42- L'orgueil

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- Lys -

Sa voix grave qui susurre à mon oreille hérisse chaque parcelle de ma peau.

- Tu devrais la garder celle-là.

- Vraiment ? Dommage qu'elle ne soit pas à ma taille.

Il lève les yeux avec un sourire en coin. Lorsque son regard croise le mien, j'ai l'impression que ses pupilles sombres sont deux balles qui visent directement mon cœur.

Touché. Je le sens s'arrêter.

Il détaille chaque recoin de ma tenue avant de se lécher la lèvre.

- Je trouve qu'elle te va parfaitement.

- C'est que tu n'as pas assez bien regardé.

Un rire étouffé de désir lui échappe. J'ai autant de contrôle sur mes mots que sur mon cœur. C'est plus fort que moi, chaque fois que je me retrouve près de lui c'est comme si j'étais droguée.

Sa présence est imposante, je le sens partout. Dans mes yeux qui ne peuvent se retenir de l'affronter, dans la chaleur à la surface de ma peau comme si je descendais en enfer, dans l'ombre de son corps qui engouffre le mien dans son obscurité...

Je sursaute lorsqu'il empoigne fermement ma cuisse par l'arrière, passant sous l'ourlet de la nuisette.

Son autre index dessine ensuite l'arrête de ma taille puis mon flanc. Il continue de remonter, passe devant et atteint la courbe de mon sein. Il effleure alors mon téton. Mon corps réagit aussitôt pour moi.

Il regarde le résultat avec satisfaction.

- Pourquoi tu la portes encore alors ? souffle-t-il.

C'est donc cela qu'il veut ? M'emmener ici pour m'habiller à ses goûts telle une poupée avant de prendre plaisir à tout retirer ?

Soit.

Je m'écarte à reculons. D'un pas puis d'un second, jouant avec mes bretelles sans qu'il ne puisse m'atteindre. Lorsque je considère la distance suffisante, je les laisse glisser sur mes épaules.

Le seul vêtement qui me couvrait s'effondre sur le sol en moins d'une seconde. Esteban se fige complètement face à moi.

Et à présent, je compte bien me loger dans mon lit en l'abandonnant ainsi.

Alors que je me tourne en baissant ma vigilance, je sens une soudaine force m'attirer par l'arrière. Un souffle de surprise m'échappe quand je me retrouve subitement projetée contre l'armoire.

J'entends le verre se fissurer à l'impact de mon dos sur le miroir et étouffe un gémissement de douleur. Une de ses mains empoignant toujours mon bras et l'autre autour de ma taille, il me dévore littéralement des yeux.

- C'est pour ça que tu m'as ramené ici ? Pour me mettre dans ton lit ?

Il tique à mon ton sévère. Sa prise se dissout en même temps que l'avidité qui se reflétait sur son visage.

- C'est pas comme si c'était pas déjà fait, crache-t-il avec un rictus.

- C'est pour t'assurer de pouvoir recommencer à ta guise que je suis la seule femme à avoir le trident ?

Son froncement de sourcil trahit son incompréhension.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? Tout le monde te fait un compliment et ça te rend méfiante ?

- Ils me posent sans cesse une question dont j'aimerais aussi avoir la réponse.

- Tu l'as déjà.

- Tu pourrais être plus explicite ?

Le goût du crimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant