là où l'envie fait naître la destruction part 9

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Les sourcils froncés, Gaia n'était pas convaincue, elle retourna chez elle et consulta son vaste miroir.

Elle vit rapidement Margot sur le vaisseau qui la ramenait sur ses terres natales. Elle vit un château où un vieil homme riait aux éclats assis à côté d'une adorable fillette qui lui lisait une histoire, elle pénétra l'esprit de l'enfant et n'y vit aucune noirceur, cette petite fille tout comme Yumana était heureuse. Cela la rassura.

Par contre elle vit Zelus tournait en rond dans le palais de ses amis et Pandore très pâle qui allait à sa rencontre. Elle comprit que son inquiétude était fondée.

Dans la belle demeure où Mélana et son grand-père vivaient parfaitement heureux, après la lecture du soir, l'aïeul envoya l'enfant se coucher, une fois qu'elle était prête à dormir, « papy » comme elle aimait à le nommer, venait lui faire un dernier baiser ; dans son langage de jeune enfant c'était : « le bisou du soir » un rituel qu'ils n'auraient raté pour rien au monde...

Depuis que son « papy » s'occupait d'elle, chaque soir elle s'endormait en rêvant aux mille aventures qu'ils vivraient le lendemain et fermait les yeux le sourire aux lèvres.

Mais cette nuit -là, un atroce cauchemar envahit son sommeil innocent.

Elle voyait un énorme corbeau la saisir et l'emmener dans un horrible monde gris et peuplé de bêtes répugnantes. Elle voyait aussi son « papy » chéri se battre et mourir et il lui semblait qu'une horde de monstres la poursuivait et la dévorait. Elle se redressa sur son lit en hurlant. Son grand-père et sa nourrice accoururent ; en sanglotant elle leur narra son atroce cauchemar, tout en la rassurant, son aïeul s'interrogeait : sa petite fille à moitié divine, avait-elle des prémonitions ? Mélana but un grand verre de lait à la fleur d'oranger et le vieil homme et la nourrice restèrent auprès d'elle jusqu'à l'aube.

Mère Gaia sursauta, elle avait vu le cauchemar de l'enfant et son trouble augmenta, un terrible événement se préparait. Elle appela à elle tous ses enfants les plus importants, mais le temps qu'ils soient tous réunis le malheur s'était déjà abattu sur les deux Mondes.

Pandore face à Zelus lui tenait tête, non elle n'ouvrirait pas la jarre sacrée ! Méchamment Zelus la prit par les cheveux et approchant son visage du sien, il hurla :

- Tais-toi, femme ! Tu te prends pour qui ! Sais- tu mes pouvoirs ? Alors écoutes bien, je ne le répèterai pas deux fois !

- Je peux prendre la jarre et l'ouvrir. Quand ton cher époux rentrera demain, je lui raconterai notre merveilleuse nuit d'amour !

-Je peux aussi te demander, poliment d'ouvrir la jarre toi-même. Moi je disparaitrai de ta vie et de celle de ton seigneur et nul ne connaitra notre petite mésaventure. Quand penses-tu ?

-Mais vous m'avez violée !


Contes des temps d'avantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant