Chapitre 24

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- moi, je vais ranger mes affaires puisqu'il n'y a pas moyen que j'arrive en cours une putain de fois avec tout le boulot fini... enrage Axel.

- tu as encore beaucoup de travail... marmonne Hervé.

- oui, trois foutus exercices qui seront notés demain, et pas moyen de supplier le prof de les rendre jeudi parce que je vais passer mon après midi à réparer une vitre!!!

- viens par là, murmure Mia en le poussant vers le salon, tu t'y recolles et moi, je vais te faire une démo de mes talents de masseuse...

- il est presque minuit, il s'en fout, lui, il a toutes ses journées tranquilles à chercher de quelle manière, il va me pourrir la vie...

- arrête de râler, viens... aller, je te pique ton tee shirt... et voilà de l'huile d'amande douce... aller Mr l'ingénieur, au boulot...

- je dois pouvoir tirer un dix sur vingt, j'en ai fait la moitié...

- non, tu as une demi heure pour finir ça et moi, je te masse...

Elle se cale sur le dossier du canapé et commence à lui masser les épaules, le dos, la nuque... Fascinée de le découvrir si musclé... 20 minutes plus tard, il referme son livre en soupirant. Et en se retournant, il rencontre un regard tout brillant... La fatigue, l'énervement, tout s'envole, ne laissant que cette douceur... il ne résiste pas quand elle noua ses bras autour de son cou pour l'attirer tout contre elle... Ils se perdent dans des baisers brûlants et des caresses de plus en plus précises... Axel se redresse péniblement.

- wha... stop... Mia...

- oh, rougit elle.

- viens, allons nous coucher, sourit il, nous avons tous les deux une journée chargée demain, il faut dormir... assez de papouilles pour ce soir...

Il s'immobilise dans le couloir car Mia avait sursauté. Il remarque son regard qui évitait le renflement de son pantalon... et revient près d'elle.

- mon point de vue n'a pas changé, il ne se passera rien dont tu n'as pas envie... c'était bien les papouilles, non?

- si...

- ben moi, ça m'a plu aussi et comme je suis un mec, ça se voit, mais ce n'est pas grave...

- tu as envie...

- parce que pas toi? Chuchote t il, si j'avais pas tout arrêté, tu ne voulais pas des... caresses un peu plus... intimes?

- je... je ne sais pas... si... je crois que oui...

- et c'est pas grave... continue t il en lui prenant doucement la main pour la poser sur sa braguette sous la sienne, c'est un pénis, une bite, un zizi... pas un dangereux missile nucléaire à tête chercheuse et ce n'est pas la partie de moi qui décide de mes actes... tu n'as pas à avoir peur de moi, ni de cette partie là de moi...

Il sent son amie se détendre... sa main sur lui se fait moins crispée, il retire la sienne, elle la laisse. Il espère qu'elle la bouge mais revient à la réalité du traumatisme de sa petite amie... il lui caresse doucement le visage, les yeux dans les siens...

- je t'aime Mia, je ne te ferai jamais de mal... il faut que tu me crois...

- je te crois Axel, je t'aime...

- un bisou et au lit?

Il l'embrasse délicatement et la souleve dans ses bras pour aller la déposer sur leur lit... Où ils s'écroulent de fatigue avec un bel ensemble!!

Une odeur de brûlé les tire du lit juste avant le barrissement d'éléphant.

- oh non!! s'alarme Axel en sautant du lit pour partir en courant dans le couloir.

- ça va, ça va... marmonne Hervé, je voulais vous faire plaisir, j'ai fait du pain grillé...

- incendier un immeuble, ça nous fait pas plaisir Hervé...

- on va le gratter un peu, il sera moins noir, propose Mia qui arrivait la mine fatiguée et les yeux pas vraiment en face des trous.

- merci pour mon lit... reprend Hervé.

- j'avais dit que je le ferai...

- c'est sympa...

Axel pose sur la table la cafetière et deux mugs avant de se laisser tomber sur la chaise. Mia lui tend malicieusement une tartine à la confiture et au carbone qu'il mastique sans conviction...

- heureusement que j'ai français aujourd'hui pour pioncer... et toi?

- je suis de garde à l'hôpital jusque 18h...

- et ben...

- je viendrai me mettre en boule dans un coin de la salle du Gambrinus et une belle voix me bercera...

- je finis à 22h ce soir, Hervé... je joue au Gambrinus... le pub dans le centre...

- oh, tu as été pris?

- si on avait pu discuter hier...

- pardon...

- jusqu'en juin, trois soirs par semaine et un très bon salaire...

Mia se lève et prépare vivement un en cas pour le midi de leur colocataire, et lui montre au congélateur un morceau de pizza en lui expliquant qu'elle ne repassera pas aujourd'hui.

La guitare rangée dans le coffre, les deux étudiants se mettent en route. Et le midi, Axel ea la surprise de trouver son amie à la sortie.

- emmène moi manger, grince t elle, enfin surtout boire un café ou deux.

Il l'enlace et la guide vers un fast food.

- tu vas tenir le coup avec ce débile d'Hervé? S'inquiéte t il, j'arrête pas de me dire que tu vas avoir du mal en cours à cause de la vie que tu mènes avec moi...

- et je ne vais pas me sauver... il est clairement déstabilisé, on va lui laisser le temps de s'adapter et sinon, on prendra des mesures...

- des mesures?

- quand il aura une mutuelle et une prise en charge à 100 % pour l'épilepsie, on pourra faire venir une infirmière le midi, et le soir... comme une baby-sitter, il ne sera pas seul et donc fera moins de conneries... et puis, son nouveau traitement va finir par l'apaiser... enfin, espérons... pour lui surtout...

- aucune infirmière ne viendra chez nous...

- il n'y en a pas dans la cité?

- je ne sais pas...

- on demandera à Mama Gino...

- fée... souffle t il une fois de plus, scié par la merveille en face de lui. Allez ne sois pas en retard pour sauver tes patients...

Ils s'embrassent tendrement quand il se fait la réflexion qu'elle est, à présent, détendue et naturelle dans ses bras... cette psy doit avoir raison.

Il faut y croire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant