𝙰𝙼𝚈𝙶𝙳𝙰𝙻𝙰 [TERMINÉ]

~Thirteen

Le voyage avait semblé un rêve.
Ils étaient rentrés, les cours avaient repris. Ombrage était revenue elle-même et ils étaient redevenus eux-mêmes, de pauvres victimes de son incompétence catégorique.

-"Je souhaite seulement vous parler."

Edenalya eut un soupir, contre la porte du bureau de Dumbledore. Elle toqua une nouvelle fois, sans réponse. Elle posa sa tête contre le bois, visiblement fatiguée de cette mascarade, et laissa sa main trainer sur la poignée qu'elle ne pouvait pas ouvrir.

-"Je vous en prie." Demanda la jeune femme. "C'est important."

Mais encore une fois, seul le silence lui fit écho.

Elle se mordit la lèvre, laissa sa main retomber le long de son corps. Leva la tête vers le plafond en quête de réponse qui ne vinrent pas.

Puis finalement, redescendit les escaliers et repartit vers son prochain cours, la pause de midi étant terminée.

                            *****

-"Vous avez vu Eden ?"

Anthony haussa les épaules et Harry eut un soupir.

-"Tu as vu Eden ?" Demanda-t-il à Neville qui passait dans le couloir mais il ne l'avait pas vu.

Ca embetait le pauvre Harry qui devait absolument lui parler de quelque chose qu'il avait découvert.

Il se mit à la chercher dans ses endroits préférés, dans le recoin sous les escaliers du troisième étage, près de la fontaine dans les jardins, dans la tour d'astronomie ou encore près de la chapelle abandonnée, dans l'aile ouest de Poudlard.

Il s'arrêta alors, entendant du bruit près de la chapelle.

-"Je savais que je te trouverai là."

Il se tendit, reconnaissant la voix de Draco. Il s'abaissa, avança légèrement la tête pour voir la scène.

Edenalya était dos à lui, assise sur un des bancs, face aux vitraux, la tête baissée. Draco s'avançait, d'une démarche négligée, vers la jeune femme qui ne bronchait pas.

-"Menteur." Souffla Edenalya. "Tu as juste demandé à quelqu'un."

-"Je suis quand même là." Se défendit le garçon en restant debout face à elle.

Il y eut un silence. Harry eut la tentation de partir à cet instant mais alors Draco soupira et leva les yeux au ciel.

-"Ne me dis pas que tu m'en veux encore." Grommela le garçon.

Elle eut un léger sourire, ne relevant pas la tête.

-"Très bien, je ne le dirai pas."

Il contracta la mâchoire.

-"Sérieusement Edenalya, passe à autre chose. J'ai fait ça parce que je t'aimais."

-"C'est faux et tu le sais." Elle leva finalement les yeux pour rencontrer les siens. "Comprendre, accepter, tolérer, écouter, changer, faire confiance, sourire, recommencer, expliquer, donner, pardonner. C'est ça, aimer."

Il leva un sourcil, s'apprêta à parler mais elle continua.

-"Ce que tu as fais, c'était de l'égoïsme et de l'égocentrisme. Je ne sais pas qui t'as fais croire que tu pouvais faire ça mais crois-moi, tu ne peux pas."

-"A quoi tu joues, dit-moi ?" Demanda le garçon, visiblement énervé. "Tu me caches tant de choses alors que je t'en partage tant et tu attends de moi que je ne fasse rien ? Je ne suis pas désolé d'avoir fouillé dans tes affaires. J'étais inquiet des choses que tu ne me disais pas."

-"Si je ne te les dis pas c'est parce que je ne veux pas que tu saches !" Hurla Edenalya en se relevant, ses cheveux volant autour de sa nuque.

Il ne dit rien, elle avala sa salive, leurs corps trop proches, leurs souffles trop mélangés, leurs colères trop ancrées.

-"Qu'est-ce que tu as appris de plus ?" Demanda-t-elle finalement. "J'espère que ça valait le coup."

Il ne dit rien, sans doute se rendant compte qu'il avait dû se tromper quelque part.

-"Tu aurais du me dire dès le début, pour tes parents."

Elle ne dit rien, se rasseyant finalement mais alors il s'accroupit près d'elle et releva son visage avec son menton.

-"Edenalya." Appela Draco. "Si tu me l'avais dit dès le début, je n'aurai pas eut à le découvrir par moi-même."

Elle retira sa main et tourna la tête, se cachant derrière ses cheveux.

-"Pars." Souffla-t-elle. "Je ne veux pas te voir."

Il contracta la mâchoire.

-"Ne joue pas à l'enfant gâtée, Edenalya. Tu sais que j'ai fait ça pour toi."

Elle resta campée sur ses positions et il eut un soupir avant de se relever.

-"Je serais avec Blaise, si jamais." Fit-il avant de partir.

Le vent se leva, doucement, faisant envoler les feuilles mortes autour de la jeune femme.

Ses cheveux se relevèrent, happés par la danse, et Harry aperçut des diamants, perler aux coins de ses doux yeux.

Il ne sut pas quoi faire, voulut se lever et aller la réconforter. Mais quoi ? Lui dire qu'il les avait entendu ?

Il ne fit rien, resta accroupi.

Elle essuya rageusement ses joues, ses yeux, rougit son visage tant elle le marqua par son dégoût et se leva,  attachant ses cheveux.

Elle regarda une dernière fois le paysage face à elle, qui se déformait dans les vitraux qu'elle aimait lustrer lorsqu'elle s'ennuyait.

C'était le calme qu'elle aimait tant avoir.
Elle n'avait jamais rien espéré de plus que le silence et le froissement des pieds nus sur l'herbe.

-"Tu es là depuis longtemps ?"

Harry se figea, regarda Edenalya dos à lui depuis le début qui ne bougeait pas.

-"Je viens d'arriver."

Hermione sortit de l'ombre, n'ayant pas remarqué son ami et Harry laissa échapper un lourd soupir, son coeur se remettant à battre normalement.

Edenalya attendit qu'elle arrive à son niveau avant de tourner la tête vers la sienne.

-"Tu avais quelque chose à me dire ?" Demanda la jeune fille d'une douce voix.

Hermione haussa les épaules.

-"Je marchais sans vraiment y penser. Ne crois pas que je viens pour toi."

Edenalya plissa le nez et regarda de nouveau les vitraux qui brillaient.

-"Je n'oserai pas." Murmura-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

Hermione recula d'un pas, pour regarder Edenalya qui sifflotait légèrement.

Elle eut un tendre sourire, posa sa main sur son épaule.

-"Rentre, tu vas attraper froid." Intima la brunette. "Je ne t'amènerai pas à l'infirmerie, si tu tombes malade."

Edenalya eut un léger rire.

-"Oui, il commence à faire frais." Avoua-t-elle en espérant secrètement que l'air frais gélerait son coeur.

Les deux filles rentrèrent finalement dans le château, et Harry se releva, ayant mal aux jambes.

Il soupira, n'osant s'avouer ce qu'il venait de se passer.

Il secoua la tête, comme tentent de l'oublier. Puis, à son tour, repartit.