~Hundred-two

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-"Tu as fait un judicieux choix, Harry Potter."

Voldemort l'aperçut s'avancer dans la forêt et esquissa un sourire, poussant Bellatrix qui s'était approché trop près.

Il le laissa s'arrêter au centre de l'orée et eût une légère moue admirative.

-"Tu t'es bien battu, Harry Potter." Avoua le sorcier en levant sa baguette. "Tu as été un admirable ennemi."

Harry ne dit rien, le fixant avec deux yeux aux iris fendues.

Voldemort eût un léger sourire.

-"Le garçon qui a survécu." Souffla alors le seigneur des ténèbres. "vient à mourir."

Le silence se fit lourd dans la forêt et alors que Voldemort prononçait ses deux mots favoris, ils aperçurent tous le sourire mesquin se dessiner sur le visage du garçon.

Et finalement la forêt se zébra d'un éclair émeraude avant de faire taire le monde entier.

Et le seul bruit fut celui du corps d'Harry retombant lourdement dans les branchages.

Narcissa eût un haut le coeur, l'enfant de l'âge du sien laissant échapper son dernier souffle.

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-"Tu ne peux pas l'aider, Harry."

Harry se releva immédiatement, s'écartant de la partie à nue d'un être faible et recroquevillé sur lui-même.

Il plissa les yeux.

-"Eden ?" Demanda le garçon gonflé d'espoir.

Mais la silhouette s'approcha et il se rendit compte que ce n'était pas elle.
La femme eût un tendre sourire, penchant sa tête.

-"Presque." Avoua-t-elle d'une douce voix. "Je suis Pronécylia Poudlard."

-"Vous êtes une des cinq fondateurs."

Elle hocha la tête, sa robe glissant sur le sol de nacre.

Harry ne comprit pas bien ce qu'il se passait, détaillant la femme aux yeux bleus pétillants comme deux gros saphirs.

-"Marchons un peu, veux-tu ?" Demanda la femme en tendant son bras.

Il l'attrapa, marchant à ses côtés. Elle avait une prestance qui l'impressionnait, et il n'osait pas parler, se contentant de la suivre.

Elle leva le visage vers les alentours, ses cheveux glissant le long de ses omoplates.

-"Où sommes-nous, Harry ?" Demanda la jeune femme.

Il regarda autour d'eux, tentant de reconnaître l'endroit.

-"King's Cross, je crois." Répondit le garçon.

Elle eût un doux sourire empli de nostalgie, observa la gare si blanche et pure.

-"Les gares n'existaient pas, de mon temps." Avoua la femme. "C'est une belle invention."

-"Je suis mort, n'est-ce pas ? Comme vous."

Elle se tourna vers lui, s'arrêta de marcher.

-"Tu viens de le dire, Harry. Nous sommes dans une gare." Elle parlait lentement, d'une voix apaisante. "C'est à toi de décider si tu souhaites monter dans un train ou bien rester à quai."

Il se tourna vers l'être pathétique sur le sol.

Elle suivit son regard, resta silencieuse en l'admirant, voyant quelque chose en lui de bien plus profond.

-"C'est la partie de Voldemort que j'ai en moi." Nota le garçon sans arrière pensée.

-"Que tu avais. Elle a été tué il y a quelques instants, par Voldemort lui-même."

Il se tourna de nouveau vers la fondatrice, lâchant son bras.

-"Si je reste sur le quai." Demanda le garçon prudemment. "Je n'ai rien. Je n'ai pas de quoi tuer le serpent, ni la baguette de Sureau."

Pronécylia eût un sourire, avança sa main pour caresser les cheveux du garçon comme une mère veillant.

-"Ton professeur te l'a déjà dit, Harry. À Poudlard, une aide sera toujours apportée à ceux qui la demande."

Elle se tut, sembla réfléchir un instant, posant sa main sur son ventre. Il aperçut sa main, et l'alliance qui y trônait, ensanglantée.

-"J'aimerai rectifier les douces paroles de mon successeur, veux-tu ?" Elle se racla la gorge. "A Poudlard, une aide sera toujours apportée à ceux qui la mérite."

Harry digéra les paroles, Pronécylia lui tournant le dos pour marcher un peu dans la gare.

Elle avait cette élégance d'antan qui étonnamment, au lieu de le rendre mal à l'aise, le réconfortait.

Cette sensation de chaleur qu'il ressentait avec elle lui rappelait des souvenirs qu'il n'arrivait pas à trouver.

-"Tu sais, Harry, tu accomplis un serment d'amour vieux de plusieurs siècles."

Elle s'avança de nouveau vers lui, le coeur embaumé.

Il ne comprit pas, fronça les sourcils.

-"Si Godric était là, il en serait fier." Souffla la femme perdue dans ses années passées. "Vous avez réussi là où nous avons échoué."

Elle voulut caresser sa joue, s'arrêta dans son geste sans doute, laissant sa main en suspens dans les airs un instant. Elle aperçut son regard empli d'une certaine pitié et abaissa sa main, soupirant lentement.

-"N'ai pas pitié des morts Harry, ai pitié des vivants." Demanda Pronécylia solennelle. "Et particulièrement, de ceux qui vivent sans amour."

Elle sentit son propre coeur se serrer à cet pensée qui la ramenait bien trop loin dans le passé.

Elle se tourna vers le quai, admirant avec un regard apaisé.

-"Il est temps pour moi de reprendre le train." Souffla-t-elle en se tournant vers Harry. "Adieu, mon enfant."

-"Madame." Demanda alors le garçon en la regardant avec de grands yeux. "Est-ce que tout ça est réel, ou bien est-ce que ça se passe dans ma tête ?"

-"Bien sûr que ça se passe dans ta tête Harry." Elle eût un léger rire. "Pourquoi donc devrait-on en conclure que ce n'est pas réel ?"

Elle le laissa admirer son visage encore quelques minutes qui purent durer des décennies.

Il avait dans le regard quelque chose qui lui rappelait ce qu'elle avait décidé d'ignorer et qui lui avait tant coûté, du temps de son vivant.

-"J'espère que l'on se reverra." Avoua honnêtement l'adolescent.

Elle ne répondit rien.

Parce qu'elle espérait ne jamais le revoir.

Elle eût un sourire emprunt de mélancolie.

Puis, dos à lui, elle continua sa route, le cœur plus léger, et disparut dans la lumière vive des vestiges de son passé.

-"Harry." Entendit-il en un souffle.

Il garda les yeux fermés, reconnaissant la voix de Narcissa.

-"Est-ce que Draco va bien ?" Demanda la femme accroupie près de lui dans la forêt.

Il hocha la tête de haut en bas de façon indiscernable et la femme retint un soupir de soulagement.

Elle laissa sa main caresser frêlement la joue de l'orphelin avant de se relever et de se tourner vers Voldemort pleine d'assurance.

-"Mort." Trancha la femme.

Et Voldemort eut un sourire de victoire.

𝙰𝙼𝚈𝙶𝙳𝙰𝙻𝙰  [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant