𝙰𝙼𝚈𝙶𝙳𝙰𝙻𝙰 [TERMINÉ]

~Twelve

-"C'est magnifique." Souffla Edenalya en admirant les immenses demeures sur la colline.

-"C'était le village d'enfance de Godric Gryffondor et Pronécylia Poudlard." Nota Monsieur Binns. "Il est maintenant inhabité mais est utilisé comme lieu de tourisme."

Les élèves partirent immédiatement faire des photos avec leurs gros appareils et Edenalya suivit le groupe vers la plus grande demeure.

-"C'était la maison de Pronécylia." Expliqua le professeur. "En ruine, elle a été reconstruite il y a quelques dizaines d'années."

Elle s'approcha, frôla les murs, lentement laissa sa main glisser sur les briques, et s'avança autour de la maison jusque derrière cette dernière, fascinée.

Il y avait quelque chose de rassurant, à se trouver près de la maison de la fondatrice. Quelque chose semblait les rapprocher.

Elle leva les yeux, comme si elle savait ce qu'elle allait trouver au-dessus de son visage.

Une croix, sur le toit.
Une croix doré plantée fièrement comme un phare sur la demeure la plus haute du village.

-"Ils ont crucifié les parents de Pronécylia sur cette croix."

Elle se tourna vers Ombrage qui avait également le regard fixé sur la maudite.

Elle semblait différente. Peut-être, après tout n'était-elle pas uniquement une dame insupportablement irritante.

-"Qui ?" Demanda Edenalya et Ombrage baissa les yeux vers elle comme si elle était stupide.

-"Les moldus du village." Rétorqua la femme.

Edenalya ne répondit rien, se tut.

Elle leva de nouveau les yeux vers la croix, sentit son coeur se serrer, peut-être même se noyer.

Elle recula d'un pas, voulut retourner vers le groupe mais soudain s'arrêta, regarda vers le bas de la colline, au dos de la maison et du reste du village.

La petite cabane entre les grands arbres collés de la forêt.

Ombrage fut appelée par Binns et Edenalya en profita. Elle descendit la colline, la pente la faisant soudain courir, ses cheveux volant sur le vent doux. Elle passa entre les arbres comme si elle connaissait déjà le chemin, une de ses mèches resta coincée entre deux branches et elle continua son chemin, libre, jusqu'à la porte délabrée de la petite cabane cachée dans l'ombre des arbres silencieux.

Elle regarda les planches pourries et la mousse qui s'était coincée entre elles. La porte à demi défoncée, les fenêtres sales et brisées. Oui, c'était là où elle sentait que son coeur s'adonnait à de tendres prières.

Qu'était-ce ?

-"Eden ?"

Elle se tourna vers la droite, regarda Harry qui venait d'arriver, perdu.

-"Qu'est-ce que tu fais là ?" Demanda-t-elle.

-"Je ne sais pas." Avoua le garçon.

Elle se tut, semblant comprendre.

Elle eut un sourire.

-"Tu veux entrer ?" Elle désigna la porte et il haussa les épaules, toujours prêt à faire des choses qu'ils ne devraient pas faire.

Elle poussa la porte qui grinça, entra dans la cabane humide.
Le plafond menaçait de s'écrouler, ayant pris l'eau des centaines d'années.

Harry entra à son tour, admira la petite pièce dans laquelle il ne pouvait s'empêcher de sourire.

Edenalya s'accroupit, chercha entre les feuilles d'arbres qui étaient venus se reposer après de dures journées.

Elle regarda le bout de parchemin déchiré et trempé qu'elle venait de trouver.

Elle fronça les sourcils, eut peine à lire ce qui était écrit dessus tant les années étaient passées.

-"Donne."

Harry attrapa le parchemin, s'assit près d'elle, leurs genoux se touchant. Il enleva ses lunettes pour mieux voir et Edenalya les lui tint, jouant avec ses branches.

-"Cissy, viens me rejoindre au lac dès que tu as ce message." Lut le garçon.

Ils levèrent les yeux en même temps. Ne comprirent pas, ne cherchèrent pas vraiment à comprendre.

Il reposa le parchemin abîmé par le temps, se gratta le crâne.

-"Tu peux me rendre mes lunettes ?" Demanda le garçon.

Edenalya sembla se rendre compte qu'elle les avait encore entre ses doigts et eut un sourire avant de les lui donner.

Il les replaça sur son nez, put apercevoir de nouveau nettement la jeune femme face à lui le fixer.

Elle pencha la tête et il fit de même, ne comprit pas ce qu'elle faisait.

-"Tu es plus beau sans tes lunettes." Nota-t-elle.

Il fronça le nez.

-"Tu es plus belle avec tes lunettes." Ajouta le garçon.

-"Je n'ai pas de lunettes."

Il haussa les épaules, innocent et elle rit en lui donnant un coup de genou.

Ils se turent alors, laissèrent les gazouillements des oiseaux satisfaire leurs envies.

-"Tu sais quoi ?" Demanda Edenalya alors et Harry fut tout ouïe.

Elle se tourna vers le garçon, qui s'était adossé à un mur qui n'avait pas trop l'air sur le point de s'écrouler.

-"J'ai réellement envie d-"

-"Eden !" Entendirent-ils.

Elle se figea, comme si soudain elle venait de se rendre compte de ce qu'elle allait dire. Harry la regarda se mordre la langue, détourner le regard, resserrer ses mains sur ses genoux, sans rien dire, avec un regard qu'elle n'aurait pas su analyser si elle avait prit le temps de le voir la regarder.

Elle se racla la gorge.

-"On devrait y retourner, ils vont s'inquiéter."

-"On est pas obligé." Tenta Harry. "On visite, nous aussi."

-"Draco m'appelle." Ajouta Edenalya.

Harry ne dit rien, la regarda droit dans les yeux, tentant d'y déceler quelque chose qui peut-être aurait pu lui faire autre chose. Mais il voyait déjà très bien dans ses pupilles qu'elle avait prit sa décision.

Il soupira, se releva, l'aida à faire de même.

-"Allons-y." Souffla le garçon.

Edenalya hocha la tête, sortit derrière lui et sortit de la forêt, fit le chemin inverse.

Harry la regarda courir pour enlacer Draco qui lui demanda où elle était passée.

Hermione descendit de la colline vers les magasins récents dans lesquels elle voulait acheter des souvenirs. Elle croisa Harry mais il ne la vit pas. Elle suivit son regard si occupé, vit le couple parler, discuter, les jambes d'Edenalya entre celles de Draco, la main de Draco dans les cheveux blonds d'Edenalya.

Hermione ne dit rien, fixa son ami, les paupières soudain affaissés. Elle s'avança vers lui, attrapa son épaule, le força à se tourner.

-"Viens." Dit-elle et il ne comprit pas. "On va aller s'acheter à manger."

Elle le poussa vers les magasins et, le forçant à entrer, regarda une dernière fois Edenalya qui riait.

Et en un soupir, entra à son tour.