~Three

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Harry souffla, ferma les yeux pour se donner du courage.

Ce n'était pas son premier match. Il allait gagner. Il devait gagner.

Fred lui donna un coup dans le dos et le garçon se tourna vers le rouquin qui lui sourit.

-"T'en fais pas." Il lui ébouriffa les cheveux. "Tout le monde est avec toi, Harry."

Le commentateur appela leur équipe.

Immédiatement, Olivier sortit en premier, fier sur son balai, salua la foule en délire sous leurs écharpes épaisses.

Harry enfourcha le sien, sentit son cœur se serrer, se retourner dans sa cage thoracique.

Il devait s'envoler, lui aussi, partir.

Ou entrer.

Il se pencha en avant, son balai s'envola dans les airs. Le silence, d'abord, puis soudain les déchirements, les applaudissements qui envahirent l'air glacial.

Il quitta les chaleureux hurlements des Gryffondor pour se tourner vers les gradins des Serdaigle. 

Une petite fille au visage bouffi eut un sourire, ses cheveux dorés s'éparpillant sur ses vêtements épais. Elle leva les bras vers lui comme pour tenter de l'attraper, bougeant ses petits doigts pour le saluer.

Il sentit son cœur se réchauffer, eut un léger sourire qu'il ne tenta pas de cacher.

-"Peur de perdre, Potter ?"

La voix de Draco l'agaça, mais ce ne fut pas ce qui lui fit perdre son sourire.

Il regarda Edenalya qui quitta le regard du jeune homme pour l'ancrer dans celui qui venait de crier depuis sa place à gauche des Serdaigle. Et l'étincelle qui se mit à briller dans les yeux saphirs de la jeune fille lorsque Draco croisa son regard, au travers de la foule.

Oui, il n'avait pas pensé à la possibilité que tous, dans cette école, ne haïssait pas Draco Malfoy autant que lui.

Il se tourna vers le blondinet, leva un sourcil, gonfla son torse.

-"Je ne m'adresse qu'à ceux qui sont assez bons pour faire partie de l'équipe de ta maison, Malfoy." répliqua le garçon et il retourna vers ses coéquipiers, soupira longuement pour évacuer la pression de lui avoir répondu avec tant d'assurance qu'il avait sorti de Dieu seul savait où.

Le commentateur annonça les équipes, puis sonna le départ.

Immédiatement, Harry partit, les yeux sur le vif d'or.

Edenalya, depuis sa place, tapa dans ses mains, acclama le garçon de toutes ses forces.

-"Je pensais que tu acclamerais les Serpentard."

Elle se tourna vers Anthony Goldstein, élève de sa maison.

-"Pourquoi ?"

-"Parce que les Serdaigle sont plus proches des Serpentard." répliqua alors le garçon et elle haussa les épaules, sans doute se rendant compte que les discussions autour d'eux s'étaient arrêtés pour les écouter parler.

-"Je n'encourage pas les Gryffondor, j'encourage simplement mon ami."

Une fille se décida finalement à parler pendant qu'Edenalya gardait les yeux sur le match.

-"Tu es amie avec Harry Potter ?" demanda-t-elle.

Edenalya eut un rire, mit sa main devant sa bouche pour le cacher.

-"Pourquoi ne le serais-je pas ? Nous avons beaucoup de points communs."

Oui, sans doute en avaient-ils. Certains Serdaigle se regardèrent, entendus.

Ils connaissaient l'histoire de l'Élu. Ne connaissait en aucun cas celle d'Edenalya mais tous se souvenaient du scandale de sa répartition dans les maisons.

Tous se souvenaient de l'impensable, et du regard méconnaissable de McGonagall.

Le match se termina bien vite : Harry redescendit du ciel, le vif d'or dans la main, hébété, fixant la petite chose ailée comme si c'était soudain la seule étincelle qui le maintenait en vie.

Au loin, les Gryffondor applaudirent, en délire.

Ils entendirent un clappement, dans les gradins ouest. Les professeurs et les deux équipes s'y tournèrent, fixèrent Edenalya qui applaudissaient, les mains emmitouflées dans ses mitaines.

Elle souriait, fière, ne remarquant pas les regards de ses camarades.

Puis la brunette près d'elle se mit à applaudir, lentement d'abord puis, jointe par le reste de leur maison, plus fort.

-"Harry, Harry, Harry !" se mirent-ils à crier et le garçon sur son balai rit aux éclats face à tant de démonstration, ne pouvant détacher son regard de la jeune fille dont les yeux pétillaient de tant de sincérité qu'il en était déstabilisé.

Lorsqu'ils repartirent dans les coulisses, Edenalya se tourna, descendit des gradins, entre les élèves qui restaient discuter sur les bancs de bois.

-"Quelle démonstration."

Elle se tourna, continuant de marcher, vers Hermione qui s'approchait, avec Ronald.

-"Vous avez apprécié le match, vous aussi." Edenalya sourit. "Les Serpentard n'ont pas fait le poids."

-"Je ne parlais pas du match." répliqua Hermione mais Ronald l'arrêta d'une main sur le bras, lui intimant de rester calme.

Edenalya ne comprit pas, fronça les sourcils.

-"Tu n'as pas l'air de beaucoup m'apprécier." nota-t-elle.

Hermione haussa les épaules, ses cheveux crépus se balançant sur ses vêtements.

-"Ais-je une raison de t'apprécier ? Mis à part le déjeuner tous les quatre, je ne t'ai jamais parlé."

-"Alors tu n'as pas de raison de ne pas m'apprécier non plus." Edenalya continua sa route à leurs cotés.

-"Tu me fais penser à Malfoy." avoua Hermione et Edenalya releva soudain les yeux vers elle. "Mais en plus sournoise."

-"Est-ce un compliment ?" Elle leva un sourcil. "Tu sais, je n'ai pas besoin de savoir ce que tu penses de moi. Ce qui m'importe, c'est de savoir si tu comptes regarder devant toi, ou continuer de me fixer et te prendre cet arbre en pleine tête."

Hermione regarda enfin devant elle et évita un arbre de justesse. Elle se racla la gorge, jeta un coup d'œil en biais à Edenalya qui fixait l'herbe sur laquelle elle marchait, peu intéressée par les deux Gryffondor.

Puis Hermione eut un soupir satisfait, et esquissa un léger sourire.

-"Mange avec nous, un de ces jours." lui lança-t-elle avant de continuer sur un autre chemin.

Ron se tourna vers Edenalya, attendit sa réaction. La jeune fille ne tourna pas la tête vers eux, ses cheveux ondulés retombant le long de son visage.

Mais il aperçut ses coins de lèvres s'étirer, avant qu'elle ne disparaisse dans l'enceinte du château.




















𝙰𝙼𝚈𝙶𝙳𝙰𝙻𝙰  [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant