Maybe This Time

Chapitre 61

Il va finir par m'appeler. Il va bien finir par m'appeler. Ça fait trois jours que je me morfonds toute seule dans mon coin. J'essaie de fournir des efforts pour Lando qui fait son maximum pour me changer les idées. Ça marche parfois et parfois j'ai des moments de petite absence. Je pense à Max et à ce qu'il pense en ce moment. Je continue de penser qu'il va m'appeler. À chaque fois que mon téléphone sonne, j'ai espoir que ce sera lui et à chaque fois, je soupire de déception en entendant une voix différente de la sienne.

-Si tu veux, je peux l'appeler.

-Je ne crois pas que cela soit une si bonne idée.

-Tu es malheureuse Sacha, ça se voit.

-Je suis désolé. Tu es en vacances et j'imagine que tu ne voulais pas les passer avec une dépressive comme moi.

-Ne dis pas ça. Je suis heureux d'être avec toi quand même. Il va finir par appeler, je suis sûr.

Avec toute cette histoire entre Max et moi, je n'avais pas eu l'occasion de parler à Lando de mes nouvelles résolutions. Je n'avais pas la tête à ça. Nous nous promenons depuis un moment dans les rues quand la sonnerie de mon téléphone résonne. Je le regarde sans vraiment y croire. Le nom de Max s'y affiche en grand.

-Vas-y, réponds. Tu attends cet appel depuis trois jours.

-Et si c'était la fin de notre amitié.

-Franchement Sacha, tu n'y crois pas toi-même. Ce n'est pas cette petite dispute qui va finir votre amitié. Réponds.

Je prends mon téléphone et le colle à mon oreille après avoir accepté l'appelle.

-Allô ?

-Sacha ?

-Oui.

-Ça va ?

-Oui, et toi ?

-Ouais. Je suis désolé.

-Non, c'est moi qui suis désolé.

-Sacha, je n'ai rien à dire sur ton choix de vacances. Sur ton choix de vouloir y aller toute seule ou avec quelqu'un d'autre que moi. Je suis juste un gros égoïste.

-Et moi, je sais que je t'ai donné l'impression que je ne voulais pas de toi. C'est faux. Tu es mon meilleur ami et personne ne passera jamais avant toi. Jamais.

-Je sais, mais tu as droit à ta vie aussi. Tu ne peux pas me suivre tout le temps. Tu vas finir par être en couple avec Lando, même si l'idée vient de commencer à se solidifier dans ta tête, tu vas l'être un jour. Tu vas te faire une vie et je ne peux pas y être à chaque moment, ça serait complètement fou.

-Je veux que tu sois quand même dans la majorité d'entre eux. Tu es mon plus grand allié depuis tellement d'années Max, tu ne peux pas être une quantité négligeable à mes yeux. Jamais.

-Je le serai toujours pistache. Même si un jour, tu me détestes, rien ne m'empêchera de te protéger contre n'importe quoi. Rien du tout.

-Tu sais que tu vas avoir ta propre vie aussi à suivre Max.

-Je sais, mais je sais aussi que j'abandonnerais n'importe quoi pour venir jusqu'à toi si cela s'avère nécessaire.

-Moi aussi, moi aussi j'abandonnerais n'importe quoi pour toi.

-Tu m'as tellement manqué ses deux derniers jours. C'est étrange, c'est seulement trois jours.

-Toi aussi, tu m'as manqué Max. Tu es toujours mon meilleur ami ?

-Évidemment, tu es toujours la mienne ?

-Jusqu'à ce que tu ne veuilles plus de moi.

-Je t'aime Sacha.

-Je t'aime aussi Max. On se voit à Monaco dans trois jours, OK ?

-D'accord. Profite de tes vacances pistache.

-Promis.

On raccroche et je me tourne vers Lando en essuyant les quelques larmes qui avaient coulé le long de mes joues. Je lui souris et il comprend que tout est arrangé. Il me fait un clin d'œil et passe son bras autour de mes épaules.

-Je t'avais bien dit que vous étiez inséparable.

-Je voulais te dire un truc cette semaine. Toute cette histoire avec Max m'a légèrement perturbée et donc j'ai mis ça de côté.

-Je sais.

-Non, tu ne sais pas.

-Si je t'assure que je sais. Tu n'aurais pas voulu de moi ici non plus s'il n'y avait pas ce petit questionnement dans ta tête. Tu n'es pas obligée, Sacha...

-Je sais, mais c'est ce que je veux. Je veux me reconstruire. Je veux laisser une chance à la nouveauté. Me laisser une chance et ne pas laisser mon passé gagné. Je veux...

-Nous laisser une chance.

-Quelque chose comme ça. Je ne te dis pas que ça sera facile et instantané, mais si tu es prêt à être patient avec moi, je...

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je me retrouve dans ses bras. La tête dans son cou et son grand sourire contre le mien. Un sourire grandit sur mon visage et je soupire doucement en me disant que je n'imaginais jamais être aussi bien dans les bras de quelqu'un d'autre que Max.

-Évidemment que je peux être patient. Tu peux avoir confiance en moi, Sacha. Je t'assure.

-Je sais Lando.

Nous nous séparons et il me prend la main pour que nous continuions de nous promener dans les rues. Je me sens en paix et confiante. Je sens que j'ai pris la bonne décision et que ma vie ne peut pas aller mal. J'ai déjà vaincu l'enfer, rien ne peut être pire et je ne peux pas me retenir de vivre les bonnes choses seulement par peur des mauvaises. Je sais qu'il va encore y avoir de mauvais moments dans ma vie, mais je sais aussi que je veux les affronter et que je ne suis pas seule pour le faire.

-Tu l'as prise quand cette décision dit-moi ?

-En Hongrie. Tu sais, le soir où Simon est apparu à notre hôtel et que Charles et Max l'ont frappé.

-Oui, je me rappelle bien cette soirée. Donc, j'ai joué le preux chevalier et j'ai gagné la demoiselle en détresse ?

-Si tu veux le dire comme ça. Je suis désolé de t'avoir repoussé la première fois.

-Je t'en prie, il n'y a aucune raison pour que tu t'excuses. Je sais pourquoi tu l'as fait et je le respecte totalement. Je suis heureux que tu sois prête à me donner une chance. À te donner une chance.

Je lui souris et rougis légèrement. J'avais définitivement pris la bonne décision. Aucun doute là-dessus et si jamais, Charles, Charlotte et Max seront toujours là pour moi à la fin.