60- L'attention

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Je voulais pas diviser cette partie pour rester dans l'ambiance alors vous aurez deux chapitres aujourd'hui (et ça me fait plaisir de voir de nouveaux lecteurs sur l'histoire ♡)

Au passage, après quelques recherches j'ai finalement trouvé certains mots en napolitain (parce qu'ils ne parlent pas vraiment italien à Naples...) du coup Napoli devient Napule.

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- Lys -

Je jette un œil rapide à mon téléphone. Nous avons atterri à Naples la veille et cela va faire deux jours que je rate le bureau. Je n'ai reçu que quelques messages mineurs de la secrétaire. Sans oublier Ambre, qui m'a assuré pouvoir gérer.

Organiser mon absence à la dernière minute pendant un week-end n'a pas été facile mais il semblerait que l'hôtel de vente puisse survivre quelques jours sans moi...

Ce matin a eu lieu le sommet avec les dirigeants du cartel. Rien de particulier n'a été abordé, excepté Sebastian à la recherche de nouveaux alliés politiques. A vrai dire, Esteban n'était même pas présent. C'est moi qui ai dû prendre la parole pour résumer la situation en France, en me souvenant des détails dont il m'avait parlé le soir précédant.

J'ai ensuite déjeuné avec Nonna et Stella puis passé le reste de l'après-midi avec Eve. Le courant passe bien entre nous. En revanche, depuis que nous sommes arrivés, Esteban a littéralement disparu. Il est juste venu dans ma chambre au beau milieu de la nuit avant de partir au lever du soleil.

Je me demande ce qu'il fabrique. C'est certainement pour régler des affaires qu'il a voulu venir mais il aurait pu m'en parler.

Je monte à l'étage à la recherche de Stella. Elle est allongée sur son lit en regardant le plafond. La voir ainsi m'arrache un léger rire.

- Tu étais cachée là.

Elle se redresse avec surprise puis, constatant que ce n'est que moi, retombe en arrière en poussant un long soupir.

- Je m'eeeennuie. Zio Sebastian a dit qu'il viendrait me chercher pour m'emmener mais j'attends depuis ce matin. Tout le monde est occupé, même toi.

Je ris à sa tirade et approche pour m'asseoir sur un bord du matelas. Sa chambre ressemble en tout point à celle d'une princesse, de la dentelle sur les draps aux moulures de l'armoire. Il y a même un paravent en bois de manguier, typique d'Asie de l'est.

- C'est donc à cela que ressemble que ta chambre ici ? Elle est immense.

Elle esquisse une moue peu convaincue.

- Je crois que je préfère quand même celle en France, murmure-t-elle.

- Ah oui, tu ne l'aimes pas ?

- Je sais pas... Je trouve que c'est trop.

Mes yeux s'égarent sur le papier peint fleuri. Elle a raison c'est beaucoup trop. J'esquisse un sourire amusé alors qu'elle se redresse pour approcher.

- C'est vrai que tu as grandi, celle que tu as là-bas te ressemble beaucoup plus.

- Ah toi aussi, tu as remarqué !

J'hoche la tête. Elle triture la dentelle du couvre-lit en laissant un silence s'installer.

- En fait, je pense aussi que... c'est parce qu'elle me rappelle maman, confie-t-elle. Elle me manque encore plus quand on vient ici. Des fois je l'imagine, le soir avant de dormir.

Le goût du crimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant