63- La convoitise

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- Esteban -

- Je suis honoré d'accueillir la noble famille Musinato au sein de notre hôtel de ville. Nous sommes réunis ce mardi 31 mai pour célébrer l'alliance la plus...

Le discours du maire me passe au-dessus. Transformer deux mots en tirade interminable, je sais pas comment Sebastian fait pour supporter ça tous les jours.

Je jette un œil à Lys. Ses iris gris scannent la pièce. Elle doit certainement évaluer la valeur du bureau sur lequel est posé le contrat de mariage. Les paillettes de sa tenue qui brillent dans ma vision périphérique sont un putain d'appel.

Je penche la tête pour admirer son dos nu. Elle frémit quand je pose une main dessus.

- Ta robe me déconcentre, dis-je à son oreille. T'es pas censée porter un truc blanc pâle et bouffant ?

Elle masque un sourire satisfait, le regard toujours rivé sur le maire. Je veux la mordre. Elle se hisse discrètement à ma hauteur pour répondre.

- Aussi incroyable que cela puisse paraître, je n'ai pas eu le temps de choisir une vraie robe de mariée.

Ses yeux s'attardent à nouveau sur mon costume.

- Tu as oublié la cravate, chuchote-t-elle.

- J'aime pas avoir un truc autour du cou.

- Dommage, je suis certaine que tu serais encore plus séduisant avec.

Je lutte mais pas moyen de détourner les yeux de son corps plus d'une seconde. Je rêve de voir les boucles de ses cheveux remuer pendant je la pénètre.

- Bordel j'ai envie de te déshabiller, tu penses qu'il va s'arrêter quand ?

Le maire se tait brusquement. La surprise sur son visage me laisse croire qu'il a entendu. Lys se pince les lèvres pour étouffer un rire alors qu'Eve et Sebastian échangent un regard perplexe.

Je m'en fiche, pourvu qu'il abrège.

Il se racle la gorge et se dresse le dos droit avant de reprendre.

- Avez-vous apporté les alliances ?

J'expire de soulagement.

Stella quitte Sebastian pour approcher. Elle ouvre l'écrin. J'attrape la bague à l'intérieur en remuant ses cheveux. Ses bras se posent en croix pour protéger sa coiffure et elle grimace.

Je surprends Eve revenant à sa place après avoir approché Lys.

- Vous pouvez échanger vos vœux, déclare le maire.

Lys lève spontanément sa main gauche. Je vibre à l'idée qu'elle se donne à moi.

- Je te prends toi, Lys, pour épouse et jure de te protéger, dans la souffrance et l'adversité, pour le meilleur et pour le pire, jusqu'à ce que la mort nous sépare.

Je fais glisser l'anneau à son doigt. Celui qui me permettra d'honorer mes vœux mieux que quiconque, de la retrouver peu importe où elle se trouve. Contrairement au traceur dans la Mercedes, je la laisserai pas retirer cette bague maintenant que je l'ai marqué avec.

Aussi indélébile que le trident greffé sur sa peau.

Je m'apprête à lâcher quand ses doigts glissent sur ma main gauche pour la retourner. J'aperçois un anneau gris dans paume. Un sourire amusé m'échappe.

- T'as pris une alliance ?

- Tu ne pensais tout de même pas que j'allais être la seule enchaînée ? réplique-t-elle dans un rire. Tu es à moi, Esteban Musinato, dans les triomphes et les échecs, pour le meilleur et pour le pire, jusqu'à ce que la mort nous sépare.

Le goût du crimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant