Le Temps du Bonheur.

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                              C.29

           L'oiseau de l'ombre regagna le vaisseau, et redevint femme. Aussitôt elle se dirigea vers son coffre secret, en sortie la boule de cristal opaque. Dès qu'elle l'eut en main, il se mit à palpiter, la Démone entra dans Isoladi. Silène l'attendait, il avait réuni ses troupes de satyres. Dimmé s'adressa à eux :

-Satyres, vous qui m'avaient recueillis et acceptés, l'heure est venue pour moi de vous récompenser. Vous connaissez le passage qui mène à mon Royaume ! Regagnez-le ! Je vous y attendrai ! Nous rejoindrons ensemble Ifriqiya, pour l'assaut d'Arembé!  Je vous promets carnages et pillages ! La vengeance mes amis, votre vengeance e,t la mienne ...Allez fidèles alliés...

Les troupes s'engouffrèrent dans le passage, au galop.

      Dans sa demeure du Tartare, située dans les profondeurs du long réseau de galeries sous l'île de Nivaria, Dimmé les attendait déjà. A ces côtés, sa garde rapprochée de monstres. Quand tous furent sur place, ils embarquèrent sur un grand vaisseau sombre. Le voyage serait rapide, ils jetteraient l'ancre derrières les îles Purpurines, face à Arembé, ainsi dissimulés, ils débarqueraient au bout de l'immense baie sablonneuse et attaqueraient la cité au petit matin, quand ses habitants dormiraient encore ! La Démone se réservait Ninazu et sa famille mortelle ! Quand enfin ils aperçurent les remparts d'Arembé, la reine des Ténèbres ne tenait plus en place!  Plusieurs fois elle avait volé à tire d'ailes jusqu'au palais où vivait son amour. A chaque fois, son cœur s'était tordu de douleur rageuse. Toute la haine accumulée en elle, était un puissant poison qui détruisait son peu de sensibilité ! Mue par sa passion, rien ne l'arrêterait dans la destruction d'Arembé !

Une aube splendide se levait sur la ville fortifiée. Depuis la soirée, la vie avait repris son court dans la moiteur languissante de l'Océania. Tranquilles et confiants, hommes et femmes, récupéraient de la fatigue de ces jours de travail et de liesse. Il en était ainsi après chaque départ des vaisseaux marchands !

Aussi à l'aurore de ce jour fatal, la paix régnait sur Arembé.

Aucuns gardiens sur les remparts, ni aux portes de la cité. Personne ne vit les innombrables rats, sortant des entrepôts se transformer en homoncules, ni sur le sable blanc de la baie les silhouettes furtives des Satyres et des démons. En un bref instant ils encerclèrent Arembé. Les homoncules leurs ouvrirent les portes, sans un bruit ils envahirent la ville endormie. Chacune des habitations, même la plus pauvre fut cernée. Ils attendaient tous le signal de leur reine.

Debout dans la demeure blanche, Dimmé se tenait prête ! Son regard de rubis étincelait, son heure avait sonnée ! Ce soir Ninazu serait à elle ! Et la créature qui l'avait ensorcelé ainsi que l'enfant ne seraient plus !

N'en pouvant plus d'impatience, elle poussa un long cri de guerre, celui du Monde de Sumère. En un instant la mort s'abattit sur Arembé et ses alentours...


Contes des temps d'avantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant