Chapitre 31

46 4 0
                                    


- alors... souffle Axel, tu as passé une bonne soirée, ma belle chérie?

- oui...

- on rentre?

- oui...

- d'abord, bisou... mmm...

De retour à l'appartement, ils trouvent un Hervé assez agité.

- oh vous voilà... ça va?

- oui Hervé, tout va bien...

- tu as passé une bonne soirée dans ta famille?

- oui... ça m'a fait plaisir de retourner à la maison. Et Axel continue à assurer...

- même en mode débris...

- au lit...

- et demain grasse mat. Sourit Axel en nouant ses bras autour de son amie.

Mia se laisse entraîner vers la chambre.

- oh tiens, maman a dit un truc...

- ah oui?

- elle proposait de m'offrir un chaton... elle pense que ça comblerai mon besoin de câlin...

- je vais plus te lâcher, Mia, tu vas en avoir marre tellement je vais te coller... murmure t il en joignant le geste à la parole, triste que cette femme pense qu'il rendait malheureuse sa fille.

Nichée contre lui, elle est cependant restée sur le sujet.

- moi, j'ai sauté en l'air... je veux dire l'autre taré, il nous ferait quoi si elle nous amène un bébé chat et qu'il n'en est pas informé dans la seconde?

- il ne te fera rien... jamais...

- ou à toi... je ne veux plus qu'il te fasse du mal.

Il y a tellement de peine dans ses beaux yeux bleus outremer... elle lui prend la main recousue, y pose un baiser puis caresse sur son visage les marques et les plaies des coups de leur propriétaire...

- je ne le supporterai pas... alors, j'ai dit non pour ce bébé chat...

Axel est bouleversé de cette peine pour lui.

- tu as bien fait, Mia mais pas à cause de cette face de calamar de Mendès, on est au 4eme et il ne pourra pas sortir ce chat... tous ceux qui en ont adopté les ont retrouvés mort en bas... tombés des balcons... et tu auras de la peine...

- oh...

- et puis, il pourrait se sauver par l'escalier et ne jamais retrouver l'appart... ou finir en jouet pour le dégénéré qui élève des pitbulls dans la barre derrière... tu comprends?

- oui, oui Axel je comprends...

- ne sois pas triste... je t'en prie, ne sois pas triste... laisse moi t'embrasser... ne sois pas triste. Je t'aime... je t'aime tellement...

Il la sent se détendre, répondre à ses baisers... Lui aussi a besoin de réconfort après toute cette peine. Ils s'endorment ainsi.

Une fois encore, le soleil réveille Mia, elle sursaute en rencontrant le regard de son ami.

- n'aies pas peur... Mia tout va bien...

- tu... tu n'as pas l'air d'aller bien, Axel...

- si, si... chuchote t il en revenant dans le lit près d'elle, si, je vais bien, je te regardais, tu es si jolie... je t'aime si fort... je voudrais me réveiller près de toi tous les matins de toute la vie...

- ça serait chouette... embrasses moi...

- non, toi embrasses moi...

- d'accord...

En riant, ils roulent sur le lit... et stoppent net la manœuvre, rappelés à l'ordre par les cotes cassées du jeune homme.

- viens... injection et petit dej...

- ... ça me saoule...

- allez... debout mon chéri...

- mmm... j'aime quand tu m'appelles comme ça...

- alors, mon chéri rien qu'à moi, viens que je te soigne et ensuite viens déjeuner...

- vas y pique moi, ma chérie!

- Hervé debout, viens prendre tes médocs et déjeuner, c'est le week-end, on va trouver un truc à faire ensemble.

- cool!!

- habille toi!!!

Bientôt, ils déjeunent en discutant. Ils étaient prêt à aller prendre un peu l'air quand le téléphone de Mia sonne.

- oh maman... ça va?

- je voulais savoir si tu avais parlé du chaton avec ton ami...

- oui... c'est non...

- oh... et bien c'est clair au moins, il a dit pourquoi?

Par le haut parleur, Axel entend la discussion et senti la voix de la mère de son amie se durcir.

- passe la moi, Mia.

- oh, sans blague?? oui passe le moi!!

Il se fait avoiner sur le thème 'on ne dit même pas s'il te plaît, et on refuse de faire plaisir à ma fille'... Mia, les yeux écarquillés, met du temps à comprendre ce qui se passe... Axel n'a même pas essayé de se défendre et laisse Anya lui raccrocher au nez.

Il est livide et tourne en rond dans la cuisine. Mia ne sait pas quoi faire.

- calme toi gamin...

- Axel... ce que viens de dire ma mère, n'est pas ce que je pense...

- je le sais... mais ça veut pas dire qu'elle a tort... grince t il en attrapant ses papiers et quittant l'appartement.

Un long silence suit son départ.

- là, c'est trop, sanglote Mia, il ne peut pas me jeter deux fois par semaine!

- attends Mia!

- j'attends quoi? l'avènement des zombis? Axel s'est barré!

- oui, il est sorti mais il n'a pas dit qu'il te quittait, juste il est sorti, après que ta mère l'aie rabaissé!! tu lui as rien raconté à celle là ?? elle ne sait pas ce qu'il a vécu ce gamin???

- si...

- alors, toi, tu restes là et on attend qu'Axel revienne, là vous pourrez si besoin vous engueuler et vous quitter une fois de plus... mais là, on lui laisse le bénéfice du doute... considère toi comme séquestrée! Et si tu sais pas quoi faire, viens voir ma chambre.

Comme une automate, elle le suit. Il a intégralement rangé la pièce, cela sent bon, signe qu'il aère tous les jours et surtout:  son bureau est organisé pour gérer les différents tests et concours.

Ils se plongent dans les différents sites proposés par le magasine. Le temps passe lentement, ils sentent tous les deux une inquiétude sourde montée.Hervé se résout à prendre son cachet de secours, Mia se fait couler un bain... en sort... et finit par s'enfermer dans la chambre...

- voilà, si ton pote rentre tu lui diras que c'est un abruti!!

- ne t'en fais pas, c'est prévu.

Elle décide de reprendre ses cours, au moins, elle ne perdra pas son temps en attendant son âne de petit ami... si ce terme est encore approprié.

Deux heures sont passées quand elle entend la porte s'ouvrir, Hervé crier... des bruits étranges de métal puis un petit grattement à la porte de la chambre.

- Mia, ouvre moi, s'il te plaît.

- alors là, tu peux courir mongolito!! ça fait deux heures qu'on tourne en rond Hervé et moi, deux heures que je me demande si tu as été te foutre en l'air à cause de ma stupide mère ou si tu es allé chez une de tes admiratrices du Gambrinus et maintenant, comme ça, tu claques des doigts et je dois être au garde à vous devant toi?? TU RÊVES!! tu vas poireauter deux heures toi aussi!

Il faut y croire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant