Dans une ville du sud de le France, sur une vaste période de dix années, plusieurs destins s'entrechoquent, marquant chaque indiviu se trouvant dans ce tourbillon d'événements qui épuise, et qui met à l'épreuve le corps ainsi que le coeur.
Parmi eu...
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DIX ANS PLUS TÔT ;
Le cure dent coincé entre les lèvres d'Aïden menace de rendre l'âme depuis déjà plusieurs minutes pourtant le brun continue de le torturer alors que ses poings sont enfoncés dans ses poches et qu'il arpente la ville, les sourcils froncés.
Trois jours, cela fait trois jours qu'il attend inlassablement un signe de vie de Victoria qui semble s'être volatilisée depuis leur petite sortie sur le bateau.
Malgré lui, ses lèvres s'étirent en repensant à cette journée, à ces moments, puisque si l'on oublie que depuis, ils ne se sont plus vu ni parlé, cela a était un sans faute et Aïden a plus qu'apprécié.
Sans qu'il contrôle quoi que ce soit la cadence de ses pas ralenti lorsque ses pensées le ramènent à l'instant où il s'est retrouvé face à la brune et qu'un sentiment inconnu s'est emparé de lui. Même si Aïden a pour habitude de se voiler la face et de jouer l'ignorant, il ne peut le faire concernant ce qu'il se passe en lui puisque c'est un peu trop fort.
Il se demande assez régulièrement si justement, ce n'est pas démesuré, car en somme il ne se passe pratiquement rien entre eux, mais Aïden ne saurait expliquer pourquoi quand il est en sa compagnie, il s'oublie.
C'est comme si juste par sa présence, Victoria avait le pouvoir de rendre futile tout ce qui n'est pas lié à elle.
C'est indécent, mais surtout contrariant pour le métis qui se sent presque abandonné désormais.
Un juron s'échappe, il n'est presque pas audible pourtant il en dit long sur la frustration qu'il ressent. Depuis petit et à cause de son passé, il subit quelques troubles émotionnels qu'il n'arrive toujours pas à contrôler, ou bien dissimuler, ce qui souvent, lui a causé du tort.
En soit Victoria ne lui doit rien et si son souhait est de ne plus jamais refaire surface dans la vie d'Aïden, ce serait légitime, pourtant ce dernier sent sa mâchoire se crisper lorsque cette hypothèse effleure son esprit qui a accueilli la brune depuis déjà quelques temps.
Tout en soupirant, Aïden pose sa main sur la poignée de la porte du bar dans lequel il entre avant de sourire aux personnels présents, pour ensuite monter à l'étage où il retrouve quelques amis qui sont installés sur le toit.
Le brun observe autour de lui en s'avançant vers le petit groupe qui se retourne en s'apercevant de sa venue, puis Aïden prend le temps de saluer tout le monde, avant de s'assoir à une place vaquante.
- Eh t'as mis ta vie gros, t'étais où ?
- Nulle part, j'aidais ma sœur à faire un truc
Thomas, une vague connaissance du métis, hausse à plusieurs reprises ses sourcils car il ne croit pas un mot de ce qu'il a entendu. Aïden n'a jamais été un coureur, et pourtant les insinuations à son égard sont plus que courantes, alors il ne relève pas et se permet même de sourire avant de s'intégrer à l'ambiance qui lui plait, puisqu'elle est simple, sans prises de têtes, conviviale, et qu'elle le sort de son état d'esprit quelque peu maussade.
Un parfum aux senteurs de monoï attire son attention quelques heures plus tard, après avoir bu plusieurs verres et rit plus d'une fois avec ses amis, alors Aïden fronce les sourcils avant de chercher du regard la provenance de l'effluve.
Ses yeux s'arrêtent sur Léa qui vient de les rejoindre et qui affiche une mine éclatante, comme son sourire. En faisant la bise à Justine, ceux de la brune tombent sur le métis qui arrête tout mouvement seulement pour la regarder, et qui sourit quand elle s'installe à ses côtés et qu'elle se penche pour souffler :
- Coucou toi
La dernière fois qu'ils se sont parler, c'était froid et bref, alors que là, c'est comme si rien ne s'était passé, ce qui alerte ni elle, ni lui. Ils ont l'air d'être sur la même longueur d'onde, et même si Aïden sait qu'il va le regretter, du moins avoir du mal à assumer ou à faire entendre raison à Léa après ça, il se détend et répond :
- Wesh
Sa dentition parfaite apparaît et Léa penche sa tête sur le côté, puis commence à échanger avec le brun qui se replace confortablement, un peu nonchalamment, sur le siège bohème du bar.
Le soleil a déjà fait place à la lune, les guirlandes lumineuses sont allumées , créant une atmosphère tamisée qui rend l'instant plus intime et plus chaleureux.
- Tu fais quoi de tes vacances toi ?
- Rien, pour une fois j'fous rien
Il retourne la question à Léa qui est étonnée par la réponse du brun puisque ce dernier est réputé pour toujours être à l'affût des bons plans ou du moins de quoi se divertir, surtout pendant l'été, et elle l'informe que elle, quitte la ville afin de rejoindre la Corse pour quelques semaines en famille.
Les heures défilent, le monde sur le toit aussi, puis le groupe se réduit jusqu'à ce qu'il ne reste que très peu de personnes.
Léa tend un énième verre au brun qui l'accepte en la remerciant avant de l'apporter à ses lèvres afin de boire quelques gorgée. C'est à ce moment là qu'il se rappelle de l'existence de Victoria et le temps de quelques secondes, il se perd et devient absent en fixant la table basse face à lui. La brune à ses côtés lui parle toujours alors qu'il perçoit ses mots comme un bruit de fond.
Une sensation désagréable s'empare de lui et il secoue la tête comme pour s'en défaire, en vain, alors il la tourne et se fait force pour détailler le visage de Léa.
La jeune femme est belle, c'est un sujet sur lequel le débat n'a même pas à avoir lieu selon lui, pourtant il a beau l'observer, il n'arrive plus, comme avant il le pouvait, à être attiré par elle.
Léa remarque le changement de comportement du brun et se tait avant de boire à son tour, puis contre tout attente, Aïden se redresse après avoir regardé autour de lui, et il glisse l'une de ses mains sur la joue de la jeune femme qui sent son souffle se dissiper.
Le parfum de cette dernière devient inexistant, son visage presque changeant, c'est comme s'il était en plein rêve, et sans avoir parfaitement conscience de ce qu'il fait, il s'approche lentement de Léa qui elle aussi, croit rêver.
Ses yeux se baissent vers les lèvres d'Aïden que ce dernier humidifie, alors elle sourit en comprenant ce qu'il se est en train de se produire, puis elle se détend et pose également sa main sur la joue du brun, profitant du fait que personne ne fasse attention à elle, à eux, puis ils réduisent la distance entre leurs deux visages pour finalement s'embrasser. Le métis ferme les yeux en se forçant légèrement pour pouvoir le faire, puis répète les gestes qu'il a plus ou moins l'habitude d'offrir à la brune.
Au fil des secondes il commence à apprécier et il sourit lorsqu'il se rend compte que ce qu'il a ressenti tout à l'heure s'estompe, que son corps délaisse ce sentiment inconnu et peu agréable.
Son souffle redevient normal, les battements de son cœur aussi, car il est habitué à ce qu'il fait. Avec Léa il n'est plus dans la découverte et à juste à se laisser porter, sans trop faire d'effort.
Alors c'est ce qu'il fait, sans pour autant que les deux n'aillent plus loin que ça, car Aïden se contente de quelques baisers avant de revenir tout doucement à la réalité, et rester encore une petite heure dans le bar, avant de finalement rentrer.
Ce qui clôture l'énième journée sans avoir eu de nouvelles de celle qui, il y a peu, il a rencontré.