Il faut y croire.

Chapitre 16

Les 10 jours suivants sont les plus longs de sa vie et lorsqu'il arrive au parc de l'observatoire, Axel n'en mène pas large, pas du tout sur que Mia y sera... Hervé l'a tellement tarabusté avec ce qu'il faut lui dire qu'il n'est plus certain de ne pas s'enfuir en la voyant...

C'est tout l'inverse, elle est déjà là, assise à un banc des cahiers de cours devant elle mais qu'elle ne regarde pas... elle le guette, leurs regards se soudent alors qu'il vient vers elle.

- tu es venu... souffle t elle.

- à Tataouine, je serais venu...

- j'avais si peur, et j'ai du annuler... la semaine dernière...

Ils sot empruntés l'un en face de l'autre. Axel décide de ne pas laisser la situation déraper. Il lui prend délicatement les mains.

- j'ai bien réfléchi, Mia, je ne veux pas te perdre, et je crois que je comprends ton problème, je veux dire, si tu te dénigrais tout le temps, ça me ferait beaucoup de peine... Hervé dit beaucoup de conneries, mais il a raison sur un point, c'est à toi de choisir qui tu veux dans ta vie... qui tu trouves digne de toi... alors... si tu es toujours d'accord... je te laisse la responsabilité de qui tu choisis et je serais très heureux que ce soit moi...

- c'est vrai?

- oui.

Elle lui saute dans les bras, il la fait tourner en l'air... avant de l'embrasser doucement.

- viens marchons, ça caille... propose t il sans la lâcher.

- alors ta main?

- la doctoresse du dispensaire n'a pas retiré les agrafes, il faut encore une semaine... apparemment et j'ai une pommade antibiotique pour remplacer les cachets... elle a dit que c'était de la jolie broderie...

- super...

Ils cheminent en silence cote à cote. Mia se rapprocha un peu, il passe le bras autour d'elle.

- je suis allé voir ma mère... affronter mes démons, faire le point comme tu voulais...

- oh et alors?

- elle n'habite plus là où nous vivions, elle est dans un tout petit appartement dans un immeuble très propre...

- et ton père?

- il est mort... son foie a lâché un peu plus d'un an après m'avoir foutu dehors.

- oh merde...

- non pas 'oh merde', ma mère a vendu la maison et refait sa vie, elle n'a plus de traces de coups et même un boulot au Leclerc en bas de sa rue, elle est caissière et semble aller bien...

- ah...

- elle a tout déménagé mes affaires, il y a dans ce nouvel appart, une chambre qui est la mienne avec toutes mes affaires de l'époque remises en place... comme si j'allais rentrer du lycée le soir... elle m'a expliqué que mon père avait tué sa volonté, qu'elle avait voulu mourir que je sois parti... enfin qu'il m'aie jeté dehors, et elle a dit qu'elle aurait du venir avec moi mais était vraiment trop lâche... elle m'a couvert de baisers...

- je suis heureuse pour toi... pour vous deux...

- je suis resté manger là bas... elle a compris que j'étais pas bien, on a parlé de toi... elle dit que tu as raison, et que moi... ben je dois me libérer de mon père, que je ne suis pas lui... comme tu as dit, en fait... je suis allé au cimetière, sur sa tombe... et je l'ai pourri d'insultes comme un fada... et je lui ai promis qu'il ne foutra plus jamais ma vie en l'air... que j'allais me battre pour que tu reviennes... et je le ferai... je t'aime tellement Mia...

- je ne vais nulle part Axel, moi aussi, je t'aime très fort et... moi aussi, j'ai utilisé ces semaines pour faire le point... j'ai annulé la semaine dernière parce que je n'avais pas pu avoir de rendez vous avec la psy qui me suit depuis mon enlèvement avant ce mardi... j'ai beaucoup parlé de toi... à mes parents d'abord, je leur ai rien caché, ne m'en veux pas... ils pensent comme moi que tu es courageux et fort... et puis, à ma psy... je n'allais plus la voir puisqu'il n'y avait rien de nouveau, juste un statu quo de sécurité... Là, on a pu vraiment discuter, je l'ai vu tous les jours jusqu'à hier... et j'y retourne la semaine prochaine... mardi... j'avais tellement peur que tu ne viennes pas... papa et maman étaient surs, eux, que tu serais là...

- bien sur, sourit il, où voulais tu que j'aille...