Chapitre 66

184 11 0
                                    

Voilà une semaine que j'ai retrouvé Dylan.

Je suis heureuse... enfin je crois.

Non c'est faux.

C'est ce que j'essaye de me faire croire.

C'est ce que j'essaye de me persuader.

Je veux l'être, vraiment, mais quelque chose en moi, profondément enfouie mais bien présent, veut me rappeler que le bonheur ne sera jamais présent.

Tant qu'il ne sera pas parmi nous... je n'aurais pas le droit de sourire, de rire. Je n'aurais pas le droit d'être heureuse. Puis la réflexion que j'ai pu être heureuse en retrouvant Dylan me donne un coup de couteau à chaque fois que j'y pense. Je m'interdis d'y repenser. Je me dégoûte d'avoir pu l'oublier.

Alors j'ai décidé de me renfermer sur moi même encore une fois. Les pleures laissent place au silence. La colère a disparu. C'est comme si je m'interdisais toute sorte d'émotion. Je ne peux qu'être neutre et sans sentiments.

Mais pourquoi réagir de la sorte ?

Je me punis.

*****

-Maddy, je crois que Dylan t'attends. Déclare ma mère en ouvrant la porte de ma chambre.

Je lève la tête vers elle. Elle attend visiblement une réaction, un sourire.
Je la regarde simplement.

-Maddy ? Rappelle t'elle.

-Oui j'y vais. Répondis je en attendant qu'elle quitte ma chambre.

Elle me scrute pendant un instant mais finie par sortir.

Je me lève sans grande énergie et regarde par la fenêtre. Il est devant le portail et fait les cents pas en se rongeant les ongles. Je vois qu'il est accompagné de sa moto qui est quelques mètres plus loin. Le voir comme ça me fait mal. Il est venu me voir et depuis nos retrouvailles il ne cesse de faire des efforts. Et moi je n'en fais aucun...

Soudain j'aperçois par la fenêtre qu'il s'est arrêté et qu'il me regarde. Nos yeux sont désormais plantés les uns dans les autres. Je lui souris timidement mais ce sourire réveille une douleur vive en moi. Il se force à sourire également.

Cette scène n'est pas naturelle. Elle essaye de montrer une fausse facette de ce qu'elle est réellement. Elle veut embellir le décor et hypnotiser l'instant. Pourtant à l'intérieur de nous, nos sentiments, notre esprit, notre corps, notre cœur... tout est embrumé.

La fenêtre de ma chambre correspond parfaitement à l'image de la scène. Elle est transparente, on pense donc pouvoir la traverser, l'affronter. Mais le mur qu'on se prend est douloureux, non pas physiquement mais mentalement. On se voit mais on ne peut se rejoindre. Seulement la vue est présente. L'ouïe, l'odorat et le toucher ne sont que néant.

Mon esprit de retour dans ma chambre je vois par la fenêtre qu'il n'est plus là. Mon cœur accélère mais mon corps reste dans la même position. J'agrandis mon champs de vision et j'aperçois sa moto. Pourtant à peine l'ai je aperçu qu'il apparaît à ma fenêtre. Je sursaute.

Il fait un signe de tête vers la clenche pour que je lui ouvre. J'hésite mais ouvre finalement. Il enjambe la palissade et se retrouve tout près de moi. Je sens sa respiration sur moi. Mes yeux analysent chaque partie de son corps en prenant chaque détail. J'arrive au niveau de ses yeux et il me regarde déjà. Je sens une larme muette couler. Il la regarde et son bras se lève mais se stoppe dans son élan. Je lui prend et la guide sur ma joue. Je la pose délicatement dessus et je m'y appuie en fermant les yeux.

-Je suis terriblement désolée...

Il enroule aussitôt ses bras autour de ma taille et m'enferme avec lui. Je pose ma tête sur son torse et je laisse couler le reste de mes larmes.

Nouvelle vie...[TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant