Chapitre 88

719 44 4
                                    

-J'en ai ras le bol. Si tu ne lui dis pas dans la minute, je te jure que je vais là-bas et que je lui dis moi-même. Allez, espèce de gros peureux.

Nous étions arrivés au Brésil deux jours auparavant et je venais d'apprendre que Charles n'avait toujours pas annoncé son foutu voyage à Charlotte. Quand on parle de procrastiner, Charles pourrait donner des cours.

-Tu ne peux pas m'y obliger !

-Regarde-moi bien aller. 

Je me dirige vers Charlotte d'un pas décidé.

-OK ! OK ! Arrête ! Je vais aller lui dire. Qu'est-ce que tu n'es pas romantique !

-Ce n'est plus une question de romance Charles. Ce n'est pas comme si tu avais prévu un truc. Ça fait juste des semaines que tu ne lui dis pas pour aucune bonne raison. Allez !

Je le regarde partir vers sa petite-amie en croisant les bras.

-Tu n'es pas très gentille.

-La ferme.

-Hey ! Je n'ai rien fait moi !

-Tu ne vois plus Gabrielle pour quelle raison déjà ?

-Pas assez de connexion entre nous.

-Ça ne faisait même pas un mois.

-Quand je sais, je sais ?

-Si tu le dis. Les qualifications commencent bientôt, suis-moi que je te fasse faire quelques étirements.

Il me suit en soupirant. Il est vrai que depuis quelques jours, j'agissais comme un petit tyran, mais le stress de ne pas savoir comment me comporter avec Lando avait pris le pied sur tout le reste de mes émotions.

-Pourquoi je n'ai pas vu le petit britannique ces derniers jours ?

-Je ne sais pas, on ne l'a pas croisé.

-Il s'est passé un truc ?

-Non, Max, mais on ne l'a pas croisé.

-Tu me le dirais s'il se passait un truc ?

-Oui. Aller viens.

-Oh merde, oui, viens on va aller faire des exercices, des étirements.

Je me tourne vers lui et tombe sur un truc que je ne voulais clairement pas voir, et Max non plus assurément.

-Je vais aller le tuer plus tard. Dans son sommeil.

-Ce n'est pas la peine. Nous ne savons même pas qui c'est.

Lando se promenait avec une fille qui n'arrêtait pas de lui embrasser la joue, lui prendre le bras en le lui caressant.

-C'est sûr que je ne ressemble pas à ça moi.

-Ta gueule, je vais aller lui faire valoir mon opinion à ce petit arrogant.

-Max arrête, tu ne sais pas, c'est peut-être une amie à lui ou une cousine.

Il grogne et continue de les observer. Lando finit sûrement par sentir le regard tueur de Max sur sa personne, car il se tourne dans notre direction et rougit directement. Il s'excuse à la jeune fille et me rejoins au petit trot. Dès qu'il arrive à son niveau, Max lui balance un coup de poing.

-Max !! Ça ne va pas la tête !

Je me penche pour aider Lando à se relever en regardant où il a été touché.

-Ça va, j'imagine que j'aurais dû m'en douter.

Sa lèvre était fendue.

-Excuse-toi tout de suite Max.

-Non, je ne m'excuse que lorsque je regrette mon geste.

-Connard. Va m'attendre plus loin.

Il lance un dernier regard à Lando avant de se diriger vers nos stands.

-Je suis désolé pour lui d'abord. Il n'aurait pas dû faire cela.

-C'est correct Sacha, il fait ce qu'il pense devoir faire pour toi. Je respecte ça.

-Qui c'est ?

-La fille.

-Non, la grand-mère derrière elle. Oui, la fille.

-L'une des filles de l'un des commanditaires. Je lui fais visiter le paddock.

-Ah d'accord.

-Je sais qu'elle était très proche de moi, ça me mettait un peu mal à l'aise pour tout te dire.

-Je m'en fous.

-Ça, c'est faux.

-Sacha !!!!

Je me tourne et vois arriver Charlotte un grand sourire sur les lèvres. Lorsqu'elle voit avec qui je suis et l'état de sa lèvre à lui, elle s'arrête et me fait signe qu'elle peut attendre.

-Sacha, je sais que me voir avec une autre personne t'a blessé.

-Non, il en faut beaucoup plus pour me blesser. Cependant, j'ai peut-être commis une erreur. Je ne suis peut-être pas prête finalement à avoir ce genre de problème. Je suis peut-être encore trop fragile émotionnellement.

-Sacha...

Je place ma main sur sa joue et caresse sa pommette avec mon pouce.

-Je ne te blâme pas Lando, c'est moi qui ai mal interprété. Je ne sais pas comment réagir face à ce nouvel aspect. Si je dois être jalouse, ça veut dire que je dois pleurer ou être en colère ? Si je dois pleurer, je ne veux pas plus de souffrance. Je dois réfléchir. Je dois organiser ce qu'il se passe dans ma tête.

-Non, tu n'es pas obligée. Un manque d'organisation ne veut pas dire se perdre.

-Pour moi, si.

Je m'éloigne vers Charlotte avec une larme qui coule le long de ma joue. Est-ce que le fait qu'un autre homme que Simon me fasse pleurer était un signe que lui non plus n'était pas digne de confiance ?

-Ma belle, pourquoi tu pleures ? Qu'est-ce qu'il a fait ?

-Je ne suis pas sûr. Le voir vraiment proche avec une autre fille qui n'est ni son amie ni un membre de sa famille, est-ce que c'est censé faire mal ?

-Ça dépend à quel point tu as confiance en lui.

-J'ai été violer Charlotte. Je crois que ça place mon niveau de confiance très bas envers les hommes.

-Ça, c'est faux. Et tu le sais. Tu fais confiance à Charles.

-Il est mon ami.

-Sacha, Simon se faisait passer pour ton ami. Il n'a jamais montré un plus grand intérêt envers toi avant cette soirée-là. Tu m'as raconté. Lando est le premier qui essaye vraiment de te montrer son intérêt.

-Si tu avais vu Charles au bras d'une magnifique fille, elle le touche, elle lui parle proche de l'oreille, elle lui embrasse la joue. Comment aurais-tu réagi ?

-On ne peut pas vraiment le savoir avant que ça arrive. J'aime croire que je serai calme et que je lui demanderais des explications avant de sauter aux conclusions. On aimerait tous croire cela. 

-C'est ce que j'ai fait, moi. Et pourtant, je ne sais pas pourquoi il ne l'a pas repoussé. C'est presqu'une inconnue pour lui. Pourquoi il ne l'a pas repoussé ?

-Je ne sais pas.

-Je suis contente que Charles t'ait enfin dit son secret. Je dois y aller.

-Sacha...

-Non, je dois réfléchir. Organiser.

-Tu ne peux pas tout organiser. Ça peut te gâcher toute l'expérience.

-C'est comme ça que je fonctionne.

Je rejoins Max et il me regarde avec tristesse.

-Même si je suis en colère à cause de lui, te voir comme ça...

-Je dois réfléchir. Je dois m'assurer d'être assez forte mentalement pour ne pas me faire plus de mal.

Maybe This TimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant