar avec ma mère et mes oncles et tantes...

- tu es la fille de Matt Herpin???

- ouais, et cet été, ma cousine et moi, on va faire le rallye des gazelles!

- oh la classe... mais je pourrai faire quoi pour vous remercier, alors?

- ne plus nous frapper...

- c'est toi qui a cassé la gueule d'un de mes gars!

- hi hi, non... juste, on s'est envoyé des coups, rien qu'une bonne petite baston...

- tu nous as tous tués ce jour là...

Il faut y croire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant