~Prologue

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Manoir Firesburg, Highlands, 996 après J-C.

-"Je t'en prie, Salazar."

Pronécylia recula, se prit le landau de bois du salon près de la cheminée qui crépitait et trébucha sur l'immense tapis.

Elle sentit son ventre s'affaisser, ses larmes reflétant les flammes ardentes de son regard.

Salazar s'avança, baguette en main, dans ses yeux la folie ruisselante d'envie.

-"Je te jure que je ne t'ai pas trahi." Murmura-t-elle la gorge serrée.

Il eut un ricanement, qui résonna dans l'immense salon du manoir.

-"Mon amour." Souffla-t-elle et au dehors ils entendaient la pluie s'abattre et claquer contre les fenêtres dans le noir.

D'un revers de la main il la souleva dans les airs et elle se tint à son cou, tentant de se défaire d'une emprise qu'il contrôlait. Elle suffoquait, se battant contre le vent qui se taisait tandis que lui laissait vivre les flammes brûlantes dans ses iris.

-"Papa ?" Laissa échapper une voix fluette.

Immédiatement il arrêta ce qu'il faisait, se tourna vers son enfant, debout dans sa chemise de nuit de lin, près de la grande porte ornée.

Pronécylia chuta, sur le sol, se tint le cou, releva la tête, ses longs cheveux s'étalant autour de son faible corps. Salazar, dos à elle, ordonna à leur enfant de retourner dans sa chambre.

Et lorsqu'il fit de nouveau face à son martyr, elle avait disparu ; la fenêtre était grande ouverte, laissait le parquet se tremper, et Salazar s'avança, aperçut Pronécylia courir, pieds nus, les cheveux au vent, se tenant la robe pour ne pas tomber.

-"Reviens ici !" Hurla-t-il et il sortit, enjamba la fenêtre, la baguette en main, marcha, gracieusement, ses cheveux se trempant, ses lèvres asséchés se gerçant sous les éclairs qui zébrait le ciel.

Mais elle ne l'écouta pas, courut de toutes ses forces tandis que des silhouettes se dessinaient, au loin, dans le vague, derrière le brouillard.

Elle tendit sa main, vers lui, ce garçon aux cheveux blonds qui l'attendait.

-"Godric !" Hurla-t-elle d'une voix désespérée.

Salazar laissa le ciel se déchirer dans un dam verdâtre.

Sa prestance et sa grandeur n'avaient d'égal que la candeur de la jeune femme qui se tenait, droite, dans sa pâle robe de soie, ses cheveux cachant le reste de ses formes, sur le bord de la falaise.

Godric s'avança, son épée en main.

-"Laisse-la, Salazar." Hurla-t-il au travers des grondements des éclairs.

Ledit Salazar continua son ascension jusqu'à arriver à leur hauteur, fixa son ami, puis elle, celle qu'il avait tant affectionné.

-"Si nous devions retourner dans le passé et tout changer." dit-il alors et Godric descendit quelque peu les pierres pour arriver à sa hauteur. "Je ferai en sorte de ne jamais en venir à vous rencontrer."

-"Le penses-tu ?" Demanda son vieil ami. "Nos différences sont minimes par rapport à tout ce que nous avons ensemble. Tu sais que tu empruntes la mauvaise voie."

Salazar la regarda, elle, longuement, et elle vit au travers de ses pupilles que quelque chose, en lui, s'était tut.

-"Je l'ai emprunté depuis longtemps." Souffla-t-il alors et il leva sa baguette.

Le bruit des pierres se craquant fut le seul qui brisa le silence du ciel.

Godric se tourna vers Pronécylia mais c'était trop tard : elle regarda Salazar, droit dans les yeux tandis que la falaise sur laquelle elle se tenait chuta, et elle avec.

𝙰𝙼𝚈𝙶𝙳𝙰𝙻𝙰  [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant