Chapitre 53

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C'est la dernière journée avant notre départ pour Monaco et la question des vacances d'été a commencé à se poser. Je sais que Max a pour projet de rentrer voir sa famille un peu, se reposer à Monaco et peut-être aller à un endroit inconnu pour le moment. Pour ma part, j'aimerais bien accepter l'offre de Charlotte dont nous parlons depuis quelques jours maintenant. Elle va au Portugal avec une amie à elle et elle m'a proposé de les accompagner pour une virée entre filles. Je sais très bien que le projet ne va pas beaucoup plaire à Max, mais sachant que Barcelone s'était bien passé, il devrait être OK pour le Portugal. Je voulais aussi revenir voir mon père et c'est là que la question se posait.

-Dit, ça ne te tenterait pas devenir passer la dernière semaine de mes vacances à Monaco avec moi. Le soleil te ferait le plus grand bien.

-C'est une super idée ça Samuel. Vous allez voir, Monaco est génial.

-Ça serait envisageable. Tu vas où les premières semaines toi ?

-Charlotte m'a invitée à venir avec elle et l'une de ces amies au Portugal.

Je vois que Max s'apprête à dire un truc et je le fusille du regard. Il comprend que je ne veux pas qu'il intervienne. Ça serait l'une des premières fois que je rencontrerais une nouvelle présence féminine et je voulais y aller. Je voulais rencontrer de nouvelle personne et sortir de mon isolement.

-C'est une super idée ! Et tu as raison, j'aimerais bien découvrir Monaco, tu pourras me présenter Charles, dont tu me parles de temps en temps.

-Je ne sais pas s'il y sera, mais oui, s'il veut bien, j'adorerais que tu le rencontres lui et Charlotte.

Il me sourit et je le vois soulager de me voir m'ouvrir de plus en plus. Les années suivant 2013 avaient été difficiles pour lui. J'avais dû lui tout lui dire lorsque Max était venu avec moi dans les bras. Il avait dû m'aider à remonter la plus grosse partie de la pente. Les premiers pas. Me forcer à sortir de ma chambre. Me forcer à sortir de la maison. Max avait été présent le plus qu'il pouvait avec son déménagement à Monaco. Il était venu s'installer chez moi pendant les deux premiers mois et ça avait renforcé ses liens avec mon père. Max finit par quitter la table pour aller préparer sa valise pour le lendemain matin et je me retrouve seule avec mon père.

-Je sais qu'il est arrivé quelque chose Sacha.

-De ?

-Ne fais pas l'innocente, je suis ton père, je t'ai façonné. Je sais exactement reconnaître lorsque tu me caches un truc. De plus, Max m'a appelé.

-Oui pour l'hôpital, je vais mieux.

-Oui l'hôpital, mais dimanche aussi.

-Il n'aurait pas dû. Ce n'était rien. Je vais bien.

-Il faut que tu t'exprimes ma puce, sinon, tu ne pourras pas guérir.

-Je vais bien. C'était de mauvais souvenirs.

-Tu ne me parleras pas de ce garçon...

-Max ne t'en a pas déjà parlé ?

-Non, il n'est pas mon espion Sacha. Il m'a juste appelé pour me prévenir que tu avais eu une crise de panique.

-Je ne t'en parlerai pas, parce qu'il n'est pas important pour le moment. Si je t'en parle un jour, c'est que ça sera le bon moment.

-Tu lui as parlé ?

-Évidemment, nous avons eu une discussion et je lui ai raconté. Il méritait de savoir pourquoi Max lui avait défoncé le visage avec un coup de poing.

-J'ai définitivement pris la bonne décision en te confiant à ce garçon.

-Ne lui dis surtout pas, il va commencer à croire que ce qu'il fait est une bonne chose.

Mon père rit et nous continuons de parler un bon moment avant que je ne parte préparer ma valise moi aussi avant de me coucher pour être prête pour le vol du lendemain.

Les adieux du lendemain sont difficiles. Je serre mon père dans mes bras, sachant que je le reverrai dans ma dernière semaine de vacances. Max reçoit son accolade bien virile et mon père lui chuchote quelque chose à l'oreille sous mon regard attentif.

-Ne faites pas de cachoterie tous les deux.

-Je lui disais seulement bonne chance pour les Grands Prix à venir.

-Bien sûr, vous vous croyez discret. Toi, je ne sais pas ce qu'il t'a dit, mais sache que tu ne peux pas être plus envahissant que tu ne l'es déjà, crois - moi.

Les deux rient et nous montons dans le taxi qui allait nous amener à l'aéroport. Sur le chemin, Max me tend une grande boîte.

-Quoi ?

-C'est ton cadeau. Je suis allé le chercher hier.

-C'est donc pour ça que tu as disparu la moitié de la journée.

J'ouvre la boîte et tasse le papier pour découvrir une combinaison de course. Avec le nom de Max sur le devant. Je me tourne vers lui et l'interroge du regard.

-En Allemagne, nous allons faire des tours de piste. Tu vas monter dans ma voiture. Alors, il te fallait une combinaison.

-Pardon ? Moi, dans une Formule 1.

-Pas à grande vitesse, évidemment, tu te doutes que je ne l'accepterais pas. Mais oui, tu vas conduire prudemment et gentiment ma voiture.

-C'est sûr qu'ils ne peuvent pas avoir accepté ça.

-Ben, j'ai forcé un peu et je leur ai dit que tu ne dépasserais pas les 50, donc ils ont dû avouer qu'il n'y avait carrément aucun risque pour la voiture. Et tu vas utiliser l'une de mes anciennes voitures alors...

-Tu es complètement fou !

-Tu aimes ? Je n'arrive pas à distinguer la bonne émotion.

-Évidemment que je suis heureuse. Mon Dieu, je vais conduire une F1.

-Et tu vas monter avec moi pour un tour un peu plus rapide.

-Je n'ai pas de bon souvenir de ce genre d'expérience.

-Tu vas voir, je conduis mieux depuis, ça va être génial.

Je lui embrasse la joue et admire ma nouvelle combinaison.

-Tu es allé chercher ça où ?

-Chez moi, tu ne pouvais pas porter l'une de mes combinaisons maintenant, elles sont trop grandes. Alors, je suis allé chez moi et j'ai demandé à ma mère si elle avait gardé quelques-unes de mes anciennes et elle en avait une collection entière. Elle devrait t'aller.

Trop heureuse je lui refais une accolade et nous arrivons rapidement à l'aéroport pour embarquer dans l'avion qui allait nous ramener à Monaco. 

Maybe This TimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant