❝ 𝗃'𝖺𝗂 𝖻𝖾𝗌𝗈𝗂𝗇 𝖽𝖾 𝗍𝗈𝗂 ❞
PARTIE DEUX ;
𝗊𝗎𝖺𝗇𝖽 𝗅𝖺 𝖽𝗈𝗎𝗅𝖾𝗎𝗋 𝖺 𝖼𝗋𝖾𝗎𝗌𝖾́ 𝖽𝖺𝗇𝗌 𝗅𝖾 𝖼𝗈𝖾𝗎𝗋,
𝖽𝖾𝗌 𝗉𝗅𝖺𝗂𝖾𝗌 𝗌𝗎𝖿𝖿𝗂𝗌𝖺𝗆𝗆𝖾𝗇𝗍 𝗉𝗋𝗈𝖿𝗈𝗇𝖽𝖾𝗌,
𝗈𝗇 𝗉𝖾𝗎𝗍 𝗆𝗂𝖾𝗎𝗑 𝗒 𝗅𝖺𝗂𝗌𝗌𝖾𝗋 𝗅𝖺 𝗅𝗎𝗆𝗂𝖾̀𝗋𝖾 𝖾𝗇𝗍𝗋𝖾𝗋.♒︎
La ville est calme, couverte par un brouillard épais, rendant sombre le paysage.
Seule la cigarette d'Hana reflète comme un point de lumière, alors qu'elle est accoudée à la fenêtre de la chambre de Victoria dans laquelle elle n'a pas mis les pieds depuis un long moment.En se tournant, la tante de cette dernière pince ses lèvres et laisse ses iris naviguer dans tout l'espace appartenant avant à la petite brune qui aujourd'hui, est la source d'une inquiétude sans nom.
Lorsqu'elle a pris son appartement, la jeune femme a tenu à acheter des nouveaux meubles, c'est pourquoi sa chambre est toujours intacte, et c'est pourquoi Hana a le ventre noué face à tout ce qui se trouve en face d'elle.Des sirènes et des gyrophares font sursauter la cinquantenaire qui apporte une main à son cœur en refaisant face à l'extérieur, tout en coupant sa respiration.
Le bruit assourdissant des voitures de gendarmes font écarquiller les yeux d'Hana, le crissement des pneus n'arrangent rien et pourtant tous les véhicules passent devant sa maison sans s'arrêter.La brune comprend donc que cela ne concerne pas l'affaire en cours.
Cependant elle ne sait pas si elle se sent soulagée, ou non.Elle se dit juste que vu l'allure à laquelle les gendarmes roulaient, la nouvelle n'aurait sûrement pas été bonne, alors elle tente de se calmer et de contrôler les battements de son cœur avant de fermer les yeux et de relâcher la pression.
À l'autre bout de la ville, le corps froid et presque frêle d'un jeune homme brun continue de s'avancer dans la pénombre.
Il a les yeux baissés, la démarche désinvolte, une main dans la poche de son jean troué, et ne cesse de renifler.Une photo se situe entre ses doigts et il relève les yeux quand les gyrophares et les sirènes s'approchent de lui.
Là encore les gendarmes ne s'arrêtent pas et pourtant cela inquiète le jeune homme qui se tourne et qui marche à reculons, dos à sa destination qui lui est encore inconnue.Cela fait déjà plusieurs heures qu'il va dans rue en rue, de quartier en quartier, en s'arrêtant parfois sur la plage.
Le sommeil ne vient pas, un peu comme souvent, un peu comme avant, un peu comme toujours.
Il a pourtant l'habitude, mais il reconnaît avoir besoin de récupérer, dans tous les sens du terme.Son manque d'énergie se ressent dans ses journées, dans tout ce qu'il fait, dans tout ce qu'il entreprend.
Lorsque la lumière et le bruit sont lointain, le brun reprend sa marche et lève sa main pour contempler le cliché qu'il n'a pas délaissé de la soirée, puis il le retourne et plisse encore les yeux en relisant une énième fois les quelques mots inscrits finement au stylo :
« Rappelle toi,
Tu m'as dis d'inspirer, d'expirer.
