Maybe This Time

Chapitre 71

-Merci encore de me ramener en Angleterre. Max avait quelques réunions avant Singapour et il m'a demandé de l'y rejoindre.

-Zéro souci, je suis content que tu fasses le voyage avec moi.

Lando s'installe sur le siège près de moi et je lui souris. Il sort un paquet d'UNO de son sac et me regarde avec malice.

-Tu veux essayer de me vaincre au UNO ?

-Moi, essayer, c'est plutôt toi qui devrais avoir peur que je brise ta confiance. Moi et Max jouons tout le temps dans l'avion, pas avec le jeu réel, mais nous prenons les figures pour jouer les cartes spéciales. Et je peux te dire que je ne suis pas à sous-estimer.

-Tu ne devrais pas craindre de relever le défi alors ?

-Distribue si tu veux vraiment me vaincre.

Il me sourit et nous commençons à jouer avec beaucoup d'attention.

-Tu triches !

-Mais pas du tout ! Comment tu peux tricher au UNO ?

-Je viens de te voir regarder le hublot derrière moi, tu voyais mes cartes depuis le début.

-Ah, mais là, c'est à toi de faire attention aussi. Ce n'est pas de la triche, j'ai seulement l'œil de lynx.

-Non, c'est de la triche. Même si mes cartes apparaissent, tu n'as qu'à ne pas regarder.

-Ben là, elle me crie presque de les regarder. Comment tu veux que je ne le fasse pas ?

-En regardant tes propres cartes !

-Toute façon, j'ai clairement gagné, tu as une quinzaine de cartes et j'en ai que deux.

-Non, Monsieur, la partie n'est pas finie tant que ta dernière carte n'est pas sur le paquet. Maintenant que je sais que tu trichais et comment, il sera plus difficile pour toi de me battre.

Il rit et nous continuons à jouer, moi en portant bien attention à ne pas montrer mon jeu dans le hublot.

-Victoire !!!

-Ça ne veut pas dire que je trichais plus tôt !

-Bien sûr que oui !

Il rit et nous rangeons le jeu de cartes en vue de l'atterrissage. J'avais accumulé quatre victoires contre une défaite. La défaite étant la partie où Lando avait visiblement triché. Je sors la première de l'avion et me dirige directement vers Max qui attend sagement près d'une voiture.

-Tu m'as manqué.

Je le serre dans mes bras et fais un coucou à Lando qui se dirige vers sa propre voiture qui va le conduire au centre technologique de McLaren. J'embarque du côté passager de la voiture de Max et nous nous mettons en route vers nos réunions.

-Alors, ces petites vacances improvisées ?

-Eh ben, je me suis rendu compte qu'elles n'étaient pas si improvisées que cela. Il m'a amené dans un chalet appartenant à sa famille.

-Ah ouais, plein de mystère ce Lando.

-Mais je me suis vraiment amusé. En vrai, je crois que j'ai pris la bonne décision.

-Tu crois qu'il va faire partie de ton futur ?

-Il en fait déjà partie. Mais je te vois venir.

Il me regarde du coin de l'œil. Je vois la petite lueur de doute dans ses yeux.

-Max, je ne te quitterai pas.

-Pas volontairement.

Je comprends immédiatement ce qu'il veut dire. S'il se passe quelque chose avec Lando, les grands patrons de Redbull vont finir par le savoir et je serai peut-être obligé de quitter mon poste.

-Même si je ne travaille pas pour toi, je vais continuer de te soutenir et d'être à tes côtés.

-Tu ne pourras pas. Tu crois qu'ils vont être d'accord pour laisser entrer la petite-amie d'un pilote de McLaren dans nos stands. Seulement pour que je sois heureux et en paix. J'ai besoin de toi, je ne veux pas d'une autre personne que je ne connaîtrai peut-être même pas.

-Nous ferons en sorte qu'il ne le sache pas.

-Soit réaliste Sacha. Si vous êtes en couple un jour, vous ne vous cacherez pas à vie.

-Je vais m'arranger et sinon, ben, tant pis !

-Comment ça tant pis ?

-Je ne me mettrai jamais en couple avec Lando.

-Ne dis pas de connerie.

-Max, il n'est pas question que je te perde. Jamais.

-Non, mais tu me haïras.

-Non, je...

-Oui, Sacha, tu me détesteras le jour ou tu devras prendre cette décision.

-Je parlerai à Christian, je suis sûr qu'il y a une solution.

Il ne répond pas et je prends sa main pour la serrer dans la mienne.

-Fais-moi confiance.

Il la serre et nous continuons le chemin en silence, moi réfléchissant à la discussion que j'allais avoir avec Christian et lui pensant à ce qui pourrait bientôt arriver. Nous arrivons finalement et je me mets immédiatement à la recherche du directeur de course pendant que Max se rend à la réunion avec les techniciens.

-Christian ?

-Bonjour, Sacha, que puis-je faire pour toi ?

-Vous avez quelques minutes ?

-Oui, entre, je t'en prie.

Je m'assois face à lui et commence à jouer avec mes doigts pour extérioriser le stresse qui montait en moi.

-Voilà, il y a une situation qui se développe et j'aimerais avoir votre avis et peut-être votre soutien.

-Explique-moi ça.

-Voilà, il se peut que je sois sur le point de développer une relation un peu plus personnelle avec un pilote et Max s'inquiète beaucoup de ce qui pourrait arriver à notre duo si cette relation se concrétise.

-Puis-je savoir de quelle équipe il s'agit ?

-Pas pour le moment.

-Bon, c'est sûr que ça dépend de l'équipe. Vu notre précédente conversation, il s'agirait de McLaren. Vu que Leclerc a une petite amie dans mon souvenir.

Je ne réponds pas et il soupire. 

-Je ne sais pas quoi te dire Sacha. Si ce n'était que de moi, je te dirais que j'ai totalement confiance en toi et que je crois que ça serait un abus de pouvoir de t'empêcher de te mettre en couple avec une personne, pilote ou simple technicien.

-Mais il ne s'agit pas que de vous.

-Mais il ne s'agit pas que de moi. Je crois tout de même que tu as de bons points et que tu mériterais la confiance de l'équipe entière. Surtout que tu n'as pas d'informations vraiment importantes pour les autres équipes. Tu gères le planning et la santé physique et mentale de Max, tu n'as pas accès aux informations techniques. Je vais réfléchir à une stratégie, mais je crois que ça serait possible de combiner ton travail et ta vie personnelle.

Je souris et le remercie avant de sortir de son bureau pour aller annoncer la bonne nouvelle à Max. J'arrive vers lui avec un grand sourire qu'il remarque instantanément. Un sourire tout aussi grand que le mien gagne son visage.

-Dois-je me réjouir ?

-Ça a l'air parti pour que tu ne puisses pas te débarrasser de moi. On verra plus tard, mais Christian a l'air confiant. Il n'était déjà pas très en accord avec la discussion que l'on a eue dans l'avion, mais là, c'est une autre situation. Même ma relation amicale avec Charles pourrait ne plus déranger.

Il sourit et met son bras autour de mes épaules pour nous diriger vers la sortie. Oui, notre duo allait durer, peu importe la situation.