26- L'engagement

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Je ne parle pas un mot de napolitain donc n'hésitez pas à me signaler les fautes 😭

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- Esteban -

Gino me salue d'un signe de tête. Tout est déjà installé, comme il m'a garanti au téléphone.

Lys s'arrête à l'entrée de la boutique en analysant l'espace. Elle risque d'être déçue, l'atelier est tout ce qu'il y a de plus classique, hormis le compartiment d'armes indécelable présent dans chacun de mes points de repère.

Il saisit cet instant pour m'approcher.

- È per essa? chuchote-t-il. (C'est pour elle ?)

- Sì. (Oui.)

- Una Fémmena? (Une femme ?)

Sa surprise est justifiée. La seule femme qui a intégré l'organisation à ce jour, et donc qui porte le trident, c'est nonna (grand-mère). Elle a créé le business avec son époux, puis padre (père) a hérité du titre de don (parrain). Elle dispense encore son expertise pendant les réunions.

La gestion des affaires à l'étranger m'offre plus de liberté mais j'ai des règles à respecter. J'ai dû passer par Sebastian qui me devait une faveur. Sa place de successeur en fait l'interlocuteur favori de notre père, c'était le seul à pouvoir le convaincre.

Nonna a aussi aidé. Elle a toujours fait confiance à mon jugement et elle soutient que l'intuition d'une femme est l'atout le plus précieux dans une affaire familiale.

A présent, tous les Musinato ont hâte de faire sa rencontre. Je l'ai présentée comme un atout indispensable et fidèle pour notre business, un membre que j'ai moi-même initié.

- Où ? demande Gino à Lys, la voix rythmée par son accent italien.

Ses iris gris plongent aussitôt dans les miens. Constatant que je lui laisse le champ libre, elle se tourne à nouveau vers le tatoueur.

Elle soulève ses cheveux avec son bras. Ce geste me renvoie l'image de ses mèches blondes qui retombent tandis qu'elle me chevauche, complètement nue. Bordel, elle a l'allure d'une reine.

- Au bas de la nuque, murmure-t-elle doucement.

Un sourire m'échappe et elle comprend aussitôt qu'elle n'a pas choisi la zone la moins douloureuse.

Gino désigne le fauteuil qu'elle approche avec hésitation. Néanmoins, elle ne se défile pas. Elle s'assoit en remontant sa jupe pour se positionner à califourchon.

Mes yeux s'égarent entre ses cuisses et je bouge instinctivement pour m'appuyer au mur face à elle, qui m'offre une meilleure vue.

Elle ramasse ses cheveux dans un chignon négligé pour libérer sa nuque. Son visage est crispé d'appréhension. Lui dire qu'elle ne sentira rien serait un mensonge.

- N'y pense pas trop, ça fera qu'empirer la douleur.

Elle tire une moue.

- Distrais-moi dans ce cas, réplique-t-elle.

- Tu penses à quoi ?

Sa peau est si fine qu'il est facile de voir quand elle rougit. Mon torse se gonfle en mesurant à quel point cette matinée l'a marquée.

Le symbole de mon clan est indélébile, maintenant qu'elle a accepté elle sera plus liée à moi qu'un foutu mariage.

- Je pense à quelque chose que tu n'apprécies pas particulièrement.

Le goût du crimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant