-Si ton seigneur refuse, nous implorerons l'ancienne divinité des eaux et elle saura que faire ! Mais renvoies le pigeon à ce moment- là !
Le sorcier s'inclina et remercia, aussitôt il rentra chez son maître.
Il trouva ce dernier endormi profondément, son visage émacié prouvait qu'il ne mangeait toujours pas.
Du bassin une odeur nauséabonde s'élevait : la Mamiwata esprit des eaux courantes se mourrait au fond de ce lieu clos.
A cet instant de l'histoire, tous les villageois serrés les uns contre les autres, silencieusement, imploraient les dieux de sauver la pauvre Mamiwata.
Comme de coutume, à la même heure le seigneur épuisé se leva pour retrouver celle qui lui arrachait la vie, quand il vit son sorcier il le salua à peine. Tel un fantôme il se dirigeait vers le bassin : il avait décidé de déclarer son amour à celle qui hantait ses rêves.
Son sorcier alors, lança le pigeon vert qui à tire d'ailes retourna au village ; les anciens surent ce qu'ils avaient à faire...
Au fond du bassin, l'esprit sentit la créature humaine approchait ; les Mamiwatas n'ont aucune cruauté, ni méchanceté, elle cherchait désespérément une solution pour le sauver et se sauver elle-même, tant le risque de sa mort était impensable.
Le seigneur ne se cacha pas, tristement il s'assit sur un des rochers au bord du bassin. Il chantait une chanson douce pour attirer la belle à lui. Cachée par son rocher elle le regardait, cherchant vainement une solution.
Soudain ! Dans sa tête, raisonna la voix de la déesse des eaux douces et vives : Mamiwata ma fille, je vais t'aider, cet humain ne te laissera jamais partir ; tant ta beauté le subjugue. Je n'ai qu'une seule solution pour toi et toutes tes sœurs qui pourraient subir le même sort ; Ecoutes-moi bien : tu vas t'assoir comme chaque nuit sur ton rocher, à ce moment- là je ferai en sorte que tes sœurs et toi soyez préservées à jamais.
La Mamiwata obéit à la déesse, elle sortit de l'eau et faisant face au seigneur, elle s'assit sur son rocher, le seigneur se leva et accourut pour enfin lui parler...
Un hurlement d'horreur monta dans la nuit, la Mamiwata était devant lui et l'humain ne pouvait se retenir de crier :
Face à lui, se tenait un animal marin au corps long et graisseux, une nageoire caudale le terminait. Ce qu'il avait pris pour de longs bras gracieux, n'étaient que de courtes pattes. La belle chevelure lunaire n'était que de longues algues brunâtres, le beau visage : un museau court orné de longues moustaches, seuls les beaux yeux en amandes aux longs cils avaient gardé toute sa féminité.
Le seigneur s'enfuit en hurlant toujours. L'esprit des eaux retrouva ses sœurs et depuis ce temps –là, chaque nuit assises sur les rochers, les Mamiwatas pleurent leur beauté sacrifiée sur l'autel de leur sécurité...
Le griot lança une poignée de poussière sur les flammes et tous purent voir s'élever une silhouette magnifique : l'esprit de beauté des Mamiwatas.
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Contes des temps d'avant
FantasyCette série de nouvelles est extraite de Yumana tome 1 et tome 2. Yumana afin de survivre et de vaincre La Noirceur et Ninazu, va rencontrer au longtemps de son épopée, des personnages qui seront là pour l'aider ou la détruire. Ils ont tous, avant c...