36- La vengeance

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Sorry de l'heure tardive. Cette fois, je me rattrape avec deux chapitres ! ♡

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- Lys -

Il est un peu plus de cinq heures lorsque mes yeux s'ouvrent. Je sens mon cœur battre dans mon crâne et mon corps est complètement endolori mais impossible de refermer les paupières plus de trois secondes.

J'abandonne l'idée de me rendormir et regarde autour de moi. Le soleil commence tout juste à se lever, teintant la chambre d'une lueur orangée.

La chambre d'Esteban.

Mes joues montent en température au souvenir de la veille.

En prenant une grande inspiration son parfum m'envahit. Mon cœur s'emballe. Le sentiment de sécurité que cela m'avait provoqué la veille était bien la seule chose qui pouvait apaiser l'adrénaline qui coulait dans mes veines pour m'endormir.

Enfin si l'on peut vraiment appeler ces quatre heures agitées du sommeil...

Je me tourne sur ma gauche et tombe sur son visage encore endormi. Ses traits sont doux, rien à voir avec l'expression sévère qu'il arbore en permanence dans les autres circonstances.

Je suppose que le monde des cartels y a sa part de responsabilité. Je le comprends à présent, il aura fallu que je paie le prix cher moi aussi.

Son torse nu me laisse voir la blessure cicatrisée sur son épaule. Je l'effleure avec mon index et son souffle chaud caresse mon bras.

Ça ne devrait pas se passer comme ça.

Les gens ne devraient pas mourir aussi facilement, comme si leur vie n'avait aucune valeur.

La colère colonise doucement chaque membre de mon corps en terminant de m'éveiller. Je me redresse et quitte le lit avec discrétion.

Mes mains prennent appui sur le mur quand je suis prise d'un soudain vertige.

J'arrange la chemise sur mes épaules en sortant de la chambre. Je franchis le couloir sur la pointe des pieds et prie intérieurement pour ne pas croiser Stella ou Alba jusqu'à la cuisine. Là-bas, la machine à café s'illumine sous mes yeux comme un objet béni.

En avançant, je distingue une cafetière italienne classique près de la machine à capsule. Mon état m'oriente vers la seconde sans le moindre doute. J'insère la capsule et m'installe sur un tabouret de l'îlot central, servant accessoirement de bar, pour attendre.

Je m'étale sur le marbre froid en contemplant le plafond, les paupières toujours grandes ouvertes. Le visage de mon père apparaît à la faible lumière de la fenêtre. Je sens tous mes organes se serrer à me faire vomir.

Pourquoi lui ?

Mes yeux s'imbibent à nouveau en réalisant à quel point je suis coupable. Je n'aurai jamais dû le mêler à tout cela, je n'aurai pas dû essayer de le faire sortir à tout prix.

A cause de cela...

A cause d'Esteban...

Evidemment, c'était le moment parfait pour tenter de tuer un chef de la mafia redouté. Il ne s'y attendait pas. Sauf que c'est mon père qui a fini par mourir.

Je repense à la balle qui a creusé l'épaule droite d'Esteban plutôt que son cœur. Lui trouve toujours un moyen de s'en tirer, et le faire au détriment des autres ne semble visiblement pas le perturber.

Un bruit m'arrache de mes pensées sombres. En baissant les yeux, je distingue Esteban au cadran de la porte. Il entre dans la pièce, vêtu de son simple jogging noir. C'est bien la première fois que je le vois habillé de la sorte. Evidemment, il doit avoir l'esprit aussi détendu que sa tenue puisqu'il est encore en vie, lui.

Le goût du crimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant