Dans une ville du sud de le France, sur une vaste période de dix années, plusieurs destins s'entrechoquent, marquant chaque indiviu se trouvant dans ce tourbillon d'événements qui épuise, et qui met à l'épreuve le corps ainsi que le coeur.
Parmi eu...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
DIX ANS PLUS TÔT ;
L'été a toujours été la saison préféré d'Aïden, depuis petit, il attend cette période de l'année pour pouvoir profiter de sa ville, pour voyager, pour passer du temps avec ses amis.
Tout à une saveur différente durant les deux mois constituant les vacances, c'est comme si la montre s'arrêtait de tourner, tout comme la terre. C'est comme si tout était possible, accessible.
Tout se décuple, se dévoile sous un nouveau jour, un peu comme une renaissance.
Pourtant Aïden ne peut passer à côté du fait que cet été s'annonce être bien différent des autres.
Sortant tout juste du bureau de tabac, le brun range son paquet de cigarette au fond de la poche de son short avant de fouler le chemin jusqu'à chez lui, à pied. En temps normal, il aurait bifurqué pour atterrir chez l'un de ses meilleurs amis, sauf que cette année la totalité de la bande est séparé. Chacun d'eux se trouve dans un coin de la France, éparpillé, et c'est la première fois que cela se produit depuis un bon nombre d'années, alors le métis souffle et continue de marcher sur le bitume brûlant à cause du soleil qui tape depuis le lever du soleil, en tentant de contrôler son envie de fumer, se rendant compte que cette dernière est de plus en plus présente et que même s'il est conscient qu'il est dépendant, il souhaite arrêter sa consommation, ou du moins la réduire. Sauf que la solitude qu'il n'a pas l'habitude de côtoyer le pousse à combler le manque de ses amis, de ses rituels, de ses soirées et de tout ce qu'il a l'habitude de faire durant l'été, par ce biais.
Voulant faire le vide dans son esprit et chasser ses pensées, il secoue la tête et fronce les sourcils pour se concentrer sur sa démarche, en faisant naviguer ses iris sur le paysage presque paradisiaque qui l'entoure.
En faisant ce constat, les pieds du brun s'immobilisent et son corps pivote pour faire face à la vue en hauteur, qui est impressionnante, et un peu comme partout dans la ville, est composé de la mer, de la roche, du soleil, et de quelques habitants mélangés aux touristes qui augmentent la population durant la période estivale.
Aïden perd légèrement la notion du temps en fixant l'horizon, il ne sait pas pourquoi mais aujourd'hui il s'est levé en étant nostalgique, sans arriver à trouver une raison à cela. Il a l'impression de se traîner, d'avoir constamment la gorge serrée, le ventre noué, un peu comme quand il est dans l'attente d'une nouvelle, d'une réponse, alors qu'en soit, il a reçu l'appel de ses parents très tôt dans la journée et ils lui ont assuré que tout se passe bien, et qu'ils vont afin pouvoir définitivement récupérer celui qu'Aïden considère déjà comme étant son petit frère, puis que quand toutes les formalités liées à l'adoption seront clôturées, ils feront le nécessaire pour avoir assez de réseau afin de pourvoir appeler en visio leurs deux enfants restés en France, afin qu'ils puissent rencontrer le petit brun répondant au prénom de Nahïl.
Le bruit des cigales et des mouettes sortent en douceur le métis de ses pensées, qui tourne la tête et continue sa route, jusqu'à enfin arriver chez lui. En entrant il fait face à Laïa qui s'apprête à sortir et qui offre un baiser sur la joue d'Aïden en murmurant un « à tout à l'heure » pour s'enfuir aussitôt, laissant le brun seul à la maison.
Cette fois-ci Aïden ne résiste pas et récupère son paquet de clope pour fumer, et son corps se détend directement grâce à la nicotine, alors il ferme les yeux pour enchaîner quelques taffes tout en se dirigeant vers le jardin en saisissant son téléphone, afin d'essayer de joindre ses deux amis.
Son visage apparaît sur l'écran de son portable alors que la sonnerie retentit. Aïden s'assoit sur un fauteuil du salon de jardin puis observe ses traits retranscrit par la technologie, en silence, et dans l'attente, avant que son visage devienne moins visible et plus petit car celui de son meilleur ami s'affiche, précédent celui de son deuxième meilleur ami qui se dévoile la seconde d'après.
- Mais nan ? Ah ouais donc j'reussis du premier coup à vous avoir ? En même temps ?
Le rire communicatif du brun résonne, un peu en décalage et partiellement brouillé par la mauvaise connexion du pays où il se situe, alors qu'un sourire s'affiche sur le visage du blond, et du deuxième brun qui vient tout juste de rejoindre le FaceTime.
- Ah ça mec, c'est incroyable !
- De ouf, moi perso' de base j'allais juste charger mon bigo !
- Moi j'rentre de plongée, j'allais pioncer... j'suis vraiment mort
Aïden sourit en écoutant ses amis déblatérer et lui donner quelques nouvelles de leurs vacances, avant que lui, fasse de même, en étant attentivement écouté. Au bout de quelques minutes et après quelques échanges, les garçons raccrochent et continuent leurs journées.
Pour certains elle se clôture, pour d'autres elle débute.
Pour Aïden elle est interminable.
Soupirant pour la énième fois, il fait le tour de chez lui sans trouver quoi faire. Il lance une machine, essaie de ranger la maison comme il le peut, puis finalement lorsque la chaleur devient plus supportable, il se change et enfile une tenue confortable avant de sortir en mettant en place ses écouteurs.
Le volume de la musique ne peut être plus haut, et il commence à trottiner et à courir, avant de ralentir et de rester immobile un moment.
La réflexion qu'il a à ce moment-là le surprend mais finalement il va au bout et arrive même à trouver une conclusion. Inconsciemment il allait se rendre à la plage, afin que son parcours se termine au petit espace qui lui appartient presque, et où il se baigne à chaque fois qu'il finit de courir. Sauf qu'il comprend que s'il a envie d'y aller cette fois-ci ce n'est pas uniquement pour cette raison.
Victoria n'a jamais vraiment prit congés de ses pensées et même si c'était plaisant au début, Aïden n'aime pas le tournant que cela prend et ce que parfois cela engendre dans son comportement.
Le but de se dépenser pour le brun, c'est aussi de faire le vide, et il a légèrement peur de réaliser que cette sensation de subir chaque heure qui passe est liée au fait qu'il pense un peu trop souvent à la brune qui était encore une parfaite inconnue il y a de ça quelques nuits.
En été tout est décuplé, la sensation de manque de ses amis, de ses parents, de Sirine.
C'est pourquoi il se rattache à ce qu'il lui reste ici, au paysage, à la mer, à la plage, et à cette fille qui a été son seul bol d'air ces derniers jours.
L'unique bol d'air qu'il a pu prendre, et qui depuis, lui donne l'impression de respirer un air usé, presque nocif.