Au matin tous s'afférèrent pour le départ. Tous ses biens, vêtements, bibelots, livres, et bijoux furent chargés sur une mule, puis Sophia fit ses adieux à la maisonnée, et le cœur serré, quitta la demeure qui l'avait vu naître ! Entourée par ses parents elle alla, tirant la mule à travers les rues de la cité, jusqu'au mont sur lequel se dressait le Parthénon, sa nouvelle demeure. Il y avait foule sur leur passage ! La nouvelle avait fait le tour de la ville ! Tous voulaient voir passer la future grande prêtresse, les uns applaudissant, les autres rageant de voir partir un si beau parti ; sans parler des jeunes filles qui la jalousaient...
A la mi-temps du jour, elle se tenait devant les portes du Parthénon. Athênâ l'attendait entourée de ses vestales. Le moment des adieux à ses parents approchaient, les yeux de la Déesse l'ordonnaient !
Sophia se jeta dans leurs bras, ils mêlaient leurs larmes, sans un mot, Sophia desserra son étreinte, les regarda avec amour et leur tournant le dos, s'en alla vers son destin... Quand elle franchit les portes du temple, une des vestales se saisit de sa mule.
Athênâ la prit par la main et elles pénétrèrent au cœur du temple sacré. Sophia muette d'admiration, contemplait la statue géante de la Déesse. Sculptée dans du marbre blanc, drapée d'un voile doré, la tête couronnée d'or ! Elle était la copie conforme de celle qui s'était présentée à elle, sous le nom d'Athênâ. Un rire léger retentit :
-Ne soit pas surprise Sophia, je suis aussi, la protectrice des orfèvres et des artisans. Il est tout à fait normal que ma représentation soit parfaite !
-Oui Déesse, je le comprends ! Que dois-je faire à présent ?
-Ne sois pas si pressée de me servir enfant ! Tout d'abord Lia qui sera ta vestale va te mener à ta chambre et t'installer.
Sophia remarqua alors une très jeune fille à la peau noire comme le bois précieux, que son père vendait ! Ses grands yeux pétillaient d'intelligence et sa bouche à l'arc parfait souriait gaiement. Elle tendit sa main à Sophia, l'invitant à la suivre.
-Va enfant, suis Lia.
Sophia inclina la tête et se laissa guider dans sa nouvelle demeure. Lia allait d'un pas vif, le long d'un labyrinthe de couloirs. Elles débouchèrent sur un patio verdoyant, tout autour des portes ! Lia poussa l'une d'elle et Sophia fut chez elle ! Elle inspecta l'endroit, découvrant une vaste pièce meublée de manière spartiate. Un lit, des banquettes sous les fenêtres ouvrant sur le patio, dans un angle une cheminée, et pour tout luxe, une immense baie qui s'ouvrait sur une terrasse dominant la mer ! Sans omettre la bibliothèque croulant sous les livres et le petit bureau. Lia en riant lui montra aussi sa salle d'eau, dotée d'une piscine et d'un bain à l'eau chaude perpétuelle, ainsi que d'une simple coiffeuse avec quelques flacons d'huiles parfumées et d'une brosse !
Tout un pan de mur dissimulait une penderie où des tuniques identiques l'attendaient. L'atmosphère de sa chambre inspirait à la méditation et au don de soi... Sophia malgré sa peine, se sentit enfin chez elle, en cet endroit inconnu. Lia, déjà l'attirait à l'extérieur. Ainsi, suivant son guide elle visita l'endroit où elle allait vivre, le restant de ses jours terrestres ! Sa jeune vestale était adorable, quand elle lui eut présenté toutes les jeunes filles qui servaient le culte de la Déesse Athênâ, elle lui dit :
-Dame Sophia, il est temps que vous, vous apprêtiez, je vous reconduis à votre chambre.
-Lia, fais-moi plaisir, appelles moi Sophia !
-Oh non, je ne peux pas faire cela, Dame ! Vous serez bientôt notre maîtresse à toutes, notre exemple ! Notre guide !
Une ombre passa sur le visage de Sophia ! Silencieusement elle se laissa laver et habiller par Lia, qui prit plaisir à coiffer les longues boucles blondes cendrées de la Prêtresse. Quand elle fut prête, Lia la mena auprès de la Déesse.
Ainsi commença son apprentissage. De longues heures à lire, écouter, apprendre et comprendre le rôle qui lui était attribué. Elle développa son don de guérisseuse. Chaque jour passé auprès des rejetés de la société, de ceux qui s'étaient égarés dans les méandres sinueux et sombres de leurs esprits, la rendait plus forte et plus puissante dans son empathie. Athênâ, à ses côtés observait sans un mot !
Elle savait qu'elle ne s'était pas trompée en l'élisant ! Elle serait la plus grande prêtresse de tous les temps...
Malgré tout, la Déesse s'inquiétait, tous les oracles étaient positifs, sauf un ! Et ce qu'il prédisait était effrayant et impensable !
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Contes des temps d'avant
FantasyCette série de nouvelles est extraite de Yumana tome 1 et tome 2. Yumana afin de survivre et de vaincre La Noirceur et Ninazu, va rencontrer au longtemps de son épopée, des personnages qui seront là pour l'aider ou la détruire. Ils ont tous, avant c...