Chapitre 54

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Mia panique, son chéri est sur le fil du rasoir! Elle voit qu'il serre les poings.

- on est pressé! Fiche nous la paix!

- tu as peur? Rigole t il, ton précieux chéri n'est pas si formidable alors? Il te fait peur?

Une poigne implacable le soulève pour le plaquer au mur.

- je crie et ça fait un formidable orgasmique scandale, se pavane Mathieu.

- Axel. Souffle Mia, il te vaut pas le coup. Je t'en prie.

Mathieu retrouve la terre ferme.

- tu as raison Mia. Allons nous en. Articule le jeune homme.

- tu es un pauvre trouillard en fait, tente encore Hervé, un bon toutou.

- exactement, déclare Axel, en revenant sur ses pas pour se placer juste devant lui. Ne t'en fais pas, Mathieu, tu auras l'occasion de le constater, t'en fais pas.

Il recule, ce qu'il découvre dans le regard de l'homme qui se tient devant lui, les poings serrés lui fait vraiment peur.

Axel s'écarte de lui au ralenti et prend doucement la main de sa fiancée. Ils partent sans un mot alors que Mathieu essaye de se persuader qu'il n'a pas vu d'envie de meurtre dans le regard noisette farouchement déterminé qui s'est vrillé au sien.

Mia sent les ondes de colère pure que dégage son homme, elle constate même l'effort musculaire que lui demande le simple fait de lui tenir la main sans la broyer. Ils sont à présent devant la Corsa sans qu'Axel n'aie prononcé une parole. Gérer Jamie et la remontée de souvenirs puis la provocation de Mathieu, Mia comprend le difficile contrôle de ses émotions mais est admirative de sa maîtrise devant Mathieu.

Axel lâche difficilement la main de sa fiancée. Mia pose ses mains de chaque coté de son visage si tendu.

- je suis impressionnée... tu ne l'as pas démoli...

- ...

- un autre mec l'aurait encastré dans le mur...

- ... il y a le stage...

- oui, tu as eu raison, mais parole, il prendra mon genou dans les noix avant le mois de juillet!

- tu feras une photo si je ne suis pas présent pour voir ça?

- parole.

- allez ramène nous à la maison, j'ai mal partout.

- tu étais tellement crispé... tu es un as du contrôle...

- c'est assez récent... avoue t il avec un regard en coin, récent comme ton arrivée dans ma vie...

- ça me rend fière. Fière de pouvoir t'aider à trouver ton équilibre, et fière de mon homme.

- tu vas ressortir ton huile à la lavande?

- je ne sais pas, sourit elle en lui adressant un petit clin d'œil, je ne suis pas sure de parvenir en haut de l'escalier sans t'avoir arraché tes vêtements et fichu par terre pour abuser de toi.

- je vais devoir m'escaper en courant dès que tu arrêteras la voiture alors?

- n'oublie pas que tu as Turbo l'escargot en face de toi...

L'air s'est chargé d'électricité... Le trajet semble ne jamais vouloir finir. Mia se gare n'importe comment et sort de l'auto les jambes flageolantes.

- tu as fermé la voiture? tu as ton sac? souffle Axel, donne le moi.

Il le cale sur son épaule et balance Mia sur l'autre avant de monter les quatre étages en courant. Il ouvre la porte et se dirige vers leur chambre sans même une pensée pour Hervé. Mia les joues toutes roses lui fait un petit coucou, amusée de son air sidéré.

La porte de leur chambre à peine refermée, elle retrouve le sol et prend l'initiative. Ils ne sont plus que deux corps en manque l'un de l'autre.

Hervé monte stoïquement le son de la télévision et continue sa série.

Un peu plus tard, Axel venu chercher à boire le trouve endormi sur le canapé.

- bébé dort, viens chérie.

- oh le pauvre... il n'a pas du vouloir aller se coucher... à cause de nous...

- ou bien il s'est endormi comme un sac abruti d'écran...

- on n'est pas sympa... il doit être mal à l'aise... à tenir la chandelle... on devrait faire plus attention...

- d'habitude, on fait attention... c'était juste une urgence vitale ce soir... il peut le comprendre...

- une vraie urgence vitale, on n'est pas passé loin de la combustion spontanée!

- tu me rends fou... tu me charmes... tu me désarmes... tu me fous le feu...mmm...

Ils retournent se coucher.

- il a jamais eu de copine?

- arrête de te faire du souci. Et si, oui il avait une copine quand il m'a recueilli...

- oh, et elle l'a plaqué à cause de toi?

- non, ils se voyaient, ici ou chez elle, non, c'est quand il est tombé malade et à commencé à faire ses crises... elle a flippé...

- et depuis personne?

- ben derrière les immeubles sur la grande avenue, il y a des putes... elles l'aiment bien Hervé, il paraît que ses crises le rendent incontrôlable au pieu et ça leur plaît... mais comme il ne peut pas sortir, c'est elles qui venaient ici... j'ai fini par bloqué le truc.

- oh pourquoi?

- elles sont crades, j'ai mis trois mois à nous débarrasser des bestioles qu'elles ont ramené ici... c'est pas possible. Les démangeaisons, ça lui déclenchait des crises monstrueuses... il y en avait partout, ça a été l'enfer, il a compris et lâché l'affaire... On n'en a jamais reparlé... j'ai pas de solution... il doit aller mieux et pouvoir rencontrer des filles normales... comme l'autre soir au Gambrinus...







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