L'Histoire de Sophia (Partie 6)

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    Le sacre de Sophia fut l'évènement de l'année et son ultime contact avec les siens. Dorénavant sa vie serait consacrée aux esprits égarés, aux âmes sombres. Athênâ avait fait fi de ses craintes ! L'oracle négatif avait été muselé. C'est ainsi que Sophia devint la grande prêtresse du temple de la Déesse tutélaire d'Athènes.

Elle passait ses journées dans les hospices de la ville à soulager les malheureux. Sa réputation grandissait, bien au-delà de la ville et des campagnes alentours ! Bientôt il ne fut pas rare de voir dans le port des navires venants d'autres royaumes et des caravanes entières, amenant jusqu'aux marches du Parthénon, des malades de toutes origines, accompagnés de médecins avides de comprendre le miracle de la guérisseuse. Un campement sommaire s'étalait autour du temple de marbre blanc. Jours après jours, mois après mois, il devint un hospice à ciel ouvert, où tous attendaient le moment où la guérisseuse des âmes, poserait son regard étrange sur eux ! Athênâ devant le succès de sa protégée, autorisa à ce qu'elle forme ses vestales à sa science. Elle choisit celles dont le cœur souffrait aux désespoirs des autres. Ainsi Sophia se transforma aussi en professeur et bientôt en docteur !

Les hommes ne pouvaient franchir les portes du temple voué aux femmes. Alors les médecins qui avaient suivi leurs malades, chaque jour aidaient la guérisseuse, apprenant d'elle les maux des esprits ; alors qu'elle écoutait avec attention, leurs conseils avisés ! Bientôt, Ils formèrent un groupe unique qui fit de la cité, la ville la plus célèbre par le nombre de guérisons. Sa réputation traversa les océans, jusqu'aux royaumes des frimas et des brumes !

Sophia ne changeait pas, modeste et dévouée aux autres, elle ne voyait pas les regards des hommes sur elle ! Pourtant tous, malades comme médecins l'adoraient non seulement pour ce don qu'elle avait reçu des Dieux, mais aussi parce qu'elle était très belle ! Oh ce n'était ni ses vêtements, ni ses parures, ni ses coiffures qui la rendaient belle, non !

Mais chaque matin quand elle s'avançait, son corps souple et élégant, humblement vêtu d'une toge blanche, ses cheveux d'or argenté simplement tressés, ses yeux aux couleurs changeantes pleins de l'amour des autres, elle était plus que belle, elle rayonnait et ce rayonnement la sublimait !

La Sublime, c'est ainsi que la gente masculine la nommait ! Et c'est aussi ce nom qui faisait que maintenant d'étranges vaisseaux arrivaient, venant des contrées les plus reculées !

A l'aube d'un matin radieux, alors que déjà au temple toutes se préparaient à une longue journée de labeur, dans le port une nef aborda, venant des terres lointaines des Gaules. Il y avait à son bord un grand guerrier blond, aux yeux d'azur. Calix, le dernier des Druides des Gaules et du royaume d'Erin, l'avait envoyé à la rencontre de cette guérisseuse si réputée ! Calix ignorait qu'ainsi, il avait fait tourner la roue du destin !

Le grand gaulois se nommait Pierig...

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