vingt-six

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DIX ANS PLUS TÔT ;

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DIX ANS PLUS TÔT ;

Assis l'un en face de l'autre, Aïden et Victoria sont silencieux depuis quelques minutes, depuis qu'ils se sont installés. La brune imite simplement le comportement du métis qui dès lors qu'il s'est arrêté devant chez elle, a senti son cœur se serrer.

Sans trop savoir pourquoi et sans même se poser de questions, Victoria n'a pas dit un mot, mais a imbriqué sa main dans celle d'Aïden lorsqu'ils sont sorti de la voiture pour se diriger vers le restaurant italien dans lequel ils sont attablés.

La musique rend le moment moins lourd, pourtant c'est comme si la brune devenait sourde quand Aïden relève la tête et qu'il l'appuie contre sa main.
Les yeux du jeune homme scrutent le visage de la jeune femme et il ne peut s'empêcher de sourire alors que paradoxalement il a envie de pleurer.

Cela n'arrive jamais à Aïden, d'avoir envie de pleurer.

Cependant il ne peut le nier, que ses larmes menacent de couler.

- Faut que j'te dise quelque chose

En fermant les yeux presque instinctivement, Victoria avale difficilement sa salive et hoche la tête avant de ouvrir à nouveau ses pupilles pour faire face au brun, qui l'affronte sans bouger, et qui poursuit :

- J'ai été accepté

Victoria fronce les sourcils et pose son verre d'eau, pour ensuite joindre ses bras et demander, tout doucement :

- Comment ça « t'as été accepté » ? Oú ça ?

Aïden n'a jamais eu confiance en lui, en ce qu'il peut entreprendre et en ses projets. Il est de ceux qui motivent les autres, qui les hissent vers le haut, en mettant sa propre personne de côté.

Mise à part sa mère, sa sœur et Sirine, personne n'était au courant qu'il avait fait le nécessaire afin d'intégrer une école d'art dans la capitale.

Personne.
Alors bien évidement que Victoria plonge lentement dans l'incompréhension.

- Je... de base j'devais arrêter les cours, faire un peu c'que j'aime, genre m'accorder une année tranquille. Sauf que j'ai quand même envoyé mon dossier dans une école située à Paname, spécialisée dans l'art, sans trop y croire, et...

La jeune femme n'a pas besoin d'en entendre plus puisque tout devient limpide, en même temps que ses yeux deviennent humide.

L'été se clôture, Victoria est déjà stressée de commencer une nouvelle année, mais depuis le début elle se dit qu'elle a déjà Aïden à ses côtés, qu'elle en est follement amoureuse et qu'il sait, juste en étant présent, l'a rassurer et lui donner tout ce dont elle a besoin pour aller bien.

Cependant ce soir, elle réalise qu'elle vit ses derniers moments avec lui avant qu'il s'en aille. Pourtant avec l'infime espoir qui lui reste, elle murmure :

𝖼𝖾 𝗊𝗎𝗂 𝗇𝗈𝗎𝗌 𝗅𝗂𝖾 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant