21- La provocation

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- Lys -

En arrivant chez Esteban, je ne m'attendais certainement pas à ce que ce soit sa fille qui m'ouvre. Maintenant qu'il est rentré, le voilà qui me fusille du regard avant de se tourner vers la petite.

- Où est Carlo ?!

- Je ne sais pas, aux toilettes peut-être, réplique-t-elle en haussant les épaules. C'est lui qui est censé me surveiller pas l'inverse.

- Smettila, je ne plaisante pas !

La voir se faire gronder de la sorte me fait de la peine. Une irrépressible envie de la protéger me parvient, autant que celle de défier Esteban.

- Ce n'est pas elle. C'est moi qui ai éloigné Carlo.

Il se tourne aussitôt dans ma direction et me toise. De mon côté, je ne me suis jamais sentie autant de courage.

- Vraiment ? Et comment t'as fait ça poupée ? demande-t-il sur un ton joueur.

- Elle s'appelle Lys, rectifie Stella.

Un sourire de satisfaction m'échappe. Esteban nous regarde toutes les deux avant de reprendre.

- Je vois que vous avez fait connaissance. Stella, tu vas te coucher.

La petite fille soupire et passe près d'Esteban pour retourner dans sa chambre. Il la retient par le bras.

- T'ouvres plus jamais la porte à un autre que Carlo, compris ?

- Oui, souffle-t-elle avec déception.

Il se penche pour embrasser son front avant de la laisser partir.

A présent, nous voilà seuls.

Maintenant qu'il est devant moi, je ne peux pas m'empêcher de reluquer ses muscles enfermés dans sa chemise noire et ses lèvres parfaites. Sans oublier ses tatouages...

C'est vrai qu'il est vachement séduisant.

Il avance en capturant mes yeux avec les siens. Je sens mon corps se réchauffer.

- Qu'est-ce qui t'amène, poupée ?

- Ma surprise ne te fait pas plaisir ? répartis-je avec des yeux de biche.

J'avance d'un pas, jusqu'à ce que ma poitrine effleure son torse. Lui ne remue pas. Je bouge doucement le bras en direction de ses abdos. Alors que je m'apprête à les atteindre, sa main gauche approche bien plus vite et entoure mon poignet pour m'arrêter.

Son regard espiègle est devenu soudainement sérieux. Il n'est pas en colère, il me dévore littéralement des yeux. Je peux sentir mes organes s'émietter.

Sa faible prise me laisse continuer d'avancer. Quand ma paume se pose sur sa chemise, ses muscles se contractent et la sensation se répand dans tout mon corps.

Bon sang, c'est plus agréable que je ne l'avais imaginé.

Sans le lâcher des yeux, je descends progressivement. Son souffle s'alourdit lorsque j'atteins le bouton de son jean. Je continue encore et encore jusqu'à ce que ma paume épouse la bosse entre ses jambes. Quelque chose caresse alors ma poitrine. Je devine sa main qui remonte lentement jusqu'à entourer ma nuque.

Bien que la sensation de toute puissance que je ressentais jusque-là s'effondre peu à peu, je n'ai pas envie de m'arrêter. Je presse ma paume plus fort contre son jean et son visage approche du mien en réaction.

Alors que je commence à le sentir gonfler sous mon toucher, ses sourcils se froncent. Ses doigts se resserrent soudainement autour de mon cou, à la limite de m'étrangler s'il ne maîtrisait pas sa force.

Le goût du crimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant