L'Histoire de Sophia (partie 18)

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    A l'hospice la journée trainait en longueur. Sophia et l'aéropage de médecins avaient bien du mal à faire régner le calme. Les derniers arrivés étaient très énervés ! Mêmes les patients les plus calmes commençaient à s'exciter. On doubla la dose d'opiacée et on les installa dans de grandes bassines pleines d'eau fraîche. Le calme alors permit à tous de souffler un peu. Sophia s'autorisa à regagner sa chambre, suivie de Maya qui l'aida à se relaxer en la massant longuement. Elle était tellement épuisée qu'elle s'endormit. Maya ne savait que faire, alors elle se pencha pour la réveiller. Une main l'en empêcha, Athênâ lui fit signe de la laisser et de sortir. La vestale s'inclina et sortit !

La Déesse, songeuse resta un long moment auprès de sa prêtresse endormie. Les oracles ne lui avaient rien appris. L'esprit de Sophia était toujours aussi pur, à priori rien ne la perturbait !

Le soir tombait sur la cité, et Pierig escaladait déjà la paroi qui menait au Parthénon. Il était bien décidé à parler à Sophia et rien ne l'en détournerait ! Quand il se faufila sous les toiles de l'hospice, il ne la vit pas...

Des yeux il chercha Caius, il le trouva au chevet d'un malade. Sans hésitation, il le rejoignit.

-Par les dieux gaulois, que fais-tu ici ?

-Je suis heureux de te revoir, médecin.

-Moi aussi gaulois, mais sais-tu que tu n'as pas ta place ici ?

-Oui, mais je dois voir la guérisseuse !

Caius alors, regarda l'homme des Gaules en fronçant les sourcils.

-Que lui veux-tu ?

-Il faut que je lui parle, c'est très important !

-Hum, important pour qui Pierig ? Caius le regardait attentivement, ses yeux d'homme savant fouillaient ceux du guerrier.

-N'y pense surtout pas ! C'est de la folie ! Il y a assez de femmes par ce Monde pour que tu laisses celle-là en paix ! Je crois que tu ne comprends pas le rôle que les Dieux dans leur grande sagesse lui ont offert, avec ce don unique qui nous aide à mieux comprendre les blessures des âmes et les ravages qu'elles provoquent ! Dame Sophia a voué sa vie à ces âmes égarées. Nul n'a le droit de l'en détourner !

Pierig restait silencieux, les mots de Caius le frappaient, comme autant de coups ! Alors il n'avait pas le droit, aucune chance ! Il devait se résigner, ne pas lui parler ? Ne pas la revoir ? Ne plus rêver d'elle ?

Comment ferait-il lui, pour vivre avec ce vide en lui ! Caius lisait le duel sur le visage du gaulois, et il s'en inquiétait. Il entendait qu'une âme noble et vaillante, droite et saine comme celle de Pierig, puisse tomber en mal d'amour ! Il était de ceux qui se donnaient entièrement ou pas du tout...Le romain craignit que son jeune ami fasse un 'transport cérébral' Tant de fougue !

Pierig ne dit mot et sortit de l'hospice.



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