~Hundred

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-"Tu es rentrée."

Pronécylia se figea, refermant la porte de leur maison.

-"Je suis passée voir Rowena." Murmura-t-elle en se raclant la gorge, se tenant sur un mur pour s'empêcher de flancher. "Elle désirait me parler."

Elle jeta un coup d'oeil au salon où le feu de cheminée brûlait, et Salazar le fixait depuis le canapé.

-"Je vais voir Nessa." Souffla-t-elle en s'avançant vers les escaliers.

Elle les monta, s'agrippant le ventre qui la faisait souffrir, ayant du mal à marcher correctement.

Les marches grincaient sous ses pas et elle se retint à la rambarde, arrivant à l'étage.

Elle se dirigea alors vers sa chambre et soudain attrapa ses affaires, le strict minimum, entendant son coeur battre dans ses tempes. Elle devait s'enfuir, maintenant, dans l'instant. Saisir sa baguette, le prendre par surprise, l'empêcher de les arrêter et prendre leur fille avant de courir.

Il ne savait pas encore le péché qu'elle venait de commettre, ou il l'aurait tué sur le champ.

Nessa dormait déjà, elle entendait sa forte respiration de l'autre côté du mur.

Elle enfourna ses affaires dans un linge qu'elle réduit à la taille d'une pièce avant de le jeter dans sa poche.

Ses cheveux longs et suants lui donnaient des bouffées de chaleur et sa vision se brouillait mais elle n'avait pas le temps pour ça.

Elle sortit de sa chambre, s'avança vers celle de sa fille, s'apprêtant à l'ouvrir.

-"Nessy." Entendit-elle d'en bas.

Elle s'arrêta, la main effleurant la poignée de la porte, les yeux grands ouverts.

-"Descend." Appela Salazar depuis le bas des escaliers.

Elle déglutit, regardant la porte à quelques centimètres d'elle.

Non, elle devait prendre Nessa d'abord.

-"Je dois te parler, mon amour." Demanda l'homme.

Il ne savait pas. Il ne savait pas encore.

Alors s'il ne savait pas encore, elle pouvait bien l'écouter quelques instants. Après tout, peut-être allait-il lui avouer qu'il s'en voulait, qu'il regrettait. Peut-être allait-il demander à se faire pardonner, à redevenir l'homme qu'elle aimait.

Oui, l'espoir était d'un dangereux pouvoir.

Elle dit demi-tour, s'avança vers les marches, les descendit une à une, la gorge serrée.

Il la détailla, ses pieds nus, sa robe lâche parce qu'elle avait enlevé son corset et tout ce qui l'étouffait, ses yeux qui se posaient dans les siens avec tant d'appréhension.

Il eût un sourire, tendit sa main qu'elle saisit. Il l'attira dans le salon, posa ses lèvres sur la nuque, caressant son grain de beauté près de son oreille droite. Il laissa sa main glisser jusqu'à son ventre, sentant ce dernier gonflé. Elle se laissa faire, fermant les yeux, sentant son souffle sur ses clavicules, ses mains tenter de passer sous sa robe.

Il approcha alors ses lèvres de ses oreilles et esquissa un sourire.

-"Sale traîtresse." Susurra l'homme et elle ouvrit immédiatement les yeux, sentant son cœur frissonner de terreur.

Elle s'écarta instinctivement, ses mains devant son corps, tentant de parler mais n'arrivant pas à le faire.

Il leva un sourcil, son vrai visage se révélant soudain, ses traits se durcissant, ses yeux étincelant de fureur.

𝙰𝙼𝚈𝙶𝙳𝙰𝙻𝙰  [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant