Chapitre 82

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-Bon, il t'attend en bas ?

-Oui, ne fais pas de bêtise, ton avion est demain à 8 h. Ne le rate pas.

-J'adore comment je me sens adulte quand tu me parles. J'ai vraiment la sensation d'être à ma hauteur.

-Pauvre garçon, je t'aime quand même.

Il me prend dans ses bras. Je le serre contre moi avec un grand sourire. Il avait enfin relâché totalement son inquiétude par rapport à Lando. Il lui faisait confiance en comprenant que je le faisais moi aussi.

-Je te rejoins à Austin.

-Je t'y attendrai.

Je prends ma valise et sors de la chambre pour me diriger vers la voiture de Lando qui m'attendait. Une jeep, évidemment. Quoi de mieux pour un road trip. J'embarque après avoir déposé mes sacs à l'arrière et souri à mon compagnon de route.

-Alors, prête pour ce voyage ?

-Absolument.

Il démarre et nous sommes partis pour deux jours de voiture. Il avait prévu un petit hôtel au milieu du voyage. Je lui avais bien évidemment proposé de conduire un peu, nous allions donc faire chacun quatre heures de voiture. La discussion est évidemment au centre du voyage et nous découvrons des choses que l'on ne savait pas de l'autre. Je savais que Lando était simple à vivre, mais j'ai découvert qu'il avait tout de même une part de doute dans sa vie quotidienne. Un doute qui le suivait un peu partout.

-En vrai, je t'ai déjà tellement dit à propos de moi, j'ai l'impression qu'il n'y a rien que je puisse t'apprendre de nouveau.

-Il y a bien un truc... Je sais que Max s'inquiète pour ton travail. Je sais que tu as eu des problèmes avec tes patrons à cause de ton amitié avec Charles et maintenant avec moi. Comment tu te sens par rapport à ça ?

-Je crois que je suis confiante. Je n'ai aucune information sur les trucs techniques qui pourrait intéresser un adversaire. Je vais rester avec Max, ça, c'est certain.

-À quel prix ?

-On n'est pas rendu là. Mais tu es important pour moi, je ne sais pas ce que je ferai, mais on n'est pas rendu là.

Il me prend la main en conduisant et me sourit.

-Je suis content. Vraiment.

-J'espère que tu viendras vers moi lorsque tu ne le seras pas aussi.

Il serre ma main. Je sais que Lando est quelqu'un de très joyeux, et je ne l'avais pas encore vu dans un état un peu plus vulnérable et j'espérais qu'il se tourne vers moi à ce moment-là aussi. Nous nous arrêtons pour manger tranquillement avec une magnifique vue sur les plaines mexicaines. Je reprends le volant par la suite, j'ai l'habitude d'avoir un pilote à mes côtés et donc habitué aux petites mimiques lorsque je freinais un peu trop brusquement. Comme si je conduisais plus dangereusement qu'eux. Hypocrite. Nous finissons par arriver tard dans la nuit dans un hôtel, mais nous n'étions pas épuisées. J'avais eu une excellente journée avec lui et elle avait passé incroyablement vite. Nous déposons nos valises dans la chambre à deux lits qu'il avait pris et je vais prendre ma douche rapidement pour lui laisser la place par la suite. Pendant qu'il est sous la douche, je sors mon téléphone et appelle mon meilleur ami.

-Salut toi.

-Hey, tu appelles pour être sûr que j'ai bien mangé mes cinq groupes alimentaires aujourd'hui ?

-Les as-tu mangés ?

-Oui, j'ai fait attention. Surtout qu'Austin est aussi une course très physique, je sais que je dois commencer à boire de l'eau.

-Oui, suis bien ton programme. C'est important.

-Alors, tu vas bien ?

-Oui, j'ai passé une super journée. Nous devrions arriver quand même tard demain soir. Je vais te rejoindre.

Lando ressort de la salle de bain et me sourit en me voyant au téléphone.

-Je vais te laisser Max. Bois beaucoup d'eau.

-Oui, à demain.

Je raccroche et sors sur le balcon de l'hôtel pour voir les étoiles sublimes que l'on voyait parfaitement sans la pollution de l'air.

-Moi aussi j'ai une routine de préparation physique.

-J'espère bien.

Il se met à côté de moi, mais il ne regarde pas le ciel.

-J'ai peur...

Je me tourne vers lui, il doit voir l'interrogation dans mon regard puisqu'il se justifie.

-Je crains de ne pas être celui qu'il te faut pour guérir correctement. Je suis parfois inconscient et naïf. Je suis plus jeune que toi aussi, tu as tellement vécu de chose déjà dans ta vie...

-Embrasse-moi.

-Quoi ?

Je mets mes mains autour de sa nuque et le regarde dans les yeux.

-Je crois que tu es la meilleure personne qui pouvait m'accompagner dans cette guérison. J'ai besoin de ta naïveté pour retrouver la mienne. Je ne pourrai jamais retrouver les expériences que j'ai ratées, mais depuis que je te connais, j'ai l'impression de retrouver mon insouciance.

-Je ne veux pas tout gâcher.

Étant quand même plus petite que lui, je me mets un peu sur la plante des pieds pour coller moi-même mes lèvres aux siennes. Il entoure mon corps de ses bras et me sert contre lui. Je me recule et le regarde dans les yeux, je ne panique pas. Je lui fais confiance. Il me sourit et colle son visage dans mon cou pour me serrer fort contre lui. Nous finissons par aller nous coucher pour pouvoir être en forme le lendemain. Lando, patient, prend le deuxième lit. Il sait très bien que notre relation a fait un pas énorme aujourd'hui et que ça ne peut aller qu'en s'améliorant.

Le lendemain

Le lendemain, nous déjeunons sur la route. Je craignais qu'il y ait un changement dans notre attitude, mais non. Nous sommes toujours naturels et nos conversations sont fluides et sans gêne. Il a pris ma main dès que j'ai eu fini de manger et j'en étais heureuse. Je ne sais pas à quel point Lando était tactile dans sa vie. Il ne l'avait jamais vraiment été avec moi, à cause de raison évidente, mais je me demandais s'il allait le devenir avec notre soirée de la veille. Nous arrivons rapidement à Austin et il me s'arrête devant mon hôtel avant de se tourner vers moi.

-Je sais que tu m'as offert un grand cadeau hier. Je suis tellement heureux de la confiance que tu as en moi. Je ne voulais pas t'en parler durant le voyage pour ne pas te coincer, mais je dois te le dire. Moi, je me vois avec toi. Je suis patient, mais je voulais que tu saches ce que je ressentais pour toi.

-Moi aussi Lando, je ne vois pas avec qui je pourrais mieux avancer dans ma vie.

Je sais qu'il ne m'embrassera pas, il va continuer à attendre que je fasse le premier pas jusqu'à ce que je sois totalement à l'aise avec sa présence dans ma vie. Il me prend dans ses bras et embrasse doucement mon front en me laissant partir. Mon Dieu, ce que j'avais pris la meilleure décision de ma vie hier soir !

Maybe This TimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant