Chapitre 30

48 5 0
                                    


Une sonnerie retentit alors qu'elle transporte ses cours.

- oh mon papa d'amour! Coucou!... oui... oui voilà, ça va mieux... oui... je sais bien... je l'aime papa... tu as raison... tu viens me chercher au Gambrinus? non au parking chez Anahéra, j'y laisserai ma corsa? Vers 19h? c'est d'accord... et tu me ramèneras là bas pour 23h... tu me manques papa... est ce que je prends du pain? Oh oui pas besoin... à tout à l'heure papa...

Hervé voit bien qu'Axel a pâli. Espérons que ce monsieur soit tolérant... Il ne croit pas son jeune ami capable de tenir tête aux parents de Mia...

L'heure tourne, ils débarrassent en commentant les pizzas que Hervé file vite mettre  en ligne.

- Mia, on va y aller...

- j'arrive.

- oh, tu es toute jolie...

- merci...

- à tout à l'heure... soupire Hervé.

- oui, Hervé à tout à l'heure...

- heu, Mia... tu sais, Axel a besoin d'injections antidouleur... mais je crois qu'il n'osera jamais... te le demander, tu sais ... que tu ne te sentes pas esclave... tatata...

- oh... j'y pensais plus...

Le jeune homme dans l'entrée, sa guitare en main se retrouve chopé par une oreille et conduit manu militari sur le canapé. Mia attrape sa mallette en passant.

- hey!! quoi??

- Hervé a raison, t'aurais pas demandé?? gronde t elle en sortant une seringue.

- non... Et si tu es énervée, je préfère m'en passer.

- je vais te la planter dans le cul, andouille!!

- Mia...

- ne bouge pas... voilà... aller en route... prends tes béquilles...

- non. Pas besoin.

- Andouille. Prends. Tes. Béquilles.

La mine basse, le jeune homme la suit dans les escaliers... sa guitare dans le dos et ses béquilles en main... Mia l'attend en bas... elle aussi la mine malheureuse.

- pardon.

- quoi?

- j'ai oublié tes soins et c'est moi qui t'engueule, je suis désolée... je suis à cran mais c'est pas une excuse...

- tu as le droit d'être en colère, Mia... tu avais raison, j'avais qu'à te demander mais je savais pas... comment faire... déjà que tu es là... je voudrais vraiment que tu restes... alors j'essaye de ne pas te faire chier...

- tu sais... moi j'ai eu peur... vraiment peur... que tu ne m'aimes plus... alors ne pas me parler ça aide pas... des câlins...ça serait mieux... plus rassurant... tu vois...

Sans un mot, il appuie ses satanées béquilles contre le mur et l'enlace doucement.

- je t'aime Mia, ma belle chérie... je t'aime tellement, je t'ai foutue dehors justement parce que je t'aime... j'avais mal à en crever en te regardant partir, Hervé m'a trouvé en train de chialer par terre... je t'aime Mia... je t'aime..

- Axel, moi aussi je t'aime...

Il prend son visage en coupe entre ses mains et l'embrasse tendrement, encore, encore et encore...

- tu vas être en retard... souffle Mia.

- peut être... encore...mmm...

- aller... on bouge... n'en profites pas pour oublier tes béquilles...

Il faut y croire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant