Il faut y croire.

Chapitre 65

Ce matin, les soignants sont, autant que possible, tous réunis dans le hall. Le directeur et le préfet veulent parler à tout le monde.

Il y a d'abord les remerciements, le directeur parle de la cagnotte où les dons se sont accumulés, sourit à Axel en le prenant comme exemple avec sa soirée au Gambrinus et salue son bénévolat comme brancardier toutes ses semaines. La somme sera répartie équitablement entre chaque employé. Les gens ont donné sans arrêt toutes ces semaines qui un euros ou un autre cent, il y a donc beaucoup d'argent. Il y a des applaudissements puis un silence... le préfet prend la parole. Le gouvernement ne semble pas prêt à tenir ses promesses durant la crise. Quelqu'un propose de divulguer les vagues tentatives de l'exécutif pour noyer le poisson, on peut être sur que l'opinion publique réagira!

- pas que pour nous! Ajoute une infirmière, il y a eu tous ces caissiers et caissières qui sont venu tous les jours sans masque!

- les forces de l'ordre aussi!

- les facteurs!

- ouais tout ceux qui ont trimé pour qu'on s'en sorte!!

Le préfet sort son téléphone, partout en France ses collègues rencontrent la même réaction de colère. Cette pitoyable tentative pour économiser un peu d'argent se solde dès le lendemain, par une revalorisation de tous les grades hospitaliers, une prime de 1000 euros par personne qui a accueilli du public pendant l'épidémie... et la promesse de payer à l'avenir chaque heure supplémentaire à commencer par toutes celles que les soignants ont effectué sans compter...

Soprano reprend son chant!! Cette fois même les patients chantent et dansent!!

Avec le retour de l'espoir, le confinement devient plus facile, les gens trinquent d'un balcon à l'autre, on danse devant les fenêtres...

Et ce soir là, Axel et Mia suivent une ambulance en rentrant à la cité. Comme toujours les voisins se mettent aux fenêtres. Des cris de joie retentissent alors que Mama Gino sort péniblement du véhicule.

Gino et Marco, sagement équipés chacun d'un masque et de gants, sortent l'accueillir sous les hourras. Axel et Gino l'aident à monter les deux étages. Puis, Mia prend le relais, elle est vite passée chez eux se décontaminer et se rééquiper. Elle installe la femme fatiguée dans sa chambre et explique son traitement pour lui redonner des forces. Elle insiste sur les gestes barrière pour éviter qu'elle n'attrape autre chose vu son état de fatigue importante.

- je sais que je ne dois pas, déclare sérieusement Marco, mais là, tu mérites le plus gros câlin du monde, Mia...

- ça va se finir, Marco, on se fera plein de câlin quand on ne risquera plus rien... continue d'être sérieux et courageux...

- toi aussi!

- tu as mauvaise mine, Mia, complète Mama Gino, il va te falloir beaucoup de repos...

- comme tout le monde...

L'ambiance est à la fête dans l'immeuble, Hervé a pris son tour de cuisine et dépose des lasagnes spéciales délices sur chaque palier.

- ça sent bon... soupire d'aise Mia en sortant de la douche, tu en as fait combien?

- ben, un gros plat par palier, j'ai fait que ça toute l'après midi... on passe à table?

- toi, tu sais parler aux femmes!!

La bonne santé des ses grands parents, l'Italie qui sort de la crise et l'hôpital qui retrouve un calme relatif... comme cela fait du bien...

- à ce propos, Hervé, lance Axel avec du défi dans la voix, Christian te veut en consultation mardi... avec un masque et un test PCR la veille.