𝙰𝙼𝚈𝙶𝙳𝙰𝙻𝙰 [TERMINÉ]

~Fifty-four

Elle se sentait nauséeuse. 

Où était-elle ? 

Elle grimaça, se retournant dans son lit, sentant son crâne menacer d'exploser. 

-"Edenalya ?" 

Quelqu'un l'appelait. Elle ouvrit un œil, incertaine, ne reconnut pas la silhouette difforme. 

-"Quelqu'un peut appeler un médecin ?" demanda la voix et Edenalya gémit pour qu'il se taise. 

Elle ouvrit le deuxième œil, ayant du mal à respirer. 

C'était Neville. Elle fronça les sourcils, encore plus perdue. Il sourit, s'approcha d'elle. 

-"Je venais rendre visite à mes parents." avoua le garçon avec une pointe de nostalgie dans le regard. "Je ne savais pas que tu étais là." 

Il posa sa main sur son front et grimaça avant de s'approcher de la table de nuit et de lui tendre un verre rempli. 

-"Tu devrais boire, pour faire baisser ta fièvre." conseilla le garçon. "Ma grand-mère dit toujours que le meilleur remède, c'est l'eau." 

Elle tenta d'attraper le verre mais son bras ne voulait même pas bouger. 

-"Tu ne peux pas ?" demanda alors Neville, visiblement prit au dépourvu. 

Il regarda le verre, puis Edenalya, ne sachant pas ce qu'il devait faire. 

-"Je vais le faire." 

Harry arriva par derrière, prenant le verre en main. 

-"Je ne savais pas que tu étais là, Neville." il sourit à son ami. 

-"Oui, je-" ce dernier se racla la gorge, regarda la porte de la grande salle et le panneau qui indiquait l'aile psychiatrique. "Je passais par là." murmura-t-il finalement, la gorge serré. 

Harry posa sa main sur son épaule avec tendresse et Neville, après les avoir salué, partit. 

Harry s'assit sur le lit, attrapa la tête d'Edenalya pour la remonter et il pencha le verre pour qu'elle puisse boire. 

Le médecin arriva enfin, prenant les précautions nécessaires pour vérifier qu'elle allait bien. 

Sans rien dire, elle but, ses yeux fixant ceux du garçon qui vérifiait que l'eau ne se renversait pas sur les vêtements de la jeune fille. Vide, il le reposa sur la table de chevet et de sa main lâcha la nuque d'Edenalya. 

-"Qu'est-ce que tu fais là ?" demanda la jeune femme puis elle se ravisa. "Où sommes-nous ?" 

-"A sainte mangouste." avoua le garçon en souriant, crispé. "Tu y es depuis le début des vacances." 

A l'entente du nom de l'hôpital, elle déglutit, mal à l'aise.

-"Et c'était quand, le début des vacances ?" 

-"Il y a une dizaine de jours." Il sourit de nouveau, cachant son inquiétude qu'elle arrivait à percevoir. 

Elle soupira. 

Sans doute devait-elle s'estimer heureuse d'être encore en vie. 

-"Tout va bien ?" demanda-t-il au médecin et ce dernier hocha la tête. 

-"Elle devra rester encore quelques jours ici, pour se reposer, mais elle est hors de danger." 

Ce fut un soulagement. Harry posa sa main sur celle d'Edenalya, soupirant longuement, et la jeune femme sentit sa chaleur se mélanger à la sienne. 

Semblant se rendre compte de ce qu'il venait de faire, il se racla la gorge, retira sa main. 

-"Ta tante est passée te voir hier, mais c'était mon tour aujourd'hui." fit-il sur un ton léger. 

Elle rit. 

-"Vous prenez des tours pour me surveiller ?" s'amusa-t-elle et il la regarda avec un certain sérieux. 

-"Tu comptes beaucoup pour nous." 

Devant sa réponse si terre à terre, elle se sentit mal à l'aise et déglutit, regardant ailleurs. 

-"Tu ne pourras pas être là pour la reprise des cours, mais ne t'inquiètes pas, on prendra des notes pour toi." 

-"Merci." Elle ouvrit grand les yeux, venant de se rappeler quelque chose. "Et le match contre Poufsouffle ? Je ne pourrais pas y être ?" 

Il fit les comptes dans sa tête, grimaçant face à la tache ardu. 

-"Je ne crois pas." avoua-t-il finalement et elle s'enfonça dans son lit, soudain abattue. 

Il eut un tendre rire et retira la couverture qui venait cacher son visage. 

-"Tu joueras contre les Gryffondor, par contre." 

-"C'est le premier match que je rate de toute ma carrière." bouda Edenalya et il éclata de rire en tirant sa joue. 

-"Quelle carrière, Eden, mmh ?" Il joua avec l'élasticité de sa peau pour l'énerver. "Comment comptes-tu faire carrière si tu n'arrives même pas à gagner contre moi ?" 

-"Toi non plus, tu ne gagnes pas contre moi." s'énerva Edenalya en claquant sa main pour qu'il arrête. En plus, l'année dernière en mars j'avais joué la feinte de Wronski et tu es tombé dedans, bête que tu es." 

Faussement vexé, il leva un sourcil. 

-"Et l'année encore d'avant, tu m'avais fait un hochequeue et ta faute à couté la victoire à ton équipe." rétorqua le garçon et elle ouvrit grand la bouche, outrée. 

-"C'est faux, je tombais et je me suis rattrapé à ton balai, je n'ai pas fait ca pour te bloquer et tu le sais ! Les juges avaient tort." 

Il haussa les épaules, hilare de voir son point sensible la mettre dans tous ces états. 

-"J'aime ça." avoua le garçon. 

Elle ne comprit pas, assise sur le lit. Il avait son regard coincé dans le sien sans aucune intention de l'en extirper. 

-"J'aime quand tu parles de Quidditch et que tu t'excites parce que tu adores. J'aime quand tes yeux brillent parce que je t'ai lancé sur le sujet et que tu continues et que tu en parles pendant des heures sans jamais perdre les étincelles dans ton regard." Il pencha légèrement la tête, fasciné par ses cils qui se courbaient. "J'aime qu'on ait la même passion." 

Elle eut quelques secondes où elle ne sut que répondre, perdue dans son regard. 

Puis elle eut un gloussement, ses joues rosissant, elle se pencha jusqu'à s'adosser au mur et cacha son visage dans sa robe d'hôpital. 

-"Quoi ?" s'amusa Harry en riant. "Qu'est-ce que tu fais ?" 

Elle gloussa de nouveau. 

-"Ca me fait bizarre que tu me dises ça." avoua-t-elle en restant cachée. "C'est la honte." 

-"En quoi c'est honteux ?" Il baissa le col de sa robe pour voir son visage rouge. "Je t'ai gêné ?" 

Elle hocha la tête vivement. 

-"Redis-moi ça plus tard." demanda-t-elle en se redressant lentement. "Redis-moi ça quand j'aurai attrapé le vif d'or et que tu auras perdu." 

Il ne dit rien, ses lèvres ne pouvant s'empêcher de s'étirer sur son visage. Puis il hocha la tête, amusé. 

-"D'accord, je te le dirais lorsque je gagnerai." nargua le garçon et sous les couvertures elle lui donna un coup de pieds. 

Elle allait mieux. Elle n'avait plus mal au crane, n'était plus nauséeuse. 

Elle admira quelques instants son ami qui était partit discuter avec le médecin plus loin. 

Elle s'enfonça dans ses couvertures, ne comprenant pas vraiment pourquoi c'était son cœur désormais qui lui faisait mal.