Et de fumer ce que tu venais d'acheter.Moi je me souviens avoir ri, et t'avoir observé préparer ce que par la suite, nous avons effectivement fumé.
C'est si précis dans ma tête, tout est ancré en moi.
En toi aussi ?
Dis, est-ce que tu crois que c'est ici, que ça a réellement commencé ? »En se raclant la gorge, il place le Polaroïd entre son jean et son caleçon avant de froncer les sourcils et de marcher d'un pas bien plus déterminé.
Tout se mélange dans sa tête et se connaissant, il comprend qu'il est temps de rentrer pour ne pas empirer la situation.
Cependant les mots qu'ils vient de lire et ceux dont il a déjà eu connaissance ne partent pas de son esprit et font en sorte que ce dernier ne soit jamais au repos.Alors en rentrant chez lui, il allume la lumière et se dirige dans le couloir pour finalement atterrir dans sa chambre où il s'écroule sur le lit.
Le brun abaisse ses paupières et soudain sentir la photo contre lui l'insupporte alors il l'a reprend en main et la balance plus loin, sauf que cela est un échec puisqu'elle revient s'échouer à ses côtés.
Le soupire qui fait suite à cela traduit de son agacement mais aussi de sa fatigue.
Il n'en a pas conscience mais il n'est pas le seul à être dans cet état, au beau milieu de la nuit.
Hana partage son anxiété, et bien d'autres personne encore.
Pourtant le jeune homme se sent foutrement seul.
Il a toujours été accompagné, d'aussi loin qu'il s'en souvienne cela a toujours été le cas, et même si ces derniers temps la seule compagnie qu'il a eu c'est sa propre personne, le brun reconnaît avoir besoin de soutient, d'une oreille, d'une épaule sur laquelle se reposer.Celle qui aujourd'hui n'est pas là aurait bien pu faire l'affaire.
Mais ce n'est pas à elle qu'il pense en premier.
En s'enfonçant dans sa réflexion, il perd un peu le contrôle de son état et se laisse bercer par le sommeil qui vient enfin, le temps de quelques petites heures.
Quelques petites heures qui ne suffisent évidement pas pour qu'il soit entièrement reposé, et en forme lorsqu'il ouvre les yeux tout en les plissant dés lors que ses rétines entrent en contact avec le soleil.
- Putain... sa mère...
Il a l'impression d'avoir trop bu, pourtant ce n'est pas le cas, cela fait bien longtemps qu'il n'a pas été alcoolisé, alors il se lève et frotte son visage à l'aide de ses mains avant de rincer ce dernier avec de l'eau fraîche, puis il se lave les dents et s'empare de son café qu'il a pris soin de confectionner quelques minutes plus tôt.
En revenant dans sa chambre afin de l'aérer, il se fige en refaisant face au cliché, mais il secoue la tête et ouvre la fenêtre avant de s'immobiliser à nouveau et de mener un combat ultime entre lui, et lui même.
Tout fuse dans sa tête et finalement il cède en attrapant son téléphone pour composer quelques mots, brefs, mais clairs, qu'il envoie sans prendre la peine de les relire.
Sachant très bien que s'il l'avait fait, il les aurait effacés.Sauf qu'il a conscience qu'il faut qu'il réussisse à mettre sa fierté de côté, qu'il faut qu'il parvienne à se maîtriser, à se contrôler.
Puisqu'il faut vraiment avancer.
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𝖼𝖾 𝗊𝗎𝗂 𝗇𝗈𝗎𝗌 𝗅𝗂𝖾
RomanceDans une ville du sud de le France, sur une vaste période de dix années, plusieurs destins s'entrechoquent, marquant chaque indiviu se trouvant dans ce tourbillon d'événements qui épuise, et qui met à l'épreuve le corps ainsi que le coeur. Parmi eu...