Maybe This Time

Chapitre 48

Je me dirige à pied vers l'adresse donner par Lando, le stresse montait peu à peu et je commençai légèrement à regretter de lui avoir demandé si on pouvait se rencontrer. J'arrive dans le fameux parc et je le vois assis sur un banc, de dos à moi, les coudes appuyer sur ses genoux. Je m'assois à ses côtés et regarde mes pieds en attendant de savoir quoi dire. Je finis par lever les yeux et le regarder.

-Oh mon dieu !

Sa joue gauche est totalement violette et un peu enflé dû au coup que lui a mis Max la veille et il me regarde avec une expression totalement neutre.

-Je suis tellement désolé.

-J'imagine.

Il regarde devant lui et attend.

-Je voulais te voir pour m'excuser, mais aussi pour te dire le pourquoi de cette situation.

-J'apprécierais effectivement.

-Hum, je ne sais pas si on pourrait en parler dans un lieu où il n'y a pas du monde qui passe et des oreilles indiscrètes possibles.

-C'est si grave que ça ?

Je retrouve son petit air inquiet que je lui connais depuis un moment. Savoir qu'il s'intéressait encore à moi me redonnait un peu espoir dans le fait que nous pourrions continuer d'être amis après toute cette histoire.

-C'est mon passé, mais ce n'est pas très joyeux comme tu peux t'en douter.

-On peut aller dans ma chambre d'hôtel, il n'y aura pas d'oreille indiscrète.

Je hoche la tête et il se lève avant de partir en direction du bâtiment abritant son hôtel. Je le suis en continuant de regarder sa nuque. Je me sentais mal à l'aise et je savais que c'était totalement ma faute. J'espérais vraiment que cette discussion amènerait de bons résultats dans notre relation. On entre dans l'hôtel et nous montons jusqu'au 11e étage dans le silence. Il ouvre la porte de sa chambre et laisse la porte ouverte derrière lui. J'entre dans la chambre et je le vois préparer un verre d'eau et le poser sur la table trônant dans un coin de la pièce. Il s'assoit sur le lit à côté et me fait un petit sourire en m'indiquant la chaise. Il fournissait des efforts pour me mettre à l'aise et pour que je ne m'enfuie en courant. Je m'assois et commence à frotter mes mains entre elles, essayant de m'occuper et de trouver mes mots pour commencer cette discussion.

-Sacha... Tu n'es pas obligée de me raconter.

-Si, bien sûr que si. Je sais que si je ne t'explique pas, notre amitié sera complètement ruinée et je ne veux pas ça. Il faut juste que je trouve les mots justes.

-Sacha que je ne veux pas te faire plus de mal en ayant cette discussion.

-Je crois qu'elle me fera sûrement du bien à moi aussi. Sache que Max pensait me protéger et j'espère que tu ne lui en veux pas trop. Il ne pensait pas mal faire et je t'avoue qu'au moment où il l'a fait, j'étais contente qu'il le fasse. Je me sentais en danger et je n'étais plus vraiment dans l'instant présent. J'étais retourné dans mon passé et j'y étais coincé.

-Je n'en veux pas à Max et je ne t'en veux pas aussi. Enfin, pas trop. Je ne sais pas trop quoi penser en ce moment. J'étais heureux, vraiment heureux d'avoir obtenu mon meilleur résultat depuis le début de la saison et d'un seul coup l'ambiance a complètement changé et je me suis retrouvé au sol sans m'en rendre compte. J'ai été sonné méchamment et quand j'ai retrouvé un peu de mes sens, j'ai vu que Max partait avec toi dans les bras et que tu continuais de hurler. Tout le monde me regardait comme si je t'avais agressé.

-Je suis désolé Lando. Je vais te raconter. J'avais 16 ans à ce moment-là et je passais la soirée avec un ami à moi. À l'époque je n'étais pas du tout comme aujourd'hui. Très sociable, heureuse, souriante et j'adorais rencontrer de nouvelles personnes. Tout le contraire d'aujourd'hui.

-Je sais que tu es heureuse aujourd'hui aussi.

-Oui, mais ça fait 6 ans que je me reconstruis et ça ne fait qu'un an que j'ai accepté de me rapprocher de quelqu'un d'autre que Max.

-Charles.

-Oui, il était très présent, partout où j'allais et il ne lâchait pas. Même Max était surpris de voir à quel point il n'abandonnait pas. Il m'a obligé à l'accepter dans ma vie et Charlotte est venue rapidement après. Mais c'est une autre histoire. Cette soirée-là, Si... Simon voulait me montrer de nouvelles recettes pour le restaurant qu'il pensait ouvrir dans sa vie future. Tout était très bon, c'était un bon cuisinier. Nous avons regardé un film et c'est là que mon cauchemar a commencé.

-C'est bon Sacha, tu n'es pas obligée de continuer, j'ai compris ce qui est arrivé.

-Je ne voulais pas, je n'arrêtais pas de dire que je ne voulais pas.

Les larmes commencent à couler de mon visage et Lando me prend la main pour m'attirer contre lui. Je me blottis dans ses bras en tremblant et il me caresse le crâne doucement.

-Il m'a jeté dehors avec mes affaires et j'avais tellement mal. J'ai fini par voir mon téléphone et à réussir a appelé Max. Quand il est arrivé, il a voulu aller le massacrer tu t'imagines bien, c'est Max. Même quand on était jeune, il était protecteur, mais cet événement a empiré ce trait de caractère. Depuis ce jour-là, chaque homme que je croise me met mal à l'aise, je doute de chacun d'eux, je crois qu'ils me veulent tous du mal. Parce que, tu vois, Simon avait l'air génial, nous étions amis depuis deux ans et je n'avais aucun doute sur ses intentions.

-Sacha...

-Le baiser que tu m'as donné. C'était la première fois depuis six ans et c'est la raison pour laquelle j'ai mal réagi.

-Je comprends. Je suis désolé d'avoir agi de la sorte.

-Non, ne t'excuse pas. Je t'apprécie énormément, tu as vraiment semé la confusion dans mon esprit et j'essaie de faire le tri dans mes pensées depuis quelque temps. Je t'avoue que je ne sais pas ce que j'en pense, je ne crois pas être prête à te voir comme autre chose qu'un ami. J'aimerais, mais je sais que je ne suis pas prête. J'ai repoussé mes contacts avec le monde depuis trop longtemps, j'aurais dû commencer à revoir du monde plus tôt.

-Non, tu dois y aller à ton rythme, c'est ça qui te fera du bien et qui te fera avancer. Je comprends et je ne t'en veux absolument pas.

-Je t'ai rencontré trop tôt dans mon cheminement.

Je me relève et m'éloigne de lui pour me préparer à partir.

-Je suis désolé que Max t'ait frappé et j'espère que l'on peut continuer à être amis, je ne peux pas t'offrir plus.

-Je prendrai ce que tu me donneras. Aimerais-tu que je te fasse visiter Londres ? Je voulais te le proposer avant, mais l'occasion ne s'est pas présentée.

-Hum oui, j'imagine que visiter Londres avec un Anglais ne peut être qu'une bonne idée. Je rentre à Monaco avec Max demain, mais il doit aller chez Redbull dimanche et on va rester en Angleterre jusqu'au Grand Prix, alors je t'écris pour te dire mes disponibilités ?

-Je rentre en Angleterre ce soir. J'attendrai ton message.

Je lui souris et nous continuons de discuter d'un peu n'importe quoi avant que quelqu'un de son équipe vienne le chercher pour qu'il aille prendre son avion. Je retourne à mon propre hôtel et me couche en m'efforçant de ne pas réveiller Max qui dormait déjà à mon arrivée. Cette discussion s'était bien passée et un poids s'était enlevé de mes épaules, un poids que je ne savais pas avoir jusque-là.