L'Histoire de Sophia! (partie 4)

1 0 0
                                    

           Sophia fut aussi surprise que ses parents, en découvrant ce don qu'elle avait reçu en héritage des Dieux. Elle n'avait plus aucun doute, sa voie était tracée bien avant sa venue au monde. Elle regarda ses parents et sut qu'ils avaient compris que son départ était inéluctable.

Athênâ dit alors :

-Sophia, tu te présenteras, accompagnée de tes parents en mon temple, demain à l'heure où l'astre du jour sera à son apogée. Vous devrez être tous trois vêtus de blanc. Votre fille devra abandonner tous les biens terrestres qu'elle possède ! Vous les amènerez avec vous ! Ils seront, par la suite, offerts aux démunis et aux malades ! Ce sera son premier geste de grande prêtresse de mon temple. Je vous laisse à présent, profitez de ces derniers instants ensembles ! La déesse disparut.

Tout était dit, alors Sophia et sa mère préparèrent ses bagages, les deux femmes s'activaient en silence. Dans les gestes de sa mère il y avait tant d'amour que la jeune fille une nouvelle fois éclata en sanglots. Toujours silencieuse sa mère la prit dans ses bras, et comme quand elle n'était qu'une petite fille, la berça longuement en lui chantant d'une voix douce, la berceuse de son enfance :

L'orgue de la nuit ; Au clair de lune gémit
La brise fait ; De son archet
Chanter la valse des regrets
Ma belle enfant ; Du bois dormant
Vous éveillant ; Pour un instant, Venez à moi qui vous attends
Le fils du roi n'est qu'un manant, Ce n'est que moi
Pauvre passant. Chantant l'émoi
D'une prière vaine...L'ombre s'alanguit
Des formes glissent sans bruit
Et du passé ; Couples lassés
Les souvenirs s'en vont danser
Les doigts frileux ; Du saule bleu
Dressés au ciel ; Comme un appel
Au sort cruel ! Rythment au vent ma peine...
Ah loin du château ; Loin de l'austère repos
Venez, venez ! Vous qui dormez
Voici pour vous l'instant d'aimer
Ce château-là ! C'est mon coeur las
Ce doux concert ;Passant dans l'air
Ce n'est que l'air
De tendres souvenances...
la,la,la,la,la,la
Vous c'est l'espoir ; Dans le ciel noir
C'est le soleil ; D'un jour vermeil
C'est le réveil : D'une ancienne romance...
L'orgue de la nuit ; Au clair de lune gémit
Gémit toujours
Dans mon cœur lourd
Qui n'attend plus que votre amour...

Sa fille finit par se calmer. Avec tendresse elle l'aida à se coucher, et resta pour la dernière fois de sa vie à son chevet ! Quand enfin celle-ci s'endormit, elle rejoignit son époux et laissa couler ses larmes.


Contes des temps d'avantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant