Chapitre 78

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-Allez, Max, je t'en prie. Il va vraiment falloir que tu parviennes à te réveiller à l'heure un jour. Nous arrivons toujours soit pile à l'heure, soit un peu en retard.

-Justement. Cela fait partie de mes caractéristiques.

-Quoi ? Comme une carte Pokémon ? C'est quoi ta prochaine évolution Maximus ? Si elle est à l'heure, je veux bien l'avoir.

Il souffle du nez pendant que je ris en le suivant jusqu'au paddock. Que je suis rigolote !

-Ce qui t'énerve c'est que tu n'as absolument rien à répliquer.

Il ne répond pas. Je sais que l'annonce de ce matin ne l'a pas mis de bonne humeur. Un typhon devait passer et donc, le samedi entier sera annulé. Plaçant les qualifications directement avant la course. Aujourd'hui était la seule opportunité de faire des tests sur la voiture. La première séance est normale pour Max. Il finit 5e sans qu'il n'y ait grand-chose à dire. Il sort de sa voiture et se dirige immédiatement vers les techniciens pour savoir la suite. Je nettoie son casque et change sa visière durant ce laps de temps. Il finit par venir me voir et se mettre dos à moi.

-J'ai commencé à sentir un élancement vers la fin de la séance. C'est léger, mais pourrais-tu l'assouplir pour que je n'en souffre pas en plein milieu de la séance ?

-Absolument.

Je me mets au travail pendant qu'il regarde les mécaniciens changer quelques réglages sur sa voiture. Le moment de la deuxième séance arrive rapidement et il remet son casque après avoir embrassé mon front. La possibilité de ne pas avoir de qualifications pesait aussi beaucoup. Les positions de cette séance d'essai seraient la grille de départ si le circuit n'est pas prêt assez tôt dimanche. La pression était donc présente dans le corps de Max pendant qu'il embarque dans sa monoplace. Et c'est sous mon sourire après une séance nickel pour Max que je le vois à la troisième place. S'il n'y a pas de qualification demain, il partira 3ederrière les Mercedes.

Il sort de la voiture et je récupère l'équipement avant de le suivre jusqu'à la zone médiatique. Il fait les quelques entrevues demandées et nous partons nous réfugier dans nos chambres. Il est clair que le lendemain allait être une grosse journée de tempête. Je voulais bien m'organiser.

Le lendemain

-On ne va pas mourir pistache.

-Il y a un typhon qui passe près de nous !

-Il n'est pas collé à nous, il va y avoir de fort vent et énormément de pluie, mais on va survivre. Allez, viens jouer aux cartes avec moi.

Je m'assois en face de lui et il distribue.

-Tu penses que mon anxiété va te permettre de gagner ?

-Non, je sais.

Je le fusille du regard. Nous jouons aux cartes et discutons durant toute la journée pluvieuse et venteuse. Il a tout de même réussi son coup ce con, je ne me suis plus inquiétée de toute la journée.

Le lendemain

-Tu vois, après la tempête vient le beau temps. En plus, on a des qualifications en bonne et due forme.

-Tu partais tout de même troisième s'il n'y en avait pas eu, ce n'est pas une horreur.

-Mais maintenant, j'ai la possibilité de partie en première ligne peut-être.

La première partie des qualifications se passent correctement. Je suis heureuse de voir les trois pilotes que je supporte dans le top 5. Lando s'améliorait vraiment de jour en jour. Le deuxième segment se prend moins bien pour Max. Il finit 5e devant Lando. Mais la partie la plus importante des qualifications reste toujours le dernier segment. Le moment où la position de tête se décide. Max rentre dans les stands et je lui tends sa bouteille d'eau pour qu'il s'hydrate avec ça plutôt qu'avec le système de la voiture pendant que les techniciens lui parlent et qu'il analyse ses tours de pistes. Malheureusement, il ne peut faire mieux que 5e et c'est les deux Ferrari qui prennent la première ligne, laissant la deuxième au Mercedes. Rien n'était perdu évidemment, la course un peu plus tard dans la journée allait déterminer le gagnant. Max rentre dans les stands et sort de la voiture pour se diriger par la suite vers moi. Je lui prends son casque et le suis pour les entrevues. Nous allons ensuite nous installer dans la zone Redbull pour manger et pour que Max se repose avant la course. Celle-ci arrive rapidement et l'heure de retourner au stand arrive rapidement. Il s'installe dans sa monoplace et me fait signe de venir. Je m'approche et me penche vers lui.

-J'ai mal à l'épaule. J'ai dû faire un mauvais mouvement en embarquant dans la voiture.

-OK, roule là un peu, ne force pas dessus. Il ne faut pas qu'elle te fasse trop mal durant toute la course. C'est un circuit assez équilibré alors tu ne devrais pas avoir trop de problèmes. Si tu ne la sens plus, tu t'arrêtes. Dis-le.

-Je m'arrête si je ne sens plus mon épaule.

Je tape son casque et le regarde rouler un peu son épaule avec concentration pour la décontracter. Elle allait être en pleine forme pour le Mexique, mais en ce moment, elle était encore légèrement fragile et il avait effectivement dû faire un mauvais mouvement en embarquant dans la monoplace. Je quitte la ligne de départ et prends ma place dans les stands pour regarder le départ. Dès les premiers virages, je vois Charles et Max trop proches l'un de l'autre et l'inévitable se produit, Max sort de piste et revient bon dernier alors que c'est seulement le premier tour. Et merde, j'allais devoir gérer la colère de mon meilleur ami envers Charles, mon ami le plus proche après Max. Quelle merde ! Charles doit rentrer et ressort derrière Max. Au moins, ils redeviennent à égalité. Je vois ensuite Lando se faire sortir par Alex et donc rentrer pour ressortir dernier. Cette course avait des rebondissements pour les trois pilotes dont j'étais le plus proche. Charles finit par repasser Max avec facilité et je remercie le ciel qu'il n'y ait pas eu un autre accrochage. Charles remonte et remonte alors que Max n'a plus aucun rythme. Sa voiture a trop souffert, il finit par revenir au garage et je le vois sortir en furies de sa voiture et se diriger vers moi.

-Tu as vu ce qu'il a fait. Il a gâché ma course. Lui, il peut rester là, moi je dois abandonner.

-Max, vous êtes encore sous enquête, oui il ne t'a pas laissé assez de place, mais tu ne sais pas ce qu'il y avait de l'autre côté de Charles.

-Rien, il n'y avait rien.

-C'est une course Max. Il ne va pas te laisser passer gentiment.

-Tu es de son bord.

-Non. Je ne suis du bord de personne. Vous avez chacun vos torts pour ce qui est de moi. Tu as tenté un dépassement risqué, tu l'as échoué. Et il t'a légèrement poussé hors-piste.

Il me fusille du regard et va vers la pièce où sont rangés ses vêtements et ses effets personnels. Je vais le laisser se calmer, rien ne sortira de bon d'une conversation que l'on aurait en ce moment. Je regarde la fin de la course et Mercedes gagner une nouvelle fois le championnat des constructeurs. Je finis par me lever et me diriger vers la salle enfermant mon meilleur ami. J'ouvre la porte et entre en la refermant derrière moi.

-Tu as fini ta crise ?

-Je ne suis plus en colère contre lui, mais il va m'entendre parler c'est sûr.

-S'il te plaît, Max. Nous retournons à Monaco demain, et nous mangeons avec lui et Charlotte le soir même. Lui aussi n'a pas obtenu le résultat qu'il voulait.

-J'ai dû abandonner.

-Il en a abandonné des courses lui aussi Max.

Il marmonne et je finis par m'asseoir derrière lui pour détendre son épaule.

-Vois le bon côté des choses, ton épaule n'a pas trop souffert.

-Je ne trouve pas ça drôle.

-Il est mon ami Max. Vous êtes important pour moi et je ne veux pas que vos courses interfèrent dans ma relation avec vous deux. Gérer ça ensemble, sans m'impliquer

-Tu as raison, je suis désolé pistache.

Je soupire, soulager. Je serai toujours pour Max, mais je veux garder Charles dans ma vie. Leurs problèmes ensemble ne devraient pas être les miens.

Maybe This TimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant