Il faut y croire.

Chapitre 33

Les 15 jours en question se passent ainsi, dans une sérénité inédite... Cependant, en revenant un samedi soir du Gambrinus, Axel n'est finalement plus aussi serein...

-dis moi, Mia, tu serais d'accord pour aller mangez chez ma mère demain midi? Si ça te gonfle...

- non, non Axel, je veux bien... tu ne parlais plus d'elle... j'ai cru que tu... hésitais à renouer des liens...

- j'ai envie de te présenter à elle... je suis tellement heureux que tu sois dans ma vie.... fier aussi... tu voudrais alors?

- oui. Répond elle en s'arrêtant à un feu rouge et en profitant pour le regarder bien en face. C'est important pour moi que tu veuilles me présenter à ta mère. Moi aussi, je suis fière. Mais vous en avez parlé?

- non, j'ai reçu un SMS tout mal à l'aise avant mon tour de chant... regarde.

' Mon chéri, voilà de longues semaines que je n'ai plus eu de tes nouvelles... je m'inquiète... as tu mal pris que je te propose de t'aider financièrement... as tu réfléchi à ma lâcheté... ou n'as tu juste pas le temps? Tu vis sans ma présence depuis tellement longtemps que je peux comprendre que cela ne soit pas un réflexe pour toi de m'appeler de temps en temps...'

- oh merde, c'est vert... dis moi, c'est à cause de moi que tu ne l'as pas recontactée?

- non... j'y ai juste pas pensé... je n'ai pensé qu'à toi...

- ... tu devrais peut être la rappeler... si tu crois qu'il n'est pas trop tard...

- au pire, elle décrochera pas, si elle dort... allô... maman? Je te réveille? Oh d'accord... oui ça va... j'étais au boulot quand le message est arrivé... non,, je ne suis pas fâché... et ben, si c'est bon pour toi, ça marche pour demain, je voudrais venir avec ma chérie... oui, Mia celle dont je ne voulais pas te parler quand je suis venu... tout va bien, j'ai beaucoup réfléchi à ce que tu avais dit... et elle... elle a compris le malaise... oui... oui maman, très fort... OK, on vient demain vers midi...

- on fera un dessert... chuchote Mia.

- et... oui... parfait, elle dit qu'on fera un dessert... je sais pas... surprise... à demain maman, oui je lui ferai... voilà. Bonne soirée.

- on a des tonnes de pommes avec le truc de testeur d'Hervé... tu me diras si tu les préfères en tarte ou en clafoutis...

Arrivés chez eux, Parachute passe en mode câlin et Hervé en mode 'faire pitié'  pour avoir lui aussi de la tarte aux pommes. Axel, amusé, regarde son amie négocier avec leur colocataire... le but étant de lui trouver des activités, il finit par accepter de faire de la pâtisserie avec elle le lendemain matin. Mia a remporté son adhésion en échange de la fabrication d'un chausson aux pommes.

Axel s'est collé au linge à sortir de la machine. Il étendait leurs vêtements quand Hervé est arrivé derrière lui.

- je vais apprendre à faire des chaussons aux pommes moi même... c'est une merveille ta copine... heu, tu fais quoi?

Axel rougit et accroche vivement le joli shorty sur lequel il avait les yeux fixés depuis un petit moment.

- ça va mon pote? Ironise Hervé.

- j'ai les dents qui me démangent, souffle le jeune homme en reprenant sa tache.

- il faut lui dire...

- tu plaisantes? non, Mia n'a pas besoin que je lui mette la pression et toi, tu ne te mêles pas de ça...

- t'inquiètes, c'est pas mes affaires... mais ne te refais pas prendre pour un con comme avec la Marissa...

- ferme ta bouche pour une fois Hervé.

Les deux garçons se retournent... Mia se tient derrière eux, les sourcils froncés et la mine triste. Hervé s'enfuit vers sa chambre sans un mot.

- pourquoi cette pauvre mine? Tente Axel.

- j'ai entendu... je ne voulais pas être indiscrète...

- et? Tu n'as rien entendu de grave alors...

- tu... viens... on va se coucher?

- oui. Allez mademoiselle Parachute, hop au lit!!

Mia se régale de voir son ami en mode papa poule avec leur lapine. Elle lui prend les deux mains et l'entraîne dans leur chambre. Lui, il se demande ce qu'elle a pensé de sa discussion avec son ami.

- Axel... je ne voudrais pas qu'Hervé aie raison... que tu penses que je te prends pour un con...

- de quoi tu parles?

- de nous deux... on est en stand by...

- et ça ne le regarde pas.

- en fait, je crois que je n'ai plus de blocage, Axel...

- quoi?

- oui, dès qu'on est ensemble, je... enfin... voilà, je crois que je suis prête... pour toi... mais je fais attention à ne pas le montrer...

- mais pourquoi Mia?

- parce que tu étais blessé... mais je te regardais bouger sur scène tout à l'heure... je me disais que tu avais l'air d'aller mieux...

- oui, c'est vrai... je ne souffre plus...

- et ben, moi du coup, je crois que... enfin... comment dire? j'étais pas bien, tellement j'avais envie que tu me prennes dans tes bras...

Bon, le problème se trouve vite résolu, les bras arrivent instantanément! Et un front collé contre le sien, des yeux noisettes dans l'outremer des siens...

- tu es en train de me dire que ton enlèvement ne te fait plus autant souffrir?

- c'est... un souvenir atroce...mais quand j'y repense, je me sens détachée par rapport à tout ce que j'ai pu ressentir à ce moment... je n'ai plus de palpitations ou des frissons de peur dans le dos... Même l'odeur d'humidité... c'est moins présent...

- c'est une super nouvelle... c'est ce mardi que tu vas voir ta psy?

- oui...

- elle va être contente...

- ... qui est «la Marissa»?

- Personne. Une ex. Je vais me doucher.

- Axel...

Mia se retrouve plantée au milieu de leur chambre. La tuyauterie annonce que son ami prend sa douche. Elle respire profondément et se dirige vers la salle de bain. Elle reste un moment songeuse devant la porte qu'elle ouvre finalement. Elle entre le cœur battant et referme doucement derrière elle. Axel est dans la cabine de douche, appuyé contre le mur sous le jet, il ne bouge pas... il ne l'a pas entendue entrer.