Chapitre 18

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Axel est inquiet, Hervé regarde partout depuis l'arrière de la petite Corsa. Les deux hommes suivent Mia jusque chez elle, ses bagages sont prêts.

Une fois encore l'irréalité de la situation submerge Axel. Chacun muni de deux sacs, ils chargent la voiture. Mia qui surveille, elle aussi, Hervé du coin de l'œil, décide qu'il peut faire les quelques mètres qui les séparent de la rôtisserie.

- oh salut Mia!! s'écrie le patron, tu vas bien?

- oui, oh oui t'as pas idée, je déménage...

- ah oui?

- à partir de maintenant, j'habite chez mon chéri, Axel je te présente Bertrand, le sadique qui torture tout le quartier avec ses bonnes odeurs de poulet rôti...

- hi hi, félicitations.

- salut.

- et voici Hervé, son pote-presque frère! Du coup, on est trois je vais pouvoir enfin te prendre un gros poulet sans avoir peur d'en bouffer toute la semaine!!

- je te l'offre jolie ex voisine avec les patates et tous mes vœux de bonheur!!

Encore cette irréalité effrayante...

Cela s'aggrave de retour en bas de l'immeuble quand Mia s'adresse à Gino. Pour lui demander un joint tout fait. Il propose de le lui offrir en remerciement pour les soins de son frère. Mais, elle refuse en parlant de gagner sa vie.

- ça va? Demande t elle en posant son dernier sac dans l'entrée, tu ne dis rien...

- ça va... ça va tellement bien que j'y crois pas...

Elle noue ses bras autour de son cou et l'embrasse doucement. En faisant mine de ronronner, il niche son visage dans ses cheveux sans plus vouloir en bouger!

- on mange, aller... déclare t elle en tachant de se dépêtrer de lui, je rangerai après, ou demain... ou après demain...

- non, il faut tout mettre dans la chambre... notre... chambre... si Hervé pique une crise, tu peux tout retrouver en bas par la fenêtre...

Justement, Hervé tente maladroitement de mettre un oreiller devant le carreau brisé, les deux jeunes arrivent à la rescousse et après un rapide brainstorming, le carton qui contenait les cours de Mia sert de calfeutrage.

- on doit tout ranger alors?

- je t'aide...

C'est rapide, le placard d'Axel est quasiment vide, ils se partagent les étages... les cours de médecine se retrouvent dans l'étagère avec les cours de robotique. Le jeune homme pousse doucement son amie sur le lit, elle se love contre lui réclamant un baiser puis un autre.

- heu... on va les manger ces bonnes patates ou non? Grogne derrière la porte un Hervé assez mal à l'aise.

- d'abord, on fête mon arrivée qui doit te stresser... faites péter la limonade les gars, moi j'allume le joint! Et me regarde pas comme ça Axel, Christian dit qu'un peu de shit de temps en temps, ça peut aider Hervé, alors à trois sur un pauvre joint, personne ne sera malade!

C'est ainsi que le sentiment d'irréalité s'envole remplacé par des fous rire et de la fumée pendant une partie d'action vérité assez farfelue!

Le poulet ne fait pas long feu et les pommes de terres non plus.

- ah lala, quelle soirée!! s'extasie Hervé hilare dans le fauteuil.

- on a cours demain... déclare Mia qui cherchait à comprendre le lave vaisselle, ah voilà, j'ai dompté la bête... je peux squatter la salle de bain ou...

- vas y princesse!!

- merci monseigneur Hervé!

- mon pote Axel, je crois pas t'avoir déjà vu avec un sourire d'une oreille à l'autre à ce point...

- sur...

Une personne traverse le couloir enroulée dans une serviette suivie d'une bonne odeur de gel douche à la vanille, pour revenir dans le salon dans un tee shirt d'homme, volé dans l'étagère d'Axel, et un petit shorty. La mine sérieuse elle vérifie son sac et ses affaires pour le lendemain, met ses clés de voiture bien en évidence puis farfouille dans les placards pour préparer d'avance trois tasses, des biscuits, du jus de fruit...

- ne t'occupes pas de moi, intervient Hervé en comptant trois couverts sur la table, je dormirai encore que tu partiras...

- et non , pas moyen, sourit elle, tu prendras ton cachet avant mon départ, et ce sera le cas tous les matins... t'as pas le choix, tu n'auras qu'à te rendormir ensuite...

- oui mon colonel... soupire t il, je suis foutu moi, un ayatollah et une colonelle... vous aurez ma peau les jeunes!!!

Elle se renseigne sur les goûts des deux garçons pour le petit dej et une fois tout prêt demande en revenant sur le canapé tout contre Axel.

- tu pars à quelle heure demain?

- je commence à 10h... j'ai un bus à 9h05...

- oh veinard... moi, je dois être à l'école pour 8h45... je crois que je partirai vers 8h si il y a de la circulation...

- il y en aura, il faut que tu passes par derrière... je vais partir en même temps que toi, je te montrerai, et je te lâche devant ta fac pour une fois, je ne serai pas en retard...

- cool... du coup Hervé petit dej à 7h30.

- oui mon colonel!

- aller bonne nuit...

Il récolte un petit bisou sur la joue mais pas Axel, qui eut juste droit à un regard tout brillant.

- aller, file... lui souffle Hervé en se levant aussi.

Dans la chambre, Mia regardait les livres dans l'étagère, les sourcils froncés...

- je vais faire comme toi me doucher ce soir pour être vite prêt demain... installe toi... heu j'ai pas changé les draps, j'espère que ça sent pas trop le fauve...

- voyons... mmm... non ça va... ça sent toi... mon fauve alors...

- fais comme chez toi... j'arrive...

Mais quand il reveint, elle dormait profondément.

- hey, Hervé...

- quoi?

- viens voir... sans bruit...

- quoi gamin?

- regarde... elle est pas trop trop belle?

- ... si... belle et fragile comme une poupée... allez va la rejoindre...

- je vais la réveiller...

- elle doit être épuisée, elle dort vraiment profondément... allonge toi, tu vas voir...

- voir quoi?

- voir qu'elle a besoin de toi...

Précautionneusement le jeune homme se glisse sous la couette et sent son amie venir se nicher contre lui sans se réveiller...

- elle ne ment pas là... bonne nuit mon pote... chuchote son ami en les bordant maladroitement avant d'éteindre la lumière et de sortir les yeux plein de larmes d'émotion.

- tu ne mens pas, hein? Murmure Axel à l'oreille de la jeune femme venue se blottir dans sa chaleur, je t'en supplies ne mens pas... je m'en remettrai pas sinon...

Il faut y croire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant