De l'autre coté de la cloison, Hervé a tendu l'oreille, il a, comme toujours, sursauté au cri de son ami. Ce n'était pas le premier cauchemar que son père lui inspire mais ensuite il a été touché par les quelques paroles de sa fiancée qu'il a pu entendre... oui, Axel a rencontré la bonne personne... Il s'est rendormi soulagé que son protégé aie quelqu'un pour prendre soin de lui.
Quand il ouvre un œil en fin de matinée, Axel se sent libéré. Il reprend doucement pied dans la réalité et constate qu'il était seul et qu'il a dormi comme un bébé alors que sa chérie est partie travailler.
'Merde'
Il saute sur ses pieds et passe un caleçon. Il s'en veut, elle a du filer sans bruit pour le laisser dormir, seule et sûrement fatiguée.
Il entre dans le salon et est accueillit par un regard étonné puis un grand éclat de rire.
- quoi?
- rien, rien du tout!! s'amuse Hervé, va te regarder dans une glace.
- tu as vu Mia? Demande le jeune homme un peu agacé par l'ironie de son colocataire.
- oui, j'ai pris le médoc comme elle a dit et pour l'instant tout va bien pour moi... mais moins que pour toi si j'en crois ce que je vois!
- mais quoi bordel?? oh...
Il reste tétanisé devant le miroir de la salle de bain. Bouleversé d'amour. Il découvre partout sur lui des marques de baisers au rouge à lèvres rose pale de Mia. Avant de partir, avant de le laisser seul, elle a prit le temps de poser ses lèvres sur lui... un geste d'une tendresse infinie. Fasciné, il découvre ses mignonnes traces sur son visage... dans son cou, sur son torse...pour finir par une dernière sous son nombril....
Comment se sentir plus aimé?
Il sourit à son reflet comme jamais il n'a souri auparavant quand Hervé lui propose du démaquillant depuis le salon.
Le jeune homme reprend sa respiration et se passe le visage au savon avant de décréter que les autres bisous resteront à leur place juste cachés par le tee shirt que Mia lui avait encore chipé la veille. Il retourne dans leur chambre et constate que son tee shirt à lui n'y est pas. Elle le porte... Axel se laisse tomber sur le lit encore tout parfumé de l'huile à la lavande...
Hervé finit par venir aux nouvelles en lui demandant à travers la porte s'il a claqué sa pile. Il cherchait à envoyer un message à sa merveille mais ne trouvait pas de mot pour lui dire sa reconnaissance, son amour... alors il se contente de choisir un joli gif plein de cœur où flottent des 'je t'aime' dans toutes les langues. Il n'a pas de réponse, elle doit être sur la brèche comme toujours...
- ta merveille de fiancée nous a préparé une salade de pâte avec tout plein de trucs dedans, tu viens manger?
La journée se passe ainsi, les deux garçons finissent vautrés dans le canapé devant Netflix, nouvel abonnement du au nouveau salaire d'Axel. Il leur faut un gros effort de volonté pour se lever pour qu'Hervé prenne son deuxième médicament de secours!!
Pour Mia, pas de flemme ni de détente, elle est arrivée à l'hôpital encore sur son nuage d'amour assez fière de son idée de bisous imprimés sur son ami, elle aurait voulu voir sa tête quand il les découvrira!
L'équipe précédente est à bout, trois nouveaux nourrissons malades viennent d'être admis et un de leurs petits patients entré dans le service deux jours plus tôt est décédé pendant la nuit... La cadre des infirmières semble au bout du rouleau, et le chef de service prend Mia à part pour lui parler du dernier bébé... dans un état plutôt stable mais dont les parents font soucis, ils reviennent de Chine... Les médias n'en parlent pas encore mais un virus émergeant commence à sévir là bas...
Il charge donc Mia de foncer au stock et de distribuer à tout l'étage des masques de protection pendant que lui embarque les deux parents vers une salle de réunion isolée où il a donné rendez vous à un ami épidémiologiste et un autre virologue.
Elle remplit sa mission et se retrouve avec les deux parents furieux qui refusent de suivre le Docteur Frenco. Il faut toute sa douceur pour les persuader qu'elle ne lâchera pas leur bébé des yeux.
Il n'y a pas eu besoin de beaucoup de soin pour ce petit bonhomme, juste le réhydrater et le laisser se reposer mais Mia sent quelque chose de plus inquiétant se diffuser dans l'hôpital, les parents ne remontent pas... les chefs de services se regroupent...L'institut pasteur demande des prélèvement de sang du bébé.
Chacun fait son travail mais il se passe quelque chose c'est évident et l'angoisse monte. Une ambulance vient finalement chercher le petit et ses parents qui sont attendus à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière à Paris.
Dans les couloirs, les soignants chuchotent, le spectre mortel du SRAS est dans toutes les têtes... Une bonne nouvelle redonne un peu de tonus au service de pédiatrie: lors de sa visite en fin d'après midi, Mia trouve deux bébés en bonne forme et les autorise à rentrer chez eux. Elle est toujours un peu mal à l'aise devant l'énormité de la responsabilité que prend un médecin pour la santé d'un patient. Elle vérifie et revérifie plusieurs fois les données qui l'amènent à prendre une décision puisque à ce stade de ses études plus personne ne vient derrière elle vérifier ses choix sauf si elle en fait la demande.
Une des mamans lui saute dans les bras, soulagée! En effet, le petit était arrivé vraiment mal en point.
Cette année, la gastro est vraiment mauvaise, songe Mia en partant se chercher quelque chose à manger. Elle est plongée dans ses pensées. Elle est impatiente que le mois prochain son chéri commence son stage... se serait si... agréable de le croiser dans les couloirs... de pouvoir, certains jours plus calmes, manger avec lui...
- heu salut Mia...
- oh Mathieu!! oui bah heu salut! Sursaute la jeune femme en le contournant.
- tu veux manger avec moi?
- NON.
- ... je voulais m'excuser.
- Ben. Voyons. Laisse. Moi. Tranquille.
- tu pourras jamais me pardonner?
- exactement, tu es un sale type dégueulasse, fous moi la paix.
- j'ai beaucoup réfléchi, Christian et toi vous avez raison... ce que je les laisse me faire... c'est dégueulasse.
- c'est mon avis mais c'est ce que tu souhaites et, comme tu me l'as répété si souvent, ça ne me regarde pas... d'ailleurs, ça me donne envie de vomir, je ne veux même plus y penser. Fiche moi la paix.
- c'est ton fiancé qui ne veux pas que tu me fréquentes?
- ne parle pas d'Axel ,espèce d'ordure, tu as cherché à le salir!
Mia repose son plateau et se dirige vers la sortie.
- attends, Mia attends! tu ne vas pas manger??
- je préfère ne pas manger que de te supporter une seconde de plus! Surtout si tu déblatères sur Axel!
A l'étage, une aide soignante la trouve appuyée contre un mur cherchant à retrouver son calme.
- tu n'as rien mangé à cause de cet abruti??? tu tiendras pas la journée!! vas au moins te prendre une cochonnerie au distributeur!!
Mais une alarme indiquant qu'un enfant fait une détresse respiratoire les interrompt, elles courent aider le reste de l'équipe.
VOUS LISEZ
Il faut y croire.
RomanceLui, il a été battu par son père, fichu dehors à 17 ans... Il s'en sort, finit ses études pour devenir ingénieur et avoir une belle situation, ne plus tirer le diable par la queue, quitter enfin les quartiers nord de Marseille... Elle, e...