Le Temps du Bonheur...

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     Tout cela était arrivé bien avant la naissance de Yumana. Sa mère la déesse Ngai, régnait sur tout ce qui était et vivait sur les terres de KaMa. Tous la vénéraient car elle était la vie, dans toute sa magnificence. Douce et bonne, elle allait partout dans son vaste royaume, aidant les uns, consolant les autres ! Ce fut le temps bénit où les Dieux vivaient avec les mortels, la période radieuse du Monde Terre. Sa grande beauté était connue bien au-delà des Mars et des Océanias. Svelte, grande, elle dressait fièrement son cou de gazelle. Son visage d'ébène aux traits fins, ses longs yeux aux cils interminables, les milliers de boucles de sa chevelure dansaient jusqu'au creux de sa délicieuse cambrure. Ses membres fins et déliés lui donnaient une grâce féline. Elle portait haut sa poitrine à peine cachée par de multiples colliers de perles. Un léger pagne drapait sa nudité, retenu par une ceinture d'or ouvragée !

Elle était belle comme son royaume. Dans ses grands yeux mouvants on pouvait y voir, ses savanes et ses forêts sauvages. Les nombreux fleuves et lacs qui ensemençaient les terres. La fureur des tornades et la douceur des brises parfumées. La flamboyance de ses couchés de soleil et le bleu unique de ses cieux. La majesté de ses grands arbres sacrés, le joyeux fouillis de ses fleurs multicolores ! La grâce et la puissance de ses animaux. Oui, Ngai était unique car elle était KaMa personnifiée ! Nul ne lui résistait, pourtant, comme ses Terres et ses forêts, elle était vierge...

A cette époque reculée, arriva sur le Monde Terre un Dieu venu d'un Monde lointain, là-bas, il régnait sur le monde souterrain, il s'appelait Ninazu, il avait commis la pire des fautes : il aimait la fille du Dieu An ! La splendide Démone Dimmé ! La fureur de An avait fait trembler les montagnes de son Monde ! Quand il s'était apaisé il avait maudit Ninazu et l'avait exilé bien loin de leur galaxie. Errant comme une ombre à travers les Univers, il avait finalement choisi ce Monde, la Terre. Vivant tapi dans des grottes, ne sortant que la nuit pour se nourrir, il vivait caché de tous. Petit à petit il s'aventura loin des grottes protectrices, là il découvrit des bourgs et leurs habitants. Il vola quelques effets afin d'être vêtu comme les hommes qu'il avait observés. C'est ainsi que vêtu de blanc il pénétra dans la ville forte. Toute la journée il visita ses ruelles tortueuses, grimpa sur les hauts remparts qui dominaient l'Océania. Par mimétisme il se fondit dans le paysage, parlant le langage de ce peuple fort avenant ! Sur les remparts il admira le travail des architectes et songea que cette civilisation semblait assez évoluée ! Au loin de petits navires croisaient. Des grands vaisseaux avaient jeté l'ancre bien au-delà des barrières rocheuses qui protégeaient la ville. De fragiles embarcations allaient et venaient  transportant des marchandises de tous genres !

-Interpellant un pêcheur il lui demanda quelques explications. L'homme affable l'invita à boire un breuvage appelé kawa. Assis l'un en face de l'autre, l'homme se présenta :

-Sois le bienvenue étranger, que ton séjour soit doux dans notre belle Medina d'Arembé, j'ai tout mon temps. Je me nomme Ellias, je suis le Walli d'Arembé, mais je suis aussi un commerçant et un pêcheur. Ainsi pendant des heures, Ellias lui raconta sa ville, son pays et répondit aux nombreuses questions de Ninazu. Ils s'accordèrent si bien, que la nuit tombant, Ellias ramena chez lui l'étranger. Il fut accueilli avec joie et courtoisie par la famille de son nouvel ami. Il apprendrait plus tard que telle était la coutume dans les royaumes de KaMa et notamment à Ifriqiya !

Contes des temps d'avantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant