Deuxième Fragment - Elise

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IV-Académie

L'académie de Berbridge avait vu le jour au 15ème siècle ap, l'Unification, suite à la réforme des sciences occultes sur tout le continent. Si Forzerand s'était d'abord opposé à une pratique contrôlée et codifiée de ce qui faisait une partie de son patrimoine, elle avait dû se ranger aux côtés de ses voisins. Le royaume d'Opalie par exemple avait construit la plus grande université de sciences alchimistes. L'alchimie n'était pas à proprement parler une Science Noire, mais elle tirait également son origine des ressources magiques antérieures. L'orgueil Forzerandois n'avait pas refusé ce défi et Berbridge avait vu le jour. De façon toute ironique, elle avait même abrité les réfugiés Opaliens lors de la guerre civile du 17ème siècle, obligeant ces derniers à reconnaître le savoir faire de leurs voisins.

Construite au cœur de la campagne à 500 km au nord de Clerserrat, le bâtiment principal, qui avait comme base un vieux château datant du 10ème siècle s'était étendu jusqu'au vieux bourg de Berbridge en contrebas. Encore aujourd'hui, de nombreux étudiants préféraient prendre chambre dans une des nombreuses pensions du bourg plutôt que de s'enfermer dans le vieux château qui, malgré de fréquents travaux de rénovations, était particulièrement humide.


V- Pension

Le climat de Forzerand oscille toujours entre l'humidité et...la pluie. Les rayons du soleil sont timides dans nos contrées et la moindre apparition fait raccourcir les jupes et tomber les vestes. En l'occurrence, nous avons la chance d'arriver dans le bourg avec un soleil presque accueillant. La voiture a du mal à se frayer un passage à travers les rues pavées et étroites. Je regarde Naël qui acquiesce. Je paie le chauffeur et après avoir récupéré nos bagages nous empruntons la route qui va nous mener à notre prochain logement pour les années à venir. Après des années au lycée pour fille, je n'avais pas envie de partager à nouveau mon espace vitale avec les mêmes personnes durant toute la journée.

En plus personne n'aime ceux qui conversent avec les morts. A l'occasion, en soirée, pourquoi pas. Mais au quotidien ?

Je préfère m'épargner leurs regards insistants. Naël également.

Pour des raisons évidentes.

Mes lunettes sont déjà couvertes de minuscules gouttes de pluie lorsque nous nous arrêtons devant notre futur logis. La façade en pierre est austère, mais propre, et vu le prix que nous coûte notre chambre; on peut s'attendre à un confort minimum. C'est le prix à payer de ne pas vouloir faire un effort de socialisation.

Le fantôme de BerbridgeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